30 septembre 2025
Ne restons pas bloqués !
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à imiter Jésus lorsqu’il s’agit de gérer les défis du quotidien : parfois, faire un détour suffit, mais la violence n’est jamais une option !
LIVRE DU PROPHÈTE ZACHARIE (8, 20-23)
Ainsi parle le Seigneur de l’univers : Voici que, de nouveau, des peuples afflueront, des habitants de nombreuses villes. Les habitants d’une ville iront dans une autre ville et diront : « Allons apaiser la face du Seigneur, allons chercher le Seigneur de l’univers ! Quant à moi, j’y vais. »
Des peuples nombreux et des nations puissantes viendront à Jérusalem chercher le Seigneur de l’univers et apaiser sa face. Ainsi parle le Seigneur de l’univers : En ces jours-là, dix hommes de toute langue et de toute nation saisiront un Juif par son vêtement et lui diront : « Nous voulons aller avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. ».
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (9, 51-56)
Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village.
Prédication
Le texte de l’évangile d’aujourd’hui souligne la difficulté des disciples à comprendre l’approche évangélisatrice de Jésus. C’est une façon nouvelle, radicale et profondément révolutionnaire d’agir et de penser lorsque comparée à ce qui était d’usage à l’époque. Jésus est déterminé à monter à Jérusalem, en traversant la Samarie, le trajet le plus court, mais très compliqué aussi par les circonstances géopolitiques : les samaritains et les juifs ne sont pas en bons termes.
Avec la réputation que Jésus a déjà réussi à se construire dans la société juive de l’époque, il peut aussi être choquant de lire qu’un village de Samaritains refuse de l’accueillir. Or, les samaritains sont des juifs mêlés avec les païens qui ne reconnaissent pas Jérusalem et son Temple comme le noyau de leur religion. Malgré tout cela, Jésus a pris la décision de monter à Jérusalem par cette région considérée par les juifs orthodoxes comme impure.
La réaction impulsive de Jacques et Jean qui veulent exterminer les Samaritains de ce village avec un feu du ciel nous fait penser qu’ils réfléchissent encore selon la conception d’un besoin de purification, voire même d’un « châtiment de conversion ». Mais Jésus n’est pas dans cette dynamique et c’est pour cela qu’il réprimande ses disciples. Dans le projet du Règne, la violence n’a pas sa place, point. Il y a toujours une alternative ! Il faut faire autrement : aller dans un autre village. Jésus nous invite à faire un détour et à ne pas rester devant le blocage ; nous avons intérêt à continuer notre route. Jésus, après tout, n’est pas venu condamner, il est venu donner sa vie pour sauver le monde.
À travers ce récit, l’évangéliste Luc nous montre que l’attitude de Jésus face aux samaritains en est une de réconciliation et de miséricorde, de la même manière que Jean le révèle dans l’épisode avec la Samaritaine (Jn 4, 4-42). Pour Jésus, le véritable Temple de Dieu se trouve dans le cœur des êtres humains. Son cheminement vers Jérusalem est son itinéraire vers le salut de l’humanité, analogie de notre propre chemin spirituel. C’est un chemin d’amour et de sacrifice, de refus et d’incompréhension, même de la part de ses propres disciples. D’ailleurs, deux mille ans après, beaucoup de chrétiens ne comprennent toujours pas totalement le projet du Règne et d’autres encore sont loin de le mettre en pratique.
Dans notre itinéraire quotidien comme croyants et croyantes, il est parfois compliqué de traverser les Samaries de nos vies : on n’aime pas faire des détours, on n’aime pas être confrontés au rejet, on n’aime pas être dérangés. Cependant, nous devons éviter de tomber dans le piège de l’usage de la violence, quelle qu’en soit la forme, pour résoudre les impasses de la vie. La violence a un impact direct sur les personnes et les choses, mais ne change jamais les cœurs en notre faveur ou pour le bien des autres. Seul l’amour est capable de toucher le cœur, d’aller à l’essentiel de la vie et de trouver d’autres alternatives. Il ne s’agit pas de détruire, il s’agit de construire ce projet du royaume où le Temple de Dieu est le cœur de chaque personne. Et seulement avec la guidance de l’Esprit Saint nous serons capables de faire route autrement.
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu as donné au bienheureux prêtre Jérôme
de goûter la sainte Écriture et d’en vivre ;
fais que ton peuple se nourrisse plus abondamment de ta Parole
et trouve en elle la source de la vie.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.
