6 décembre 2025
Il est venu pour nous !
Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous invite à regarder le monde avec compassion, à laisser cette compassion influencer nos actions et à prier Dieu tout en reconnaissant qu’Il est toujours à l’œuvre, même dans ce qui nous dépasse.
LIVRE DU PROPHÈTE ISAÏE (30, 19-21.23-26)
Ainsi parle le Seigneur, le Dieu saint d’Israël : Peuple de Sion, toi qui habites Jérusalem, tu ne pleureras jamais plus. À l’appel de ton cri, le Seigneur te fera grâce. Dès qu’il t’aura entendu, il te répondra. Le Seigneur te donnera du pain dans la détresse, et de l’eau dans l’épreuve. Celui qui t’instruit ne se dérobera plus et tes yeux le verront. Tes oreilles entendront derrière toi une parole : « Voici le chemin, prends-le ! », et cela, que tu ailles à droite ou à gauche.
Le Seigneur te donnera la pluie pour la semence que tu auras jetée en terre, et le pain que produira la terre sera riche et nourrissant. Ton bétail ira paître, ce jour-là, sur de vastes pâturages. Les bœufs et les ânes qui travaillent dans les champs mangeront un fourrage salé, étalé avec la pelle et la fourche.
Sur toute haute montagne, sur toute colline élevée couleront des ruisseaux, au jour du grand massacre, quand tomberont les tours de défense. La lune brillera comme le soleil, le soleil brillera sept fois plus, – autant que sept jours de lumière – le jour où le Seigneur pansera les plaies de son peuple et guérira ses meurtrissures.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (9, 35 – 10, 1.5a.6-8)
En ce temps-là, Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles par ce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Allez vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »
Prédication
L’Évangile que nous venons d’entendre nous montre Jésus parcourant villes et villages. Il ne se contente pas d’enseigner dans les synagogues : il s’approche des foules, il voit leurs visages fatigués, leurs corps épuisés, leurs cœurs désorientés. Ce regard de compassion est le point de départ de toute mission chrétienne. Jésus ne reste pas indifférent devant la souffrance humaine : il se laisse toucher, et de cette émotion naît l’action.
Vous avez peut-être remarqué que, dans notre Évangile, les gens sont décrits comme des brebis dispersées. Autrement dit, des personnes qui cherchent un sens, une direction, une communauté. À l’université, beaucoup d’entre nous connaissons cette expérience : courir d’un cours à l’autre, jongler avec les projets, parfois se sentir isolé dans la foule. L’image du berger nous rappelle que nous ne sommes pas faits pour avancer seuls. Le Christ est celui qui rassemble, qui donne une orientation, qui nous aide à ne pas nous perdre dans le tumulte.
Nous sommes rassurés, car dans la mission de Jésus, nous sommes prioritaires, Il est venu pour nous, pour nous donner le repos, pour nous consoler, écouter et nous dire : « Je suis là et je vous vois ». Cette mission, Jésus ne la garde pas pour lui seul. Il appelle les Douze et leur donne le pouvoir de guérir, d’annoncer, de relever. C’est une manière de dire : vous aussi, vous êtes capables de porter la vie autour de vous. Dans notre milieu universitaire, cela peut se traduire par des gestes simples : écouter un camarade en difficulté, encourager quelqu’un qui doute, partager une parole qui redonne confiance. Être disciple, ce n’est pas seulement parler de Jésus, c’est prolonger son regard de compassion dans nos propres milieux.
Puis Jésus utilise une autre image : celle des champs prêts pour la récolte. Ce n’est pas seulement une métaphore du jugement, mais une invitation à reconnaître que le monde est rempli de possibilités. En tant qu’étudiants, nous savons ce que c’est que de semer et d’attendre : on étudie, on prépare des examens, on ne voit pas toujours immédiatement le fruit. Jésus rappelle que la croissance ne dépend pas uniquement de nos efforts. Il y a une part mystérieuse qui nous échappe, et c’est là que la prière devient essentielle. Prier, c’est apprendre à voir ce qui mûrit déjà, à reconnaître que Dieu agit même quand nous ne contrôlons pas tout.
Chers frères et sœurs, étudiant.e.s et la grande communauté du CéDum, cet Évangile nous invite à trois attitudes :
Premièrement, regarder avec compassion : ne pas passer à côté des visages fatigués autour de nous.
Deuxièmement : il nous faut agir comme disciple de Jésus, c’est-à-dire, poser des gestes qui guérissent, qui relèvent, qui encouragent.
Troisièmement : nous sommes invités à prier avec confiance : reconnaître que la vie pousse, souvent de manière invisible, et que Dieu est à l’œuvre.
Dans nos études, nos recherches, nos projets, nous sommes appelés à être des ouvriers de cette moisson. Non pas en accumulant des performances, mais en laissant la compassion de Jésus inspirer nos choix et nos relations.
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu as envoyé ton Fils unique dans ce monde
pour libérer le genre humain de sa condition périssable ;
à ceux qui t’appellent du fond du cœur,
accorde généreusement la grâce de ta tendresse
pour qu’ils parviennent à la vraie liberté.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.
