Prédication, 33ème samedi du temps ordinaire

22 novembre 2025

Le Dieu des vivants

Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous rappelle que notre Dieu est le Dieu des vivants et nous invite à renouveler notre foi en la résurrection.

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Prédication

Il arrive parfois que certaines questions ne soient pas posées pour chercher la vérité, mais pour la mettre à l’épreuve. C’est exactement ce que font les sadducéens dans l’Évangile de ce jour. Ils ne croient pas à la résurrection, et pour discréditer cette foi, ils présentent à Jésus un cas absurde, presque moqueur : une femme mariée successivement à sept frères à la résurrection, demandent-ils, de qui sera-t-elle l’épouse ?

Derrière cette question, il y a une confusion fondamentale : celle de croire que la vie après la mort serait une simple prolongation de la vie terrestre, avec ses mêmes structures, ses mêmes liens, ses mêmes lois. Mais Jésus, avec une autorité tranquille, déplace le regard. Il ne répond pas en entrant dans le jeu du piège. Il élève le débat.

Il affirme que la résurrection n’est pas une répétition, mais une transformation. Le monde à venir n’est pas une copie du monde présent. Il s’agit d’un passage vers une réalité nouvelle, transfigurée, où les catégories humaines comme le mariage, la filiation, la mort ne s’appliquent plus de la même manière. Ceux qui participent à cette vie nouvelle ne sont plus soumis à la mort. Ils sont, dit Jésus, « semblables aux anges », c’est-à-dire porteurs d’une vie qui vient de Dieu, une vie qui ne finit pas.

Ainsi, la résurrection n’est pas un retour en arrière, mais une avancée vers la plénitude. Elle ne consiste pas à revivre ce que nous avons déjà connu, mais à entrer dans une communion plus profonde avec Dieu, source de toute vie. Jésus ne décrit pas ici un monde imaginaire, mais il nous invite à faire confiance à la puissance créatrice de Dieu, qui ne se résigne jamais à la mort.

Pour appuyer sa réponse, Jésus remonte à Moïse, à ce moment fondateur où Dieu se révèle dans le buisson ardent comme « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Or, ces patriarches étaient morts depuis longtemps. Pourtant, Dieu se présente comme leur Dieu au présent. Cela signifie qu’ils vivent encore pour lui. « Car Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous en effet vivent pour lui. »

Cette affirmation est bouleversante. Elle signifie que nos défunts ne sont pas perdus dans l’oubli. Ils vivent, non pas comme des ombres, mais dans la lumière de Dieu. Ils sont vivants d’une vie que nous ne voyons pas encore, mais que nous espérons. Et cette espérance n’est pas une invention humaine : elle jaillit du cœur même du Christ, qui nous révèle ce que Dieu veut pour chacun de nous.

Alors, chers frères et sœurs étudiant.e.s, nous sommes invités à sortir des raisonnements stériles, des débats qui tournent en rond, pour entrer dans une foi vivante. Nous sommes appelés à ne pas réduire Dieu à nos catégories, mais à nous laisser élargir par sa promesse. Jésus nous rappelle que la vie est plus forte que la mort, et que l’amour de Dieu ne s’arrête pas au tombeau.

Nous sommes invités à renouveler notre foi dans la résurrection. Non pas comme une idée vague ou lointaine, mais comme une réalité déjà en germe dans notre vie. Chaque fois que nous aimons, que nous pardonnons, que nous espérons malgré tout, nous participons déjà à cette vie nouvelle. Et nous pouvons dire avec confiance : « Seigneur, tu es le Dieu des vivants. Fais grandir en nous la foi en ta promesse. »

Amen.

Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu nous réjouis chaque année
par la célébration de sainte Cécile, ta servante ;
nous t’en prions :
que le récit de sa vie, transmis avec ferveur,
nous invite à l’imiter
et à proclamer les merveilles de ton Fils Jésus Christ
en ceux qui le servent.
Lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.