11 janvier 2024
Lequel des deux choisir?
Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., nous parle plus en détail de la transition des disciples juifs entre Jean le Baptiste et Jésus.
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT JEAN (5, 14-21)
Bien-aimés, voici l’assurance que nous avons auprès de Dieu : si nous faisons une demande selon sa volonté, il nous écoute. Et, puisque nous savons qu’il nous écoute en toutes nos demandes, nous savons aussi que nous obtenons ce que nous lui avons demandé.
Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui n’entraîne pas la mort, il demandera, et Dieu lui donnera la vie, – cela vaut pour ceux dont le péché n’entraîne pas la mort. Il y a un péché qui entraîne la mort, ce n’est pas pour celui-là que je dis de prier. Toute conduite injuste est péché, mais tout péché n’entraîne pas la mort. Nous le savons : ceux qui sont nés de Dieu ne commettent pas de péché ; le Fils engendré par Dieu les protège et le Mauvais ne peut pas les atteindre.
Nous savons que nous sommes de Dieu, alors que le monde entier est au pouvoir du Mauvais. Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu nous donner l’intelligence pour que nous connaissions Celui qui est vrai ; et nous sommes en Celui qui est vrai, en son Fils Jésus Christ. C’est lui qui est le Dieu vrai, et la vie éternelle.
Petits enfants, gardez-vous des idoles.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (3, 22-30)
En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.
Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification. Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! »
Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. »
Homélie
Entre Jésus et Jean-Baptiste, qui choisir ? Aux yeux des gens du peuple, en l’an 27-28 de notre ère, lequel remplissait la mission la plus importante pour le service de Dieu ? Au départ, tous les deux n’étaient-ils pas reconnus comme des prophètes ? Tous les deux n’avaient-ils pas provoqué un éveil spirituel, même un sursaut spirituel, au sein du peuple ? En effet, ces deux grands témoins avaient rapidement attiré beaucoup de gens qui tenaient à les rencontrer et à les entendre. Leurs enseignements avaient une consistance et une force qui mettaient en question bien des règles et coutumes imposées par les autorités religieuses de Jérusalem. En plus, les deux pouvaient compter sur des disciples et des sympathisants qui prolongeaient leurs actions. Cependant, les gens n’étaient pas sans savoir que Jean-Baptiste avait été le premier à entrer en scène grâce à sa prédication et à son baptême de repentance. Jean-Baptiste avait aussi eu le privilège d’accueillir Jésus le long du Jourdain et de le baptiser. Autre élément à retenir : les premiers disciples de Jésus, André et Simon-Pierre, avaient d’abord été des disciples de Jean-Baptiste avant de s’engager à la suite de Jésus. Mais une question demeurait : étant donné la renommée croissante de chacun, à qui fallait-il accorder sa confiance de manière à emprunter les voies qui mèneraient au salut promis par Dieu ?
Nous savons, par les recherches historiques, que la réponse à cette dernière question n’a pas été unanime. Bien des juifs sont restés attachés à Jean-Baptiste. D’autres ont fait le passage de disciples de Jean-Baptiste à celui de disciples de Jésus. Vers l’an 53, à Éphèse, saint Paul rencontre des personnes qui disent suivre la Voie du Seigneur, mais qui n’ont reçu que le baptême de Jean-Baptiste. Ils ne savaient pas qu’il y avait un Esprit Saint. Ils se firent donc baptiser au nom du Seigneur Jésus (cf. Ac 19, 3-6). Cet événement nous indique que bien des disciples de Jean-Baptiste n’avaient pas vraiment accepté le discours de ce dernier, discours dans lequel il situait sa mission propre. Pour illustrer son rôle par rapport à Jésus, il avait fait appel au rôle de l’ami de l’époux dans la préparation des cérémonies de mariage. Ne disait-il pas : « Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux (…) » ?
En recourant à l’image de l’ami de l’époux, Jean-Baptiste signifie son rôle de précurseur, celui dont la raison d’être est de préparer les noces de Jésus avec ceux qui croient, et plus largement avec l’humanité. Étant donnée la tâche qui est la sienne, Jean ne peut que se réjouir que les foules aillent à Jésus. Il a bien rempli sa mission. Il a répondu au dessein de Dieu. Il achève donc son propos en définissant l’attitude qui doit être la sienne : « Il faut qu’il grandisse, et que moi, je diminue ».
Le parcours de Jean-Baptiste peut être éclairant pour nous. Dans le dessein de salut de Dieu, nous aussi, à la suite de Jésus, nous avons une mission à assumer. Nous devons être des témoins, dans nos milieux de vie, de la force transformatrice de l’Évangile. Chacun et chacune, par sa vie, doit refléter l’amour que le Christ Jésus a voulu manifester à l’endroit de l’humanité. Sur notre passage, la compassion et la fraternité doivent fleurir. Par notre témoignage de vie, nous devons rendre parlante et interpellante pour notre entourage la voie évangélique. Que l’Esprit Saint nous rende capables de répondre au dessein de Dieu comme Jean-Baptiste l’a fait !
Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.
PRIÈRE
Dieu éternel et tout-puissant,
tu as voulu que, par ton Fils unique,
nous devenions pour toi une création nouvelle ;
nous t’en prions :
fais que, par ta grâce,
nous soyons configurés à celui en qui
notre nature est unie à la tienne.
Lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.