Homélie, samedi de la 3ème semaine de l’Avent
Marie, la mère de Jésus, occupe une place centrale dans la foi de l’Église. Elle est celle qui a cru, et sa cousine Élisabeth la proclame bienheureuse d’avoir cru. Mais quand on dit de Marie qu’elle a cru, on ne veut pas dire par là qu’elle fait simplement partie d’une longue lignée de témoins de la foi, bien que cela soit vrai. Mais l’on veut aussi affirmer que la foi chrétienne, qui consiste à croire que le Fils de Dieu s’est incarné, trouve son point de départ dans la foi de Marie. Elle est celle qui a cru.
Elle a mis sa foi non seulement dans la réalisation des promesses de Dieu, à sa venue en notre monde, mais à son incarnation dans sa chair même. Marie accomplit ainsi la première et la plus grande des béatitudes, celle qui requiert une confiance absolue en Dieu, celle de la foi : « Heureuse celle qui a cru ! »
Mais le mystère qui se joue en Marie ne se limite pas à être le signe d’une présence de Dieu dans nos vies; ses conséquences sont beaucoup plus engageantes pour nous. Observez les récits de l’enfance dans les Évangiles. Dès que l’action de Dieu se fait sentir, les personnages entrent en action. Visitation de l’ange à Marie, à Joseph, et à Zacharie, le père de Jean-Baptiste. Visitation de Marie à Élisabeth. Visitation des bergers, des anges et des mages à la crèche. Même les étoiles semblent se déplacer.
Plus que l’affirmation d’une présence de Dieu dans nos vies, le mystère qui se joue en Marie demande aussi à être annoncé et donné au monde. C’est le mystère de la Visitation.
Heureuse celle qui a cru à la Bonne Nouvelle, car non seulement Marie l’accueille en son sein, mais elle court l’annoncer avec joie et empressement. Elle la partage avec le monde, elle communique sa joie et elle la donne au monde sans rien garder pour elle-même.
Croire comme Marie ce sera faire preuve de cet acte de foi qui fait confiance à Dieu et qui croit qu’il est au cœur de toutes nos attentes, de tout ce que nous pouvons porter comme projets, comme épreuves, comme engagements et comme relations aux autres. C’est croire que Dieu est capable, non pas de nous donner tout ce que nous désirons ou demandons, mais qu’il est capable de réaliser en nous toutes ses promesses. Qu’il est capable de nous donner de vivre de sa vie dans la foi et la confiance, qu’il est capable de nous donner de suivre le Christ courageusement sur les routes du monde, où qu’elles nous conduisent.
Frères et sœurs, que cette eucharistie nous ouvre le cœur et l’esprit à l’intelligence d’un aussi grand mystère.
Homélie, samedi de la 3ème semaine de l’Avent Lire +