Prédication, 24ème mardi du temps ordinaire

16 septembre 2025

Compassion

Aujourd’hui, le frère Hervé Tremblay, O.P., nous démontre l’importance et le pouvoir des notions que nous présentent les lectures du jours : le devoir et la compassion.

predication-compassion

Prédication

Dans les lectures de ce jour, l’évangile – propre à Luc – ressort. Le Seigneur Jésus compatit avec une veuve qui vient de perdre son fils unique. Peut-il y avoir une situation plus tragique ? « Compatir », tout le monde le sait, veut dire « souffrir avec ». Jésus souffre avec cette femme qui a tout perdu et qui, sans doute, n’a plus d’espoir. Dans la société patriarcale du monde ancien, sans le soutien d’un homme (mari, fils, frère), une femme était souvent réduite à la mendicité ou à pire… Jésus « fut saisi de compassion ». Ce que vit cette femme est trop dur. Il faut faire quelque chose. Aussi, Jésus lui rend-il son fils. Rien que ça ! Si cette situation produit de la compassion en nous aussi, nos moyens sont plus limités. Notre compassion envers les personnes éprouvées que nous pourrions rencontrer sur notre chemin n’ira pas jusqu’à relever les morts, mais elle peut quand même faire beaucoup. Que le Saint-Esprit nous inspire les gestes et les mots pour alléger la souffrance et (re)donner de l’espoir ou un sens, afin que ces personnes puissent reprendre le chemin remplies d’espérance et d’une force renouvelée.

Mais il me semble important de dire aussi quelques mots sur la première lecture. Dans la crise actuelle de la société et de l’Église, être responsable quand on a un service d’autorité, c’est plus que jamais primordial. Nous avons trop vu, ces dernières années, des responsables qui ont manqué à leur devoir ou à leur engagement ou qui se sont choisis eux-mêmes au lieu de choisir la communauté qui leur avait été confiée : des politiciens, des policiers, des prêtres et des religieux/religieuses, etc. Le dommage et le scandale que cela a produit sont grands et il ne faut pas les sous-estimer. Aussi, l’auteur des lettres à Timothée dresse-t-il la liste des qualités pour qui « aspire à la responsabilité d’une communauté ». Ce n’est pas pour n’importe qui. Il faut certaines qualités, certes, – la lettre en fait la liste – mais surtout certaines attitudes.

Et nous ? Quelle que soit notre état de vie ou notre vocation, ces textes bibliques nous invitent à être, d’une part, responsables dans nos engagements et, d’autre part, miséricordieux et compatissant. Il n’est pas facile de conjuguer le devoir avec la miséricorde et la compassion, surtout quand il faut faire des choix difficiles ou prendre des décisions importantes.

Ce qui a converti l’empire romain au christianisme, dans les siècles qui ont suivi la vie de Jésus, ce n’est pas tant la doctrine du christianisme que la bonté et la miséricorde des chrétiens. Dans un monde dur et parfois cruel où chacun recherche son bien personnel souvent aux dépens des autres, notre miséricorde, notre bonté et notre compassion sont bien plus puissantes que tous nos discours et toute notre doctrine. Laissons-les agir.

Fr. Hervé Tremblay, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu as donné à ton peuple,
dans les bienheureux Corneille et Cyprien,
des pasteurs dévoués et d’invincibles martyrs ;
par leur intercession, fortifie notre courage et notre foi,
et accorde-nous de travailler avec empressement
pour l’unité de l’Église.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.