4 mars 2025
« Tout quitter » pour l'Amour
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous rappelle que la générosité dont nous faisons preuve au nom du Royaume de Dieu n’est jamais vaine et il se réjouit des manifestations récentes de cette générosité autour de lui.

LIVRE DE BEN SIRA LE SAGE (35, 1-15)
C’est présenter de multiples offrandes que d’observer la Loi ; c’est offrir un sacrifice de paix que s’attacher aux commandements. C’est apporter une offrande de fleur de farine que se montrer reconnaissant ; c’est présenter un sacrifice de louange que faire l’aumône.
On obtient la bienveillance du Seigneur en se détournant du mal ; on offre un sacrifice d’expiation en se détournant de l’injustice. Ne te présente pas devant le Seigneur les mains vides. Accomplis tout cela car tel est son commandement. L’offrande de l’homme juste est comme la graisse des sacrifices sur l’autel, son agréable odeur s’élève devant le Très-Haut. Le sacrifice de l’homme juste est agréé par Dieu qui en gardera mémoire.
Rends gloire au Seigneur sans être regardant : ne retranche rien des prémices de ta récolte. Chaque fois que tu fais un don, montre un visage joyeux ; consacre de bon cœur à Dieu le dixième de ce que tu gagnes. Donne au Très-Haut selon ce qu’il te donne, et, sans être regardant, selon tes ressources. Car le Seigneur est celui qui paye de retour ; il te rendra sept fois plus que tu n’as donné.
N’essaye pas de l’influencer par des présents, il ne les acceptera pas ; ne mets pas ta confiance dans un sacrifice injuste. Car le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (10, 17-27)
En ce temps-là, Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. »
Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Commentaire
Nous venons de célébrer, dimanche dernier, notre traditionnelle Messe des nations pour souligner la richesse de la diversité culturelle dans la communauté universitaire. Aujourd’hui, nous sommes à la veille de débuter le temps du carême, en pleine semaine universitaire de lecture, et les textes liturgiques du jour nous parlent de générosité et de priorités. Quelle merveilleuse coïncidence !
Dans l’Évangile, Pierre, au nom des Douze, veut faire valoir devant Jésus qu’ils ont tout quitté pour le suivre. Ce « tout quitté » comprend leurs familles (parents, frères, sœurs, enfants), leurs maisons, leurs biens, leurs travails, mais aussi, en grande partie, leur façon d’entretenir une relation avec ces aspects de leurs vies. C’est un changement radical pour tous que de se mettre à l’écoute de Jésus et d’apprendre de lui. Le suivre devient effectivement un chemin continuel de conversion du cœur. C’est bien différent de la réaction de l’homme riche, que la liturgie nous présentait hier, qui est parti avec une tristesse remarquable de ne pas pouvoir suivre Jésus à cause de son attachement aux biens matériels qu’il possédait.
Dans le cas des disciples, Jésus va confirmer à Pierre que leur générosité à cause de l’Évangile sera toujours prise en considération et il leur assure même un retour beaucoup plus grand, le centuple de ce qu’ils auront quitté. Il les rassure, mais il les met aussi en garde de ne pas tomber dans le piège du confort de croire qu’ils sont bons parce qu’ils ont tout laissé. C’est une grosse tentation de penser que nous méritons d’être les premiers à être servis et d’occuper les premières places parce que nous sommes des disciples de Jésus, car nous effectuons un travail pour l’Évangile. Si les disciples et nous-mêmes aujourd’hui, comme croyants, laissons tout derrière nous, c’est pour faire comme le Christ et nous mettre au service des plus nécessiteux.
Aujourd’hui, où les changements politiques et économiques déstabilisent le monde entier, le projet du Règne et l’engagement des disciples du Christ continuent à être essentiels pour faire face à la misère déshumanisante de nos sociétés postmodernes. Même si les persécutions ou les attaques se font sentir, les disciples du Christ devront mettre leur confiance en Dieu et pas en un échelon social… L’appel du Christ est là pour établir ce Règne d’amour par toute la terre, là où les besoins de ceux ou celles laissés de côté ne sont pas encore une priorité, afin de générer une réalité de fraternité, de service et de générosité. En ce sens, Jésus nous invite à tenir le projet du Règne comme point central de notre agir.
Au début, j’ai mentionné notre Messe des nations, car j’ai moi-même vécu une telle générosité, celle de tous ceux et celles qui ont participé à la mise en place de la célébration. Ensemble nous avons formé un seul corps avec une diversité des membres, un même cœur avec une diversité de langues, une assemblée de sœurs et de frères très différents mais réunis dans une même foi. Je suis certain que le Seigneur va vous rendre le centuple. Merci pour votre générosité ! Pour moi, vous êtes un témoignage évangélique de cette notion de « tout quitter ». Que votre foi dans le Christ vainqueur soutienne votre cheminement durant les quarante jours du carême et que l’annonce, le partage et le service de la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu reste toujours votre priorité.
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Dieu créateur et maître de tout,
pose sur nous ton regard,
et pour que nous ressentions l’effet de ton pardon,
accorde-nous de te service avec un cœur sans partage.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.