28 mars 2025
La réponse est claire : l'amour
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous ramène à l’essentiel, à ce qu’il y a de plus fondamental pour une vie chrétienne emplie de bonheur, exprimé par les deux plus grands commandements donnés par Jésus.

LIVRE DU PROPHÈTE OSÉE (14, 2-10)
Ainsi parle le Seigneur : Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu ; car tu t’es effondré par suite de tes fautes. Revenez au Seigneur en lui présentant ces paroles : « Enlève toutes les fautes, et accepte ce qui est bon. Au lieu de taureaux, nous t’offrons en sacrifice les paroles de nos lèvres. Puisque les Assyriens ne peuvent pas nous sauver, nous ne monterons plus sur des chevaux, et nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains : “Tu es notre Dieu”, car de toi seul l’orphelin reçoit de la tendresse. »
Voici la réponse du Seigneur : Je les guérirai de leur infidélité, je les aimerai d’un amour gratuit, car ma colère s’est détournée d’Israël. Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lis, il étendra ses racines comme les arbres du Liban. Ses jeunes pousses vont grandir, sa parure sera comme celle de l’olivier, son parfum, comme celui de la forêt du Liban. Ils reviendront s’asseoir à son ombre, ils feront revivre le froment, ils fleuriront comme la vigne, ils seront renommés comme le vin du Liban. Éphraïm ! Peux-tu me confondre avec les idoles ? C’est moi qui te réponds et qui te regarde. Je suis comme le cyprès toujours vert, c’est moi qui te donne ton fruit.
Qui donc est assez sage pour comprendre ces choses, assez pénétrant pour les saisir ? Oui, les chemins du Seigneur sont droits : les justes y avancent, mais les pécheurs y trébuchent.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (12, 28b-34)
En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n’osait plus l’interroger.
Commentaire
Dans l’évangile d’aujourd’hui (Mc 12, 28b-34) nous pouvons apprécier un court et profond dialogue entre Jésus et un scribe. Suite à la controverse de Jésus avec les Sadducéens (12, 18-27), le savant de la Loi pose une question fondamentale à Jésus : « Quel est le premier de tous les commandements ? Celle-ci semble être un piège pour Jésus, car les scribes sont des spécialistes des Écritures juives. Mais est-ce réellement la raison de la question, un piège, ou est-ce plutôt un désir de mieux comprendre ce qu’il étudie depuis des années ?
Peu en importe la raison, Jésus n’évite pas le questionnement et répond avec deux textes fondamentaux pour le peuple israélite, d’abord celui du Deutéronome (6, 4-5) : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force » ; puis celui du lévitique (19,18) : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Tous deux sont essentiels, ainsi que le fait même de poser la question, car ils renvoient directement au chemin et à l’orientation corrects pour trouver le bonheur dans la vie de toute personne.
À certains moments, je m’imagine à la place de ce scribe. Même si je suis conscient du message évangélique, il m’arrive de douter et de m’interroger sur la façon d’appliquer ou de comprendre « l’amour de Dieu pour tous » instauré par le Christ. Est-ce vraiment ce qui se réalise dans notre communauté, dans notre société, dans notre Église, dans ma vie ? Et le questionnement est valide, car la Parole de Dieu doit nous interpeller continuellement. Je ne me considère pas un savant comme le scribe, loin de là, mais comme lui, je m’approche des textes bibliques et ils m’interpellent ; peut-être comme le scribe et comme tout être humain, je cherche aussi la clé du bonheur et de ce qui est juste !
La réponse de Jésus est claire : l’amour. Mais cet amour va dans trois directions : Dieu, le prochain et soi-même. Les trois sont liés entre eux et l’un ne va pas sans les autres. Pas un seul uniquement, les trois à la fois ! Pour qui est capable d’aimer de cette façon, même le plus petit détail sera la cause d’un immense bonheur.
L’amour c’est le bonheur, le bonheur c’est d’aimer et d’être aimé ! Mais il y a quand-même une belle exigence dans cet amour : « aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force » c’est-à-dire avec toutes ses facultés humaines ! Dieu ne nous demande pas d’aimer comme des anges, il nous invite à aimer avec nos forces et nos faiblesses, aimer tel que nous sommes, avec tout ce que nous sommes : des êtres humains. Dans un langage contemporain, nous pourrions dire « aimer à 110% », c’est-à-dire en donnant tout l’effort possible avec même un petit extra. Le scribe le comprend et Jésus le rassure : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ».
Comme moi, vous avez probablement déjà dit (ou pensé) connaître Dieu, mais vous vous posez quand-même des questions à son sujet. Jésus ne voit pas de problème à ça, au contraire, il nous renvoie simplement à l’essentiel : l’amour. La réponse à tous ces questionnements est l’invitation à faire partie du projet du royaume de Dieu, du projet de l’amour à 110%. Au-delà de nos questionnements, de nos doutes, de nos faiblesses, de nos manques de foi et d’amour, c’est une invitation à regarder Dieu, le prochain et soi-même autrement ; c’est la réponse qui fait grandir la foi en nous.
Alors, mettons tout ce que nous avons de notre côté et le petit extra viendra naturellement, car c’est l’Esprit-Saint qui s’en occupe ! Et certainement, un jour, nous pourrons dire comme saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi ». Ce jour-là, soyons rassurés, nous ne serons pas loin du royaume de Dieu.
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Seigneur, nous t’en prions :
dans ta bonté, répands ta grâce en nos cœurs,
délivre-nous des égarements de la faiblesse humaine
et accorde-nous de nous attacher avec force
à tes enseignements.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.