16 janvier 2025
Une confiance récompensée
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à avoir confiance en la bonté de Jésus et en sa volonté de transformer nos vies de façon positive.

LETTRE AUX HÉBREUX (3, 7-14)
Frères, comme le dit l’Esprit Saint dans un psaume : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur comme au temps du défi, comme au jour de l’épreuve dans le désert, quand vos pères m’ont mis à l’épreuve et provoqué. Alors ils m’ont vu à l’œuvre pendant quarante ans ; oui, je me suis emporté contre cette génération, et j’ai dit : Toujours ils ont le cœur égaré, ils n’ont pas connu mes chemins. Dans ma colère, j’en ai fait le serment : On verra bien s’ils entreront dans mon repos !
Frères, veillez à ce que personne d’entre vous n’ait un cœur mauvais que le manque de foi sépare du Dieu vivant. Au contraire, encouragez-vous les uns les autres jour après jour, aussi longtemps que retentit l’« aujourd’hui » de ce psaume, afin que personne parmi vous ne s’endurcisse en se laissant tromper par le péché. Car nous sommes devenus les compagnons du Christ, si du moins nous maintenons fermement, jusqu’à la fin, notre engagement premier.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (1, 40-45)
En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.
Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.
Commentaire
La scène que nous présente l’évangile du jour pourrait être qualifiée de très profonde et touchante. D’abord, car l’évangéliste souligne une attitude d’humilité chez le lépreux qui tombe à genoux devant Jésus pour supplier sa purification et sa guérison. Nous connaissons les répercussions de la lèpre pour une personne dans la société juive de l’époque : l’exclusion de la communauté, la perte des droits et l’interdiction d’entrer en relation avec les autres. Même pour celui qui entretenait une relation avec un lépreux, il subissait un renvoi temporaire de la société s’il ne réalisait pas un rite de purification.
Bref, un lépreux était une personne condamnée par la maladie. Il devenait un marginal et était civilement inexistant, voire mort ! Une véritable impasse : pas de guérison, pas de vie sociale, pas d’opportunités pour aller mieux. Ceci explique le désespoir du lépreux, que saint Marc décrit, lorsqu’il vient à la rencontre de Jésus. Ses paroles sont provocantes : « Si tu veux, tu peux me purifier ».
Ensuite, dans son attitude désespérée, le lépreux est quand même capable de reconnaître la liberté de Jésus. Il n’impose rien à Jésus, il ne lui demande pas d’être un Dieu qui accomplit des miracles ou qui manifeste sa toute-puissance. Le lépreux s’abandonne à Jésus, il met sa confiance en Lui et, dans cette même posture, il l’invite humblement à le guérir en reconnaissant sa capacité de le purifier. Nous pouvons imaginer que le lépreux n’a pas douté que Jésus l’écouterait. Peut-être même que le lépreux savait que Jésus faisait du bien aux gens qu’il croisait et que son action publique ne se limitait pas uniquement à la proclamation de la Bonne Nouvelle, mais qu’elle incluait aussi la guérison de tous ceux et celles qui s’approchaient et croyaient en Lui.
Jésus répond donc positivement à cette confiance : « Je le veux, sois purifié ». Car la volonté de Dieu ne consiste pas à laisser les gens tomber à genoux ou se prosterner devant Lui. Au contraire, elle se réalise dans la guérison de toutes sortes de blessures et dans le fait de permettre aux personnes de se tenir debout et de marcher avec dignité. Autrement dit, sa volonté est de rétablir leur dignité humaine et leur filiation à Dieu Lui-même.
Finalement, lorsque Jésus ordonne au lépreux de se présenter au prêtre pour accomplir le rite de purification prescrit par la loi de Moïse et être ainsi réintégré au peuple, il l’invite à regarder autrement sa vie. Il doit continuer à marcher dans sa nouvelle vie en regardant vers l’avenir, sans oublier les apprentissages du passé. Il lui demande avec fermeté de ne rien dire à personne. Jésus ne veut pas attirer l’attention sur la guérison en soi, mais sur le témoignage que l’action de Dieu redonne vie à celui que tout le monde considérait comme mort.
Cependant, la personne guérie de la lèpre n’est pas capable de se taire. Elle vit une joie immense, il faut qu’elle proclame et répande la raison de sa nouvelle réalité et c’est sa rencontre avec Jésus qui a provoqué cette joie. Elle déborde d’énergie et d’enthousiasme alors qu’elle témoignage de la bonté de la volonté de Dieu.
Pour nous comme croyants, il faut nous approcher de Jésus en toute confiance pour laisser l’action de Dieu rétablir notre dignité humaine et ainsi vivre dans la joie de nous sentir enfants bien-aimés de Dieu, car en tout temps, le Dieu tout-puissant d’Amour veut transformer nos vies ! C’est aussi un appel à penser aux marginaux de la société, à briser l’exclusion, à proclamer le droit à une vie digne et pleine d’amour. En ce sens, ce passage est une invitation à faire comme Jésus, à guérir, en toute liberté, les blessés de la vie.
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
toi qui unis les cœurs des fidèles dans une seule volonté :
donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes
et de désirer ce que tu promets,
pour qu’au milieu des changements de ce monde,
nos cœurs s’établissent fermement
là où se trouvent les vraies joies.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.