25 octobre 2025
Quels fruits portons-nous?
Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous démontre que les lectures du jour nous invitent à nous évaluer nous-même et notre impact sur le monde plutôt qu’à juger hâtivement les autres.
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ROMAINS (7, 18-25a)
Frères, je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. Si je fais le mal que je ne voudrais pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais c’est le péché, lui qui habite en moi.
Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc, en moi, cette loi : ce qui est à ma portée, c’est le mal. Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison et me rend prisonnier de la loi du péché présente dans mon corps. Malheureux homme que je suis ! Qui donc me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort ? Mais grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (12, 54-59)
En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ?
« Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison. Je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. »
Prédication
L’Évangile d’aujourd’hui bien qu’il soit choquant au début, nous interpelle profondément. En effet, alors que certains rapportent à Jésus un événement tragique (le massacre de Galiléens par Pilate pendant qu’ils offraient un sacrifice) la question implicite est celle du châtiment divin. Or, Jésus ne confirme pas cette interprétation. Au contraire, il répond : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient plus pécheurs que tous les autres Galiléens pour avoir subi un tel sort ? Eh bien non, je vous le dis ; mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux. »
Ainsi, Jésus nous invite non pas à scruter les fautes des autres, mais à examiner notre propre vie. Trop souvent, face aux malheurs d’autrui, nous avons tendance à juger hâtivement, en disant par exemple : « Il n’a que ce qu’il mérite. » Pourtant, cette manière de penser est contraire à l’esprit de l’Évangile. Car si Dieu permet certaines épreuves, ce n’est pas nécessairement pour punir, mais pour réveiller les consciences. En ce sens, chaque événement douloureux peut devenir un appel à la conversion.
De plus, Jésus poursuit son enseignement par la parabole du figuier. Ce figuier, planté dans une bonne terre, entretenu avec soin, mais qui ne porte pas de fruit, représente chacun de nous. En effet, nous sommes enracinés dans l’Église, nourris par les sacrements, abreuvés par la Parole de Dieu. Pourtant, cela ne suffit pas si notre vie reste stérile. C’est pourquoi le Seigneur, plein de patience, nous accorde encore du temps : il creuse autour de nous, il nous fertilise, il espère notre réveil.
Dès lors, il devient urgent de nous interroger : quels fruits portons-nous ? Sommes-nous des témoins de la miséricorde, de la justice, de la paix ? Ou bien restons-nous figés dans nos habitudes, sans laisser la grâce transformer notre cœur ?
Deux attitudes fondamentales nous sont proposées comme remèdes : d’une part, renoncer au jugement facile envers ceux qui souffrent ; d’autre part, accueillir l’appel pressant à la conversion. Car Dieu ne cherche pas à condamner, mais à sauver. Il nous donne encore du temps, mais ce temps est précieux. Ne le gaspillons pas.
Prions donc pour que le Seigneur nous donne la grâce de reconnaître notre besoin de transformation, la force de nous laisser travailler par sa Parole, et la fécondité spirituelle qui glorifie son nom. Amen.
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu as promis d’habiter les cœurs droits et sincères ;
donne-nous, par ta grâce, de vivre de telle manière ;
que tu puisses faire en nous ta demeure.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.
