Prédication, 3e lundi du temps de l’Avent

15 décembre 2025

Par quelle autorité ?

Aujourd’hui, le frère Maxime Allard, O.P., nous invite à réfléchir sur notre foi concernant l’autorité de Jésus, lui qui, même selon ses ennemis, semblait en avoir tant lorsqu’il parlait.

Prédication

Ah, l’autorité ! Certains en rêvent ! D’autres la craignent ! Certains, dit-on, en abusent ; d’autres la mettent au service d’autrui, de la justice et de la vérité. L’autorité semble proche du pouvoir, d’un pouvoir qui fait en sorte que des personnes obéissent, font ce que la personne en autorité leur dicte de faire.

Mais sait-on bien ce qu’est l’autorité ? Les grands prêtres et les anciens du peuple semblent bien savoir ce que c’est. Ils en signalent deux traits : l’autorité a lieu sur un domaine précis ; l’autorité est reçue de quelqu’un. On ne peut s’autoproclamer autorisé ! Elle a deux sources : le « ciel », les « hommes ».

Habilement, Jésus met en question leur savoir sur ce qu’est l’autorité et sa provenance. Ce faisant, l’évangile selon saint Matthieu nous fait voir qu’il s’agissait, pour les scribes, moins d’un savoir loué et beaucoup plus d’une stratégie pour conserver ce que grands prêtres et anciens considéraient comme leur dû : avoir du pouvoir sur le peuple.

Mais, du coup, quelque chose d’inattendu, de plus profond surgit : la foi, croire. L’autorité invite à la foi, à croire la personne qui parle avec autorité, à croire en elle tout autant que de croire ce qu’elle dit. Plus haut dans son évangile, Matthieu écrivait à propos de Jésus : « il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes » (Matthieu 7, 29).

Entendue ainsi, la proclamation évangélique du jour devient claire. Les grands prêtres et les anciens reconnaissent une autorité à Jésus, car ils se rendent bien compte que bien des gens du peuple croient les paroles de Jésus et croient en lui… comme ces petits du peuple avaient eu confiance en la parole de Jean Baptiste. Grands prêtres et anciens craignent de ne plus être écoutés, crus, suivis, reconnus, obéis.

En ce temps de l’Avent, l’Église propose une méditation sur Jésus en tant que Parole de Dieu autorisée, une parole de vie, de libération, de salut. Lorsque nous écoutons l’Évangile, reconnaissons-nous Jésus comme cette « autorité » qui nous offre la miséricorde de Dieu, qui nous incite à entrer en relation de confiance et d’espérance avec Dieu son Père ? Dans le sillage de l’Avent et de Noël, la liturgie proposera une méditation sur le baptême de Jésus, baptême au cours duquel la Voix qui se fait entendre autorise Jésus. Ainsi, au début du carême, même chose, la liturgie fera entendre un récit de transfiguration de Jésus. Là encore, la Voix dans la nuée autorise Jésus.

À l’écoute de l’Évangile, peut-être pouvons-nous nous croire autorisés à écouter le Christ Jésus ?

Fr. Maxime Allard, O.P.

 

PRIÈRE

Dans ta tendresse, nous t’en prions, Seigneur,
prête l’oreille à notre voix :
éclaire les ténèbres de nos cœurs,
par la grâce de ton Fils qui vient nous visiter.
Lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.