Homélie, mardi de la 4ème semaine du Temps ordinaire

4 février 2025

Il reste encore la foi !

Aujourd’hui, le frère André Descôteaux, O.P., nous explique comment la « foi en la foi » a mené à la guérison des deux femmes dans l’évangile du jour.

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Homélie

Crois ! Tel est le message que nous livre Marc dans ce long évangile où deux guérisons sont imbriquées l’une dans l’autre. Marc nous présente deux femmes dont la vie s’écoule en pure perte et que rien ne semble retenir.

Tout d’abord cette femme qui, depuis 12 ans déjà, a des pertes de sang, ce qui signifie une vie qui ne va nulle part, qui ne lui permet pas d’être mère, qui la condamne à l’impureté et qui l’exclut de son peuple. Même son argent ne va nulle part.

Une autre femme, en devenir de femme, est obligée de s’aliter et qui, finalement, meurt. Deux femmes dont la vie se gaspille, fuit et qui s’éteint.

Voilà Jésus, voilà aussi l’audace d’une femme, l’audace de toucher un vêtement, rendant Jésus impur, mais c’est ce rebond qui fait sa chance et son opportunité. Car Jésus appelle ce toucher de la foi. La foi qui n’a rien à voir avec les ouvrages de théologie, les catéchismes mais qui est la dernière ressource de cette femme qui veut vivre. Quand il n’y a plus rien, cette femme nous rappelle que reste la foi.

Et c’est cette foi que Jésus reconnaît et révèle à cette femme ainsi qu’à Jaïre : « Ne crains pas, crois seulement ». Crois seulement, même quand ses gens lui disent qu’il n’y a plus rien à faire et qu’il est inutile de déranger le Maître. Crois seulement !

Avoir foi dans la foi, si je puis dire. Une dernière réserve de confiance en la puissance de la foi qui fait l’extrême valeur de la foi quand la vie est à toute extrémité. Et c’est ce secret de la foi que révèle ce récit qui aboutit à la résurrection de deux femmes. L’une peut partir guérie, en paix, et l’autre peut se relever et sortir du lit pour vivre toute sa vie de jeune femme.

La puissance de la foi : c’est ce qui nous reste quand il n’y a plus rien d’autre, quand nous avons épuisé tout ce qui donnait sens à nos vies. Quand nous nous sentons épuisés dans nos corps, par la maladie ou par l’épreuve. Quand nous sommes confrontés à l’échec qu’il soit professionnel, conjugal, amical ou affectif, quand toute raison de vivre a été épuisée, reste la foi, reste le ‘crois seulement’. Le dernier mobile qui fait de nous des êtres non pour la mort, mais des êtres pour la vie. « Ne crains pas ! Crois seulement ! »

Fr. André Descôteaux, O.P.

 

(Inspirée d’une homélie du frère Dominique Colin, op, de la Province de Belgique)

 

PRIÈRE

Dieu de puissance et de miséricorde,
éloigne de nous, dans ta bonté, ce qui nous arrête,
afin que sans entrave, d’esprit ou de corps,
nous accomplissions d’un cœur libre ce qui vient de toi.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.