Prédication, 22ème vendredi du temps ordinaire

5 septembre 2025

C'est le début d'un temps nouveau !

Aujourd’hui, le frère Daniel Cadrin, O.P., nous explique toute la portée de la nouveauté de l’Alliance que Jésus vient apporter à son peuple et au monde.

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Prédication

Dans le cadre d’une discussion avec les pharisiens, Jésus aborde la question de la nouveauté de l’Alliance, qu’il inaugure. Il le fait de deux manières : d’abord en parlant de la noce, image importante dans les Écritures, puis avec une petite parabole sur le vêtement et le vin.

Il est intéressant de noter que trois groupes sont mentionnés, trois mouvements religieux juifs qui sont actifs à l’époque, chacun avec ses adeptes : les pharisiens, les disciples de Jean-Baptiste, les disciples de Jésus. Ils ont des points communs entre eux, se rattachant tous à la foi au Dieu d’Abraham, à la Loi et aux Prophètes. Les groupes de Jean-Baptiste et de Jésus ont en commun l’appel à la conversion, le baptême et l’ouverture à tous, ce qui les distingue des Pharisiens. Les Pharisiens et les disciples de Jean-Baptiste ont en commun de jeûner, ce qui les différencie du groupe de Jésus. Ces trois groupes existent encore aujourd’hui, sous d’autres noms et formes ; mais celui de Jean-Baptiste (les Mandéens) n’a plus que quelques milliers d’adeptes.

La noce évoque la grande fête dans les derniers temps, qui célèbre l’union de Dieu avec son peuple. Jésus se l’applique, se présentant comme l’époux de la noce, qui est avec nous, maintenant. Jean-Baptiste s’est lui-même présenté comme l’ami de l’époux (Jn 3, 29). Alors, ce n’est pas le temps de jeûner mais de fêter, de célébrer ! Plus tard, après le départ de Jésus, dans l’attente de son retour, il y aura du temps pour cela.

Puis Jésus va plus loin avec ses images du vêtement et du vin. Il met en contraste l’ancien et le nouveau, chacun ayant sa dynamique propre. Essayer de les mélanger n’est pas fructueux : on risque de perdre les deux. De plus, pour le vin, Jésus est pratique : son point de vue n’est pas seulement celui d’un consommateur mais aussi d’un vigneron ou d’un marchand ; ce n’est pas seulement le vin qui est perdu, ce sont les outres !

Comment comprendre ces remarques de Jésus ? Elles réfèrent à l’Alliance nouvelle qui est inaugurée par sa personne et son don. Elles invitent à entrer dans une ère inédite, qui s’enracine certes dans la Loi et les Prophètes, mais ouvre un temps nouveau de l’histoire. Celui-ci requiert un changement profond d’attitude et d’agir pour l’accueillir. Comme le dit l’adage : ce n’est pas en perfectionnant la chandelle que fut inventée l’électricité. De quelle nouveauté dans mes façons de penser et de sentir, mes relations et mes actions, pourrais-je être le porteur, afin que le Règne de Dieu soit montré dans sa bienveillance et sa bienfaisance ?

Quant au dernier verset (39) sur le vieux vin qui est meilleur, il est propre à Luc et demeure énigmatique. Est-ce un constat de dégustateur ? Ou la suggestion que les pharisiens restent attachés à ce qui est ancien et n’osent pas risquer la nouveauté ?

Fr. Daniel Cadrin, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu, source de la vie,
tu as rempli sainte Teresa de Calcutta de l’esprit prophétique ;
nous t’en prions : accorde-nous,
à son exemple et par son intercession,
de connaître tes chemins et, dans l’obscurité de ce monde,
de percevoir la clarté de ta lumière.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.