Homélie, mercredi, 4e semaine du Carême

2 avril 2025

L'espérance est possible

Aujourd’hui, alors que nous nous approchons toujours plus de Pâques, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., nous invite à porter notre attention sur cette promesse de libération faite par Dieu à travers la voix des prophètes et des Évangiles et à la faire nôtre dans notre espérance quotidienne.

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Homélie

Nous sommes engagés, au cœur de notre liturgie du carême, dans une montée vers Pâques, dans une marche qui doit nous amener à chanter la libération offerte par Dieu. Chaque jour, les récits bibliques, ceux de l’Ancien Testament en particulier, mettent sous nos yeux diverses formes de mal et de malice. Mais, en même temps, chaque jour, nous entendons Dieu, par la voix des prophètes, promettre une libération de ce qui étouffe la vie. C’est bien le cas dans le texte du prophète Isaïe. Le tout commence par une allusion explicite aux terres dévastées par la guerre, au sort des captifs qui ont vu leurs rêves sombrer dans le néant, à l’avenir sombre des personnes exilées. En contrepartie cependant, vient la promesse : « Au long des routes, mes brebis pourront paître, dans toutes les terres désolées elles trouveront des pâturages. Elles n’auront ni faim ni soif ; le vent brûlant et le soleil ne les frapperont plus. Lui, plein de compassion, les guidera, les conduira vers les eaux vives ». (Is.49, 9-10)

Ces paroles laissent clairement entendre que le monde dans lequel nous vivons passera par une libération, mais une libération qui ira bien au-delà d’une transformation touchant uniquement le monde matériel et socio-politique dans lequel nous nous trouvons présentement. Une telle libération, Dieu seul peut l’offrir. Car elle doit conduire à une vie en plénitude. N’est-ce pas ce qu’exprime Jésus : « Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut » (Jn 5, 21) ? Et il précise en ajoutant : « Amen, Amen, je vous le dis : qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie. » (Jn 5, 24)

Ce passage vers la vie en plénitude, notons-le, ne peut s’opérer que s’il y a une confiance affirmée dans le Fils. Le croyant doit se tourner effectivement vers Jésus-Christ et s’en remettre à lui. C’est cette confiance qui peut l’amener à entrer dans une nouvelle manière d’envisager sa propre vie et la vie en général. Une telle confiance, les scribes et les pharisiens n’ont pas pu l’accorder à Jésus. Ils n’ont pas voulu prendre le risque de miser sur lui. Du coup, ils ont refusé d’accueillir pleinement la bienveillance et la générosité de Dieu.

Aujourd’hui, nous venons nous redire, malgré les manifestations de haine et de mépris que nous pouvons observer dans nos sociétés, que l’avenir est ouvert, que l’espérance est possible. Dieu veillera à ce que nous soyons comblés de Vie. C’est ce que nous célébrerons pleinement à l’occasion des célébrations pascales. Après avoir rappelé le Jésus de la croix, nous acclamerons le Christ de la gloire. C’est dans cette vision que notre espérance pourra pleinement s’enraciner et s’épanouir.

Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu offres aux justes la récompense de leurs efforts
et le pardon aux pécheurs qui se repentent :
prends pitié de ceux qui te supplient,
afin que la confession de nos péchés
obtienne le pardon de nos fautes.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.