Homélie, mercredi de la 7ème semaine du Temps ordinaire

26 février 2025

L'Esprit souffle ou il veut !

Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P., nous invite à nous réjouir du fait que le Royaume de Dieu se construise également à travers des personnes non chrétiennes et que son Esprit puisse se manifester à travers les êtres humains indépendamment de leur religion.

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Homélie

Dans le bref passage d’aujourd’hui, les disciples se plaignent auprès de Jésus parce qu’ils ont vu quelqu’un chasser les démons au nom de Jésus. Ils ont essayé de l’en empêcher : … parce qu’il ne les suivait pas, « il n’est pas l’un de nous ». Jésus leur dit très clairement qu’ils ne devraient pas l’empêcher, car « quiconque fait un acte de puissance en mon nom ne pourra pas aussitôt après dire du mal de moi. Celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». « Ne l’en empêchez pas (…). Celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». Dans notre monde si polarisé, si radicalisé, cette parole de l’évangile retentit d’une manière si particulière.

C’est un principe que nous devons prendre au sérieux. Il peut y avoir une forte tentation parmi nous d’une sorte d’exclusivité. De nombreux groupes chrétiens (catholiques et membres d’autres confessions) peuvent tomber dans ce piège. Comme Paul nous le dit dans une de ses lettres : … la parole de Dieu n’est pas enchaînée. (2 Tim 2:9)

Dieu peut accomplir son œuvre à travers toutes sortes de personnes : chrétiens, personnes d’autres religions ou sans religion. Il peut même parfois œuvrer à travers des personnes qui sont ostensiblement antireligieuses. Loin d’être irrités par les autres qui accomplissent un travail que nous considérons comme réservé aux chrétiens, nous devrions nous réjouir. C’est un signe clair que le Royaume est à l’œuvre. Partout où il y a de l’amour, partout où il y a du service, il y a Dieu.

Autrement dit, l’Esprit souffle où il veut. Jésus pousse ses disciples à avoir cette humilité de reconnaître que d’autres gens — ou communautés — peuvent également faire du bien au nom de Jésus. Et que ces autres personnes — ou communautés — ne doivent en tout cas pas être envisagés ni comme des obstacles, encore moins comme un danger : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». L’Esprit Saint travaille dans le cœur de toute personne de bonne volonté.

L’appartenance à notre groupe n’est pas le critère. Le critère consiste à savoir si ce que font les autres correspond à nos objectifs de vérité, d’amour, de justice, de compassion, de liberté, de paix, de non-violence et de tout ce qui est bon. Notre Dieu se trouve dans toutes ces choses. L’Église est un chemin vers un but ultérieur ; elle n’est pas elle-même la fin. L’Église est appelée à être un signe du Royaume, mais elle n’est pas la totalité du Royaume. Le but est que les gens au cœur bon et l’Église œuvrent pour le bien des autres et pour la réalisation du Royaume.

Avec Jésus, il n’y a pas d’exclusion a priori. Il y a une volonté permanente de sauver, d’accueillir, d’intégrer… Ainsi les limites de l’Église (Peuple de Dieu) vont bien au-delà de ses murs !

Jésus a visité bien des cœurs rejetés par les Hommes : des prostituées, des soldats romains, des traîtres, des collecteurs d’impôts, des lépreux… À chaque fois, il s’émerveille de leur foi, de leur capacité à Aimer. Jésus tend la main, ouvre grand les bras… À méditer !

Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu tout-puissant, nous t’en prions,
accorde-nous de conformer à ta volonté
nos paroles et nos actes
dans une inlassable recherche des bien spirituels.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.