Homélie, samedi de la 4ème semaine du Temps ordinaire

8 février 2025

« Reposez-vous un peu. »

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous présente un Jésus qui pend soin de ceux qui lui sont confiés : ses disciples qui ont besoin de repos et les foules qui ont soif de sa Parole qui révèle l’amour de Dieu. Laissons-nous imprégner de sa compassion pour mieux la transmettre.

reposez-vous-un-peu

Homélie

Après nous avoir raconté la mort de Jean-Baptiste, l’évangéliste Marc reprend le fil conducteur de la narration sur Jésus. Le groupe des Douze est de retour de sa mission. Envoyés deux par deux, ils rapportent à Jésus ce qu’ils ont fait et enseigné. Une multitude entoure toujours le Seigneur, mais Jésus est sensible à la fatigue qui pèse sur les disciples, au point de les inviter à aller avec lui dans un endroit désert pour se reposer. Fatigués, n’ayant probablement pas eu le temps de bien manger, les disciples ont besoin de tranquillité, de repos. Alors, ils prennent une barque pour se tenir à l’écart et partent à la recherche de cet endroit désert.

Ils étaient des pêcheurs ; la barque est familière pour eux. Ça me fait penser au retour à la maison après un temps considérable à l’extérieur : on n’est plus les mêmes qu’on était au moment de partir. La mission a aussi un effet sur les disciples-missionnaires. Nous avançons dans la vie, parfois nos prises de conscience rendent les choses plus claires, parfois non, mais nous avançons tout de même et Jésus nous accompagne. Il comprend nos fatigues ; il nous invite continuellement à nous tenir à l’écart avec lui, pour y retrouver le repos, même si c’est un petit peu !

Cependant, dans l’évangile d’aujourd’hui, la multitude réagit rapidement : les gens ont identifié le lieu de destination et ils avancent plus vite que l’embarcation de Jésus. Ils contournent le lac et arrivent avant Jésus et les disciples. Lorsque nous identifions le Seigneur, partageons-nous la nouvelle avec les autres ? Réagissons-nous aussi rapidement pour aller à sa rencontre ?

Jésus regarde cette multitude de chercheurs, de gens qui ont besoin d’être avec lui et d’écouter sa parole. Le repos va devoir attendre ; ces personnes sont dans l’urgence d’être traités avec compassion. Jésus reconnait leurs efforts pour venir à sa rencontre et ne permettra pas qu’ils repartent les mains vides. D’abord, il se met à les enseigner « longuement », dit le texte. Plus tard, il leur donnera à manger. Ce sont des personnes qui cherchent, qui désirent, qui croient, à qui il manque l’essentiel : le message qui assure que, bientôt, tout ira mieux, que Dieu n’a pas oublié son peuple, qu’ils sont toujours aimés de Lui et que la promesse du Règne est en train de s’accomplir.

La vie à cette époque, comme la nôtre, peut se présenter aussi chaotique que terrifiante. Nous voyons encore certaines communautés de croyants qui manquent de leadership, qui ont de mauvais dirigeants : « comme des brebis sans pasteur ». Déjà au temps de Jésus, de façon similaire, les responsables ne répondaient pas aux besoins du peuple et personne n’enseignait vraiment. Les scribes et les pharisiens, élitistes, étaient plus centrés sur l’accomplissement des normes et des rituels que sur un enseignement compatissant. La Parole de Dieu, elle, est libératrice : elle donne le courage de faire confiance au Seigneur et d’aller à sa rencontre auprès de nos frères et sœurs.

Voici pourquoi le message de Jésus est une « Bonne Nouvelle » : ses paroles transmettent la compassion qu’il a lui-même apprise du Père. Il n’enseigne pas comme les autres de son temps, sa pédagogie est toute nouvelle : le bien-être de la personne est toujours sa priorité : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Face aux besoins du peuple, Jésus Christ donne la lumière, l’espérance, l’accueil, le pardon, l’amour, bref il se donne lui-même ! Comme disciples du Christ, nous ne pouvons pas ignorer ceux et celles qui cherchent le Seigneur, qui ont besoin de lui, même sans le savoir. Prenons le temps, comme Jésus, de partager sa Bonne Nouvelle. Jésus, en enseignant aux gens, leur a offert le chemin pour retrouver la vie et la vie en abondance. Prions l’Esprit-Saint pour que nous sachions traiter nos frères et sœurs qui souffrent avec compassion, avec la même compassion de Jésus pour cette multitude dont nous faisons partie.

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Fais-nous vivre à tout moment, Seigneur,
dans l’amour et le respect de ton saint nom,
toi qui ne cesses jamais de guider
ceux que tu enracines solidement dans ta charité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.