23 mars 2025
Convertissons-nous d'abord !
Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous invite à prier pour que la Parole de Dieu et les sacrements nous permettent d’entretenir un regard sans jugement et sans malice sur le malheur des autres, tout en cultivant les fruits de la compassion.

LIVRE DE L’EXODE (3, 1-8a. 10.13-15)
En ces jours-là, Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb.
L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »
Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.
Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel. Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »
Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? » Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. »
Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob”. C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en d’âge. »
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS (10, 1-6.10-12)
Je ne voudrais pas vous laisser ignorer que, lors de la sortie d’Égypte, nos pères étaient tous sous la protection de la nuée, et que tous ont passé à travers la mer. Tous, ils ont été unis à Moïse par un baptême dans la nuée et dans la mer ; tous, ils ont mangé la même nourriture spirituelle ; tous, ils ont bu la même boisson spirituelle ; car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c’était le Christ. Cependant, la plupart n’ont pas su plaire à Dieu : leurs ossements, en effet, jonchèrent le désert.
Ces événements devaient nous servir d’exemple, pour nous empêcher de désirer ce qui est mal comme l’ont fait ces gens-là. Cessez de récriminer comme l’ont fait certains d’entre eux : ils ont été exterminés. Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple, et l’Écriture l’a raconté pour nous avertir, nous qui nous trouvons à la fin des temps.
Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (13, 1-9)
Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.
« Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?” Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »
Homélie
Dans cet Évangile, on rapporte à Jésus un fait scandaleux qui s’est passé en Galilée. En effet, Pilate avait fait massacrer certains Galiléens pendant qu’ils offraient un sacrifice. Mais s’agit-il d’un châtiment divin ? Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux… ».
Cet évangile nous interpelle aujourd’hui sur deux points de notre vie chrétienne. D’abord, le jugement que nous portons parfois sur les autres, particulièrement ceux qui rencontrent des catastrophes dans leur vie et, d’autre part, sur notre propre vie, notre conversion. Vous savez aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre dire au sujet de personnes qui ont de grandes difficultés ou qui font face à une catastrophe : « Oh, celui-là, il n’a que ce qu’il mérite ». La réponse de Jésus ici à ses auditeurs est une invitation d’abord à ne pas juger selon les apparences, à ne pas penser du mal des autres et plutôt à se convertir soi-même. Au lieu de penser que s’il arrive un malheur à autrui c’est probablement un jugement de Dieu, il faut plutôt se convertir, car devant Dieu, nous sommes tous coupables.
Jésus nous rappelle que Dieu fait grâce à quiconque répond aux appels de son amour. Si Dieu permet que des calamités tombent sur certaines personnes ou sur certains peuples, ce n’est qu’un signe avant-coureur de ce qui atteindra tous ceux qui, aujourd’hui, ne cherchent pas à se repentir. Chacun doit se préoccuper de son propre état devant Dieu, se juger et se convertir pendant qu’il en est temps.
Dans la parabole du figuier, Jésus présente la réalité de la vie des juifs ainsi que notre réalité aujourd’hui. Le figuier c’est chacun de nous planté dans une bonne terre qu’est l’Église, bien arrosé par la grâce des sacrements et entretenu et nourri de l’Eucharistie qui est le corps du Christ ! Mais, quels fruits portons-nous ?
Cette parabole est déjà un appel à regarder notre propre vie, à nous laisser travailler par les sacrements qui sont source de purification et de vie et qui font germer la parole de Dieu en nos cœurs, tout cela afin de pouvoir donner de bons fruits. Prions pour que le Seigneur nous donne la grâce de la conversion et la grâce de la fécondité évangélique.
Prière pour la conversion personnelle
Seigneur Dieu,
1. Devant Ta présence, nous reconnaissons notre fragilité et notre tendance à juger autrui. Accorde-nous la sagesse de voir notre propre péché avant de penser au malheur des autres. Ouvre nos cœurs à la conversion, afin que nous puissions nous détourner de nos voies erronées et rechercher avec ferveur Ta miséricorde. Que la lumière de Ton amour éclaire notre chemin et nous guide vers une vie de repentance sincère, en nous aidant à porter les fruits des bonnes œuvres. Amen.
Dieu de bonté,
2. Nous te prions pour tous ceux qui souffrent et qui sont accablés par les épreuves. Inspire-nous à cultiver un esprit de compassion et de compréhension envers nos frères et sœurs, au lieu de porter un jugement hâtif. Aide-nous à nous rappeler que chacun est en chemin vers la conversion, tout comme nous. Que notre cœur s’ouvre à l’amour, afin que, par notre solidarité et notre soutien, nous puissions être des instruments de Ta paix. Que nous apprenions à aimer comme Tu nous as aimés. Amen.
Seigneur Jésus,
3. Dans la parabole du figuier, Tu nous appelles à porter des fruits dignes de la repentance. Accorde-nous la grâce de nous nourrir de Ta parole et des sacrements, afin que notre vie soit fertile et riche en bonnes œuvres. Aide-nous à examiner notre vie avec intégrité et à accueillir les dons de Ta grâce pour qu’en nous germe le désir de Te servir. Que nous devenions des témoins authentiques de Ton amour dans le monde, en portant des fruits qui glorifient Ton nom. Amen.
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu nous as dit d’écouter ton Fils bien-aimé ;
fais-nous trouver dans ta parole la nourriture
de notre vie spirituelle,
afin que, d’un regard purifié,
nous ayons la joie de contempler ta gloire.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.