1er septembre 2025
Travailler pour le Royaume !
En ce lundi de la Fête du Travail, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous propose de lire l’évangile du jour comme une invitation à contribuer activement à l’instauration du Royaume de Dieu dès ici-bas.

LIVRE DE LA GENÈSE (2, 4b-9.15)
Lorsque le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel, aucun buisson n’était encore sur la terre, aucune herbe n’avait poussé, parce que le Seigneur Dieu n’avait pas encore fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait pas d’homme pour travailler le sol. Mais une source montait de la terre et irriguait toute la surface du sol.
Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé.
Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toutes sortes d’arbres à l’aspect désirable et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le Seigneur Dieu prit l’homme et le conduisit dans le jardin d’Éden pour qu’il le travaille et le garde.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (6, 31-34)
En ces temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
« Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
Prédication
À l’occasion de la Fête du Travail, la liturgie nous propose un extrait de l’évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu où Jésus invite ses disciples à chercher d’abord le royaume de Dieu et à ne pas se faire tant de souci pour ce qu’on va manger, boire ou avoir pour se vêtir. Chaque année, cette journée marque la fin de l’été, le retour officiel à l’école et, pour beaucoup, le retour à un horaire plus régulier au travail. Cependant, le sens donné à la Fête du Travail a partiellement changé au cours des dernières décennies. Cela est dû au fait que le mot « travailleur » ou « travailleuse » n’est plus appliqué uniquement aux personnes attachées à des tâches de « col bleu », des travaux manuelles ou des métiers physiques ; actuellement, le mot renvoie autant aux contributions des professionnels de l’éducation, de la santé et de l’ingénierie qu’à celles de personnes impliquées en agriculture, en foresterie ou dans l’industrie minière, pour mentionner quelques exemples.
Après la Deuxième Guerre mondiale, nous avons assisté à une accélération progressive dans l’amélioration des conditions de travail et de sécurité sociale dans presque toutes les sociétés, bénéficiant ainsi d’une productivité de plus en plus élevée. Les bénéfices, cependant, ne sont pas toujours orientés en faveur des travailleurs ou de ceux et celles dans le besoin et il y a encore des efforts à faire pour briser les inégalités et faire valoir les droits des travailleurs et travailleuses. Nous parlons aujourd’hui d’une crise globale, pas seulement à cause des dettes économiques, de l’invasion des nouvelles technologies pas encore régulées sur le marché du travail ou du chaos environnemental (perte de biodiversité, changement climatique, pollution et épuisement des écosystèmes), mais à cause de l’augmentation incroyable de la disproportion économique entre les riches et les pauvres.
Face à ce défi d’inégalités, le passage évangélique du jour ne doit pas être interprété comme une invitation à la passivité et même à l’irresponsabilité sociale : « Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” ». Au contraire, aujourd’hui, la Fête du Travail constitue une occasion de nous rappeler que nous avons à contribuer à l’édification d’un monde selon le cœur de Dieu, à collaborer à l’œuvre même de Dieu : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît ». Peu importe le domaine de travail où nous exerçons, notre implication doit se manifester idéalement comme une expression de solidarité non seulement avec nos proches, mais avec aussi les gens que l’on sert indirectement.
Une nouvelle année académique commence pour plusieurs d’entre vous. Puisse notre travail quotidien à tous être reconnu comme un signe de notre amour envers Dieu et notre prochain, pour la gestation d’un monde de plus en plus juste et habitable. Rendons grâce pour tous ces chrétiennes et chrétiens qui travaillent dans le but de collaborer activement à l’émergence du « royaume de Dieu et de sa justice ».
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Dieu, Créateur de l’univers,
tu as voulu associer l’être humain à ton ouvrage ;
regarde le travail que nous avons à faire :
qu’il nous permette de gagner notre vie, et serve,
et serve, par ta grâce,
à l’avènement du royaume du Christ.
Lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.