24 septembre 2025
La présence réelle de Jésus
En ce jour où nous célébrons la bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous rappelle quelle est la plus importante présence du Christ en ce monde.

LIVRE DES PROVERBES (31, 10-13.19.20.30-31)
Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle est précieuse plus que les perles ! Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources. Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie. Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. Elle tend la main vers la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux. Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange. Célébrez-la pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (25, 31-40)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” »
Prédication
« Une fois n’est pas habitude ». Lorsque le calendrier liturgique nous laisse le choix entre la célébration d’un saint ou d’une sainte et la férie, jour du temps ordinaire, entre le vêtement vert ou le blanc, mon choix est habituellement la lecture pour le temps ordinaire. Aujourd’hui, cependant comme la bienheureuse Émilie est une femme de chez nous et que l’évangile proposé est l’un des textes majeurs de l’évangile, j’ai opté pour célébrer la bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin, Fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Providence. Je ne vous cacherai pas que j’ai un penchant pour cette congrégation. Comme dominicain, je suis reconnaissant à ces sœurs d’accueillir dans leur maison de Montréal Nord à la fois nos sœurs moniales dominicaines et nos sœurs de la congrégation romaine de saint Dominique. Plus personnellement encore, j’ai une dette de reconnaissance envers une sœur de la Providence qui, pendant mes années comme président de la Conférence Religieuse Canadienne, a été la directrice compétente et dévouée de la CRC.
L’évangile du jour – Matthieu 25 – est celui du jugement dernier. J’ai préféré donner comme titre à mon homélie : la présence réelle de Jésus. Quand on parle habituellement de la « présence réelle » de Jésus, on se tourne vers la présence eucharistique, Jésus présent dans le pain et le vin. « Prenez et mangez, ceci est mon corps… prenez et buvez, ceci est mon sang. Vous ferez cela en mémoire de moi ». Il y a une autre présence de Jésus parmi nous, c’est celle qui est affirmée dans cette parole de Jésus : « Chaque fois que deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». Mais une autre modalité de la présence de Jésus m’apparaît encore plus importante, car c’est en lien avec elle que nous serons jugés au dernier jour, c’est sa présence dans les pauvres et les miséreux qui nous entourent. « Chaque fois que vous avez posé un geste d’accueil pour l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».
Émilie Gamelin et ses filles, les sœurs de la Providence, se sont signalées par leur attention, leur générosité, leur dévouement envers les pauvres et les démunis de toutes sortes. La note d’introduction du « Prions en Église » pour la fête d’aujourd’hui le dit en ces termes : « Les itinérants, les orphelins, les sans-travail, les prisonniers, les sourds, les isolés, les malades, voilà sa famille ».
L’acclamation de l’évangile, empruntée à l’évangéliste Jean, nous rappelle que « Dieu est amour ; celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui ».
Fr. Yvon Pomerleau, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Jésus,
nous te rendons grâce d’avoir donné
la bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin comme fille de l’Église,
au service du peuple de Dieu, spécialement pour les plus démunis;
allume en nos cœurs une charité toujours en éveil,
pour qu’à son exemple,
nous soyons de plus en plus la providence du pauvre;
apprends-nous à marcher en ta présence,
et à trouver, comme elle, en la Vierge des Douleurs
la source de notre compassion.
Toi qui vis et règnes avec le Père,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.