Homélie, lundi de la 5ème semaine du Temps ordinaire

10 février 2025

Dieu vit que cela était bon

Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., démontre que la science et la religion ont chacun leur rôle quand il s’agit de nous émerveiller devant l’origine et la beauté de notre univers.

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Homélie

La question de l’origine de notre univers a régulièrement habité l’esprit humain. Les plus vieilles civilisations du passé (égyptienne, chinoise, babylonienne) ont élaboré des récits relatant la création de l’univers. Ce sont des récits religieux. Un dieu ou des dieux sont engagés dans la création du monde ou l’émergence du monde. Les Israélites, pour leur part, ont produit un récit de la création en empruntant probablement aux traditions religieuses des peuples qui les entouraient. Mais les Israélites, dans le récit présenté dans le Livre de la Genèse, ont cependant tenu à exprimer une conviction première : le monde qu’ils pouvaient observer était l’œuvre d’un Dieu unique et omnipotent, Yahvé. Ce Dieu, dans leur esprit, était éternel, immatériel et transcendant. À cette première conviction, une deuxième s’ajoutait : ce Dieu, Yahvé, avait le souci de l’être humain puisqu’il l’avait créé à son image et à sa ressemblance.

Aujourd’hui, nous ne pouvons pas lire ce récit sans penser aux découvertes scientifiques qui ont été faites dans le domaine de l’astronomie au cours du XXe siècle et du début XXIe siècle. Depuis la fin décembre 2021 en particulier, le télescope spatial James-Webb a permis des découvertes qui ont bouleversé les astronomes et les astrophysiciens. Des théories astronomiques bien établies portant sur l’histoire de l’univers, sur son expansion, sur son âge (13,8 milliards d’années, disait-on) ont été remises en question. Une fois de plus, les scientifiques ont été sidérés devant la représentation renouvelée de l’univers qui leur était offerte. Ils ont reconnu que les observations rendues possibles par le télescope James-Webb faisaient surgir des interrogations nouvelles et que des années de recherche seraient sans doute nécessaires pour leur apporter des réponses.

Il est toutefois frappant de constater, au cœur du bouleversement que connaît actuellement la représentation de l’origine et de l’évolution de notre univers, que les scientifiques se questionnent très peu, sauf ceux et celles qui ont un penchant philosophique, sur la source d’un tel univers. Ils ne peuvent toutefois pas escamoter les questions suivantes : comment un univers aussi gigantesque a-t-il pu apparaître ? Et quelle force inimaginable a pu l’avoir engendré ? Les astrophysiciens choisissent habituellement de partir uniquement du « fait brut » que l’univers matériel existe. C’est ce qui les amène à s’intéresser avant tout au « comment » cet univers s’est déployé au long des milliards d’années de son existence. Ils travaillent à faire la généalogie de l’univers. Ils ne se demandent donc pas « pourquoi » cet univers est là.

Or, la tradition biblique et chrétienne offre une réponse religieuse, théologique, à cette question fondamentale. Pourquoi l’univers existe-t-il ? La réponse donnée est claire : il existe parce que Dieu l’a voulu dans sa sagesse. Il est le fruit de sa liberté et de sa toute-puissance. Un élément significatif est cependant ajouté : « Dieu vit que cela était bon » (Gn 1,19). Cette bonté de la création est à mettre en lien avec la création du couple humain que le récit de la Genèse présentera au sixième jour de l’œuvre de Dieu. Parce que le monde que Dieu a créé est bon, les êtres humains pourront s’y développer. Ils pourront le faire avec confiance, car Dieu sera sans cesse présent à leur histoire.

Que cette foi en Dieu créateur nous aide à reconnaître la place que nous occupons dans ce monde ! Surtout, retenons que nous avons le privilège inouï d’être tous et toutes aimés de Dieu.

Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.

 

PRIÈRE

En célébrant la mémoire de la bienheureuse vierge Scholastique,
Seigneur, nous te prions :
fais qu’à son exemple,
nous te servions avec une charité sans faille
et que nous obtenions avec bonheur
les bienfaits de ton amour.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.