6 janvier 2024
Une grande lumière
Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., devant l’appel de Jésus à la conversion, nous invite à faire de lui notre phare et à devenir nous-même porteur de cette lumière qui sortira le monde de ses ténèbres.
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT JEAN (3, 22-4, 6)
Bien-aimés, quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
Bien-aimés, ne vous fiez pas à n’importe quelle inspiration, mais examinez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes se sont répandus dans le monde. Voici comment vous reconnaîtrez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui proclame que Jésus Christ est venu dans la chair, celui-là est de Dieu. Tout esprit qui refuse de proclamer Jésus, celui-là n’est pas de Dieu : c’est l’esprit de l’anti-Christ, dont on vous a annoncé la venue et qui, dès maintenant, est déjà dans le monde.
Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous avez vaincu ces gens-là ; car Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde ; voilà pourquoi ils parlent le langage du monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas. C’est ainsi que nous reconnaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (4, 12-17.23-25)
En ce temps-là, quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée. À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. Sa renommée se répandit dans toute la Syrie. On lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés. Et il les guérit. De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et de l’autre côté du Jourdain.
Homélie
« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Jean est arrêté et Jésus reprend la prédication de Jean Baptiste.
Ils ont arrêté Jean-Baptiste. Ils finiront par le tuer. L’affaire semblait terminée. Ils pensaient avoir gagné. Aujourd’hui, l’Évangile selon Matthieu nous présente un passage riche en signification, marqué par l’arrestation de Jean-Baptiste, un événement qui pourrait sembler décourageant, tant pour ses disciples que pour ceux qui espéraient en sa mission prophétique. En effet, l’arrestation de Jean-Baptiste symbolise la résistance à la parole de Dieu et le rejet de la vérité. Alors que Jean annonçait la venue du Messie et appelait à la conversion, son emprisonnement représente un moment de désespoir. Pourtant, au cœur de cette sombre épreuve, le Christ se lève comme la lumière prometteuse pour ceux et celles qui habitent dans les ténèbres.
Mais avant d’arriver là, constatons tout d’abord la réaction apparemment indifférente de Jésus face à l’arrestation de son précurseur. Au lieu de se laisser abattre par ce coup dur porté à la voix de la vérité, Jésus entame sa mission en proclamant : « Convertissez-vous, car le royaume des cieux est tout proche » (Mt 4,17). Cette déclaration, qui résonne d’une manière très similaire à celle de Jean-Baptiste, nous rappelle que, même dans l’adversité, le projet de salut de Dieu poursuit son cours. Jésus ne se laisse pas perturber par ce qui pourrait sembler un obstacle majeur. Au contraire, il s’érige en phare d’espoir pour ceux et celles dont la foi pourrait vaciller.
Le Prophète Isaïe nous offre un aperçu de la portée de cette lumière. « Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière », et ce peuple, qui était dans l’ombre de la mort, est désormais illuminé par la présence du Christ.
Ici nous sommes interpellés sur notre propre condition. Sommes-nous, comme le peuple d’Israël, parfois retenus dans nos propres ténèbres ? Comment réagissons-nous face aux situations désespérées qui nous entourent ? La lumière du Christ est-elle vraiment notre guide dans ces moments d’incertitude ?
Jésus, par sa prédication, réaffirme l’urgence de la conversion. L’emploi de l’impératif « Convertissez-vous » souligne l’importance d’une réponse active à l’appel du royaume de Dieu. Cela nous rappelle que la conversion n’est pas simplement un acte ponctuel, mais un engagement continu à vivre selon les valeurs du royaume, à rechercher la justice, la miséricorde et la paix. Dans un monde marqué par des défis et des injustices, il nous est demandé de porter cette lumière, non seulement pour notre propre transformation, mais également pour éclairer les chemins des autres.
Chers frères et sœurs, l’arrestation de Jean-Baptiste ne constitue pas un frein à la mission de Jésus ; au contraire. Jean a proclamé la venue de cette lumière, et il l’a apportée au monde. Puissions-nous recevoir cette lumière, nous en nourrir et l’étendre autour de nous, prenant soin de répondre à cet appel urgent de Jésus. Que non seulement nos cœurs soient convertis, mais que nos vies soient des témoins vivants de cette lumière. Amen !
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu, ton Verbe,
dont l’éternité fait resplendir la beauté du ciel,
a pris, de la Vierge Marie,
la faiblesse de notre chair ;
nous t’en prions :
puisqu’il nous est apparu dans la splendeur de la vérité,
qu’il s’avance aussi, dans la plénitude de sa puissance,
pour la rédemption du monde.
Lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.