30 octobre 2025
Rester forts dans l'espérance
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite, à l’exemple de Jésus, à faire face aux situations inconfortables et aux menaces pour l’avènement du Royaume, confiants de l’amour et du support constants que le Père nous accorde.
LETTE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ROMAINS (8, 31b-39)
Frères, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste : alors, qui pourra condamner ?
Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous : alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? En effet, il est écrit : C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt, qu’on nous traite en brebis d’abattoir. Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.
J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (13, 31-35)
En ce jour-là, quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire : « Pars, va-t’en d’ici : Hérode veut te tuer. » Il leur répliqua : « Allez dire à ce renard : voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et, le troisième jour, j’arrive au terme. Mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem.
« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! Voici que votre temple est abandonné à vous-mêmes. Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Prédication
Après la lecture du texte d’aujourd’hui, pouvons-nous dire, finalement, que quelques pharisiens sont devenus des amis de Jésus ? Cette attitude d’approcher Jésus pour l’avertir de la menace de mort qui pèse contre lui rend l’hypothèse plausible, n’est-ce pas ? Alors, pourquoi Jésus réplique-t-il de manière forte et violente ?
Jésus s’affirme certainement devant ceux qui le confrontent. Luc nous montre que Jésus est pleinement conscient de sa mission et des dangers vers lesquels l’accomplissement de celle-ci le mène. En s’affirmant de cette façon, l’autorité de Jésus prend une nouvelle dimension. Son autorité est enracinée dans sa confiance en le Père qui l’a envoyé. L’évocation des Écritures en est la preuve : « mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem ».
Historiquement, le commentaire des pharisiens à propos de la menace d’Hérode sur Jésus est probablement exact, car aux yeux du tétrarque juif, Jésus était un danger politique plus grand que son précurseur, Jean le Baptiste, et il est compréhensible qu’il cherchait à détruire le mouvement prophétique qui se formait autour du Nazaréen. Cependant, les paroles de Jésus nous montrent que, plus que la peur de mourir, ce qui lui fait mal c’est la douleur de constater la fermeture du peuple élu à l’accueil de sa Bonne Nouvelle. Elles sont dures en traitant Hérode de renard, frappantes en désignant Jérusalem comme assassin et, en même temps, pleines de tendresse en décrivant Dieu comme cette mère-poule qui cherche à rassembler et protéger ses poussins. Mais malgré cette fermeture, Jésus annonce qu’il y aura quand même une lumière à la fin du tunnel, une réponse de Dieu face à tout désespoir humain : « le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Ce sentiment d’être menacés nous arrive à nous aussi de différentes manières. Aujourd’hui, Jésus nous invite à nous abandonner à la confiance de son Père, à croire au projet du Règne de Dieu, à rêver à de meilleures conditions, à ne pas trahir notre mission en suivant les pas du Christ, à rester forts ! Vous direz que nos menaces ne sont pas du tout comparables à celles qui pèsent sur Jésus et vous avez raison ! Cependant, combien de fois avons-nous eu de la misère à affirmer nos croyances ? Combien de fois avons-nous opté de ne pas dénoncer une situation d’injustice ? Qu’est-ce qui a provoqué notre silence, notre inaction ? C’est un type de menace que nous avons tout de même préféré éviter au lieu d’en affronter les conséquences.
Le passage évangélique d’aujourd’hui nous invite à affronter les situations adverses ou menaçantes en gardant foi en l’amour maternelle de Dieu, afin de nous sentir protégés et encouragés pour transmettre cette espérance à nos frères et sœurs qui souffrent. Demandons au Père, pleins de confiance, que le souffle et la force de son Esprit nous soutiennent pour construire ce Royaume d’amour dont nous rêvons tous, pour faire de cette fraternité universelle une réalité, pour garder le courage de signaler et dénoncer comme le Christ ce qui est contraire au projet de Dieu, en laissant toujours la lumière de l’espérance et de la charité établir un dialogue. Restons fermes dans la foi des ressuscités !
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Dieu éternel et tout-puissant,
dans ta tendresse inépuisable,
tu combles ceux qui t’implorent,
bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs ;
répands sur nous ta miséricorde en délivrant notre conscience
de ce qui l’inquiète
et en donnant plus que nous osons demander.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.
