Prédication, 29ème samedi du temps ordinaire

25 octobre 2025

Quels fruits portons-nous?

Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous démontre que les lectures du jour nous invitent à nous évaluer nous-même et notre impact sur le monde plutôt qu’à juger hâtivement les autres.

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Prédication

L’Évangile d’aujourd’hui bien qu’il soit choquant au début, nous interpelle profondément. En effet, alors que certains rapportent à Jésus un événement tragique (le massacre de Galiléens par Pilate pendant qu’ils offraient un sacrifice) la question implicite est celle du châtiment divin. Or, Jésus ne confirme pas cette interprétation. Au contraire, il répond : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient plus pécheurs que tous les autres Galiléens pour avoir subi un tel sort ? Eh bien non, je vous le dis ; mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux. »

Ainsi, Jésus nous invite non pas à scruter les fautes des autres, mais à examiner notre propre vie. Trop souvent, face aux malheurs d’autrui, nous avons tendance à juger hâtivement, en disant par exemple : « Il n’a que ce qu’il mérite. » Pourtant, cette manière de penser est contraire à l’esprit de l’Évangile. Car si Dieu permet certaines épreuves, ce n’est pas nécessairement pour punir, mais pour réveiller les consciences. En ce sens, chaque événement douloureux peut devenir un appel à la conversion.

De plus, Jésus poursuit son enseignement par la parabole du figuier. Ce figuier, planté dans une bonne terre, entretenu avec soin, mais qui ne porte pas de fruit, représente chacun de nous. En effet, nous sommes enracinés dans l’Église, nourris par les sacrements, abreuvés par la Parole de Dieu. Pourtant, cela ne suffit pas si notre vie reste stérile. C’est pourquoi le Seigneur, plein de patience, nous accorde encore du temps : il creuse autour de nous, il nous fertilise, il espère notre réveil.

Dès lors, il devient urgent de nous interroger : quels fruits portons-nous ? Sommes-nous des témoins de la miséricorde, de la justice, de la paix ? Ou bien restons-nous figés dans nos habitudes, sans laisser la grâce transformer notre cœur ?

Deux attitudes fondamentales nous sont proposées comme remèdes : d’une part, renoncer au jugement facile envers ceux qui souffrent ; d’autre part, accueillir l’appel pressant à la conversion. Car Dieu ne cherche pas à condamner, mais à sauver. Il nous donne encore du temps, mais ce temps est précieux. Ne le gaspillons pas.

Prions donc pour que le Seigneur nous donne la grâce de reconnaître notre besoin de transformation, la force de nous laisser travailler par sa Parole, et la fécondité spirituelle qui glorifie son nom. Amen.

Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu as promis d’habiter les cœurs droits et sincères ;
donne-nous, par ta grâce, de vivre de telle manière ;
que tu puisses faire en nous ta demeure.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.