9 mai 2025
Mangeons et buvons
Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous invite à plonger toujours plus profondément dans le mystère relationnel qu’est l’Eucharistie et à y puiser la force spirituelle dont nous avons besoin au quotidien.

LIVRE DES ACTES DES APÔTRES (9, 1-20)
En ces jours-là, Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des hommes et des femmes qui suivaient le Chemin du Seigneur, il les amène enchaînés à Jérusalem.
Comme il était en route et approchait de Damas, soudain une lumière venant du ciel l’enveloppa de sa clarté. Il fut précipité à terre ; il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Il demanda : « Qui es-tu, Seigneur ? » La voix répondit : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. » Ses compagnons de route s’étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne.
Saul se releva de terre et, bien qu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas. Pendant trois jours, il fut privé de la vue et il resta sans manger ni boire.
Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananie. Dans une vision, le Seigneur lui dit : « Ananie ! » Il répondit : « Me voici, Seigneur. » Le Seigneur reprit : « Lève-toi, va dans la rue appelée rue Droite, chez Jude : tu demanderas un homme de Tarse nommé Saul. Il est en prière, et il a eu cette vision : un homme, du nom d’Ananie, entrait et lui imposait les mains pour lui rendre la vue. »
Ananie répondit : « Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu’il a fait subir à tes fidèles à Jérusalem. Il est ici, après avoir reçu de la part des grands prêtres le pouvoir d’enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom. » Mais le Seigneur lui dit : « Va ! car cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations, des rois et des fils d’Israël. Et moi, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom. »
Ananie partit donc et entra dans la maison. Il imposa les mains à Saul, en disant : « Saul, mon frère, celui qui m’a envoyé, c’est le Seigneur, c’est Jésus qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais. Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d’Esprit Saint. » Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue.
Il se leva, puis il fut baptisé. Alors il prit de la nourriture et les forces lui revinrent. Il passa quelques jours à Damas avec les disciples et, sans plus attendre, il proclamait Jésus dans les synagogues, affirmant que celui-ci est le Fils de Dieu.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (6, 52-59)
En ce temps-là, les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
« En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
« Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.
Homélie
Dans l’Évangile d’hier (Jn 6, 44-51) Jésus disait qu’il est le pain de vie et que celui ou celle qui mange ce pain descendu du ciel ne mourra pas et que ce pain c’est sa chair. L’évangile que nous venons d’entendre est donc la suite de ses enseignements de Jésus sur lui-même en tant que pain de vie.
Les juifs, face aux paroles de Jésus sur sa chair et son sang, expriment une incompréhension et même un doute, des réactions que nous pouvons comprendre et auxquelles nous pouvons nous identifier en tant qu’êtres humains aux prises avec des réalités qui nous dépassent.
N’est-il pas naturel d’hésiter lorsque nous sommes confrontés à l’inexplicable, à l’audacieux appel à croire en quelque chose qui défie notre logique et notre raison ?
Jésus répond aux murmures et aux interrogations, non pas avec reproche, mais avec une invitation à plonger plus profondément dans le mystère de sa présence parmi nous. Il déclare que celui qui mange sa chair et boit son sang a la vie éternelle en lui. Ces paroles, bien que puissantes, ne sont pas toujours faciles à accepter. Elles nous rappellent que la foi n’est pas seulement une adhésion intellectuelle à des doctrines, mais une communion vivante et personnelle avec le Christ.
Devant l’eucharistie, nous sommes appelés à dépasser nos doutes et nos hésitations. Chaque fois que nous nous approchons de la table du Seigneur, nous sommes invités à éprouver une rencontre intime avec lui. L’Eucharistie n’est pas simplement un rite à célébrer, mais un aliment spirituel qui nourrit notre âme, nous fortifiant dans notre marche quotidienne.
Dans notre monde moderne, où tant de choses cherchent à nous séparer de cette vérité profonde, il est crucial de se rappeler que cette promesse de vie éternelle, annoncée par Jésus, est un appel à la réconciliation, à l’unité. Elle nous rappelle que nous ne sommes jamais seuls. En participant au corps et au sang du Christ, nous sommes en communion non seulement avec lui, mais aussi avec tous ceux et celles qui partagent cette même foi.
Alors, mes chers amis, laissons-nous toucher par cette vérité. Approchons-nous de cette table avec confiance, assurés que chaque geste, chaque prière, chaque moment passé en présence du Christ réveille en nous la promesse de la vie éternelle. N’ayons pas peur de nos doutes, mais sachons les porter à lui, car c’est, dans cette relation authentique avec Jésus, que nous trouverons la force dont nous avons tant besoin pour vivre.
Amen.
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Nous t’en prions, Dieu tout-puissant :
puisque nous avons la grâce de connaître
la résurrection du Seigneur,
que ton Esprit d’amour nous ressuscite,
nous aussi, à une vie nouvelle.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.