6 septembre 2025
La faim du corps et du cœur
Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous rappelle que le désir de suivre Jésus implique souvent la gestion d’un équilibre délicat entre suivre les règles et respecter les besoins du corps humain.

LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX COLOSSIENS (1, 21-23)
Vous étiez jadis étrangers à Dieu, et même ses ennemis, par vos pensées et vos actes mauvais. Mais maintenant, Dieu vous a réconciliés avec lui, dans le corps du Christ, son corps de chair, par sa mort, afin de vous introduire en sa présence, saints, immaculés, irréprochables.
Cela se réalise si vous restez solidement fondés dans la foi, sans vous détourner de l’espérance que vous avez reçue en écoutant l’Évangile proclamé à toute créature sous le ciel. De cet Évangile, moi, Paul, je suis devenu ministre.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (6, 1-5)
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains. Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Prédication
Nous savons tous que la faim est une force qui transforme l’humain en une entité inarrêtable. Lorsqu’il est confronté au vide de son estomac, une étincelle primitive s’éveille en lui, une pulsion viscérale qui transcende la raison et le confort. C’est l’exemple de David et ses hommes qui mangent le pain de l’offrande. L’humain, lorsqu’il a faim, échappe aux chaînes du conventionnel pour embrasser l’instinct de survie.
La faim est aussi ce besoin profond qui agit comme un moteur dans la vie de l’humain et qui dépasse de loin le simple désir de nourriture physique. La faim peut également être ce désir spirituel qui nous pousse vers Dieu.
Quand ces désirs spirituels rencontrent finalement une source de satisfaction nourrissante, il est naturel que l’on s’en empare avec ferveur. À ce moment-là, l’humain devient capable de reconnaître en Jésus le maître du Sabbat.
Les fardeaux de la loi tombent, on se sent léger, accueilli, et l’Église loin d’être un lieu à craindre devient un lieu de repos. Un lieu où Dieu réunit sa famille, un lieu où le chrétien approche la table du Seigneur pour manger le pain de l’offrande.
Toutefois, il est important de comprendre que Jésus, dans l’Évangile selon saint Luc, ne demande pas la suspension de certains interdits. Bien que parfois nécessaire pour favoriser la vie, une telle démarche ne doit pas être confondue avec un abandon des valeurs de l’Évangile. Ces moments de liberté, loin d’être une destruction des principes qui nous gouvernent, représentent une reconstruction enrichie par notre rencontre avec Jésus.
Frères et sœurs, on nous invite à redéfinir notre compréhension des règles et des lois à la lumière de l’amour selon l’Évangile. Peut-être qu’ouvrir notre cœur à la miséricorde, à la justice et à la diversité serait une baguette magique pour ouvrir les portes du ciel ?
Et si on essayait !
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu as voulu que toute la loi de sainteté consiste
à t’aimer et à aimer son prochain :
donne-nous de garder tes commandements,
et de parvenir ainsi à la vie éternelle.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.