21 décembre 2024
Heureuse celle qui a cru!
Aujourd’hui, le frère Yves Bériaultx, O.P., nous explique l’immense foi de Marie, car non seulement elle accueille en son sein la Parole, mais elle court l’annoncer avec joie et empressement, modèle pour toute l’Église des croyants.
CANTIQUE DES CANTIQUES (2, 8-14)
La voix de mon bien-aimé ! C’est lui, il vient… Il bondit sur les montagnes, il court sur les collines, mon bien-aimé, pareil à la gazelle, au faon de la biche. Le voici, c’est lui qui se tient derrière notre mur : il regarde aux fenêtres, guette par le treillage. Il parle, mon bien-aimé, il me dit : Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…
Vois, l’hiver s’en est allé, les pluies ont cessé, elles se sont enfuies. Sur la terre apparaissent les fleurs, le temps des chansons est venu et la voix de la tourterelle s’entend sur notre terre.
Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale sa bonne odeur. Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…
Ma colombe, dans les fentes du rocher, dans les retraites escarpées, que je voie ton visage, que j’entende ta voix ! Ta voix est douce et ton visage, charmant.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (1, 39-45)
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Homélie
Marie, la mère de Jésus, occupe une place centrale dans la foi de l’Église. Elle est celle qui a cru, et sa cousine Élisabeth la proclame bienheureuse d’avoir cru. Mais quand on dit de Marie qu’elle a cru, on ne veut pas dire par là qu’elle fait simplement partie d’une longue lignée de témoins de la foi, bien que cela soit vrai. Mais l’on veut aussi affirmer que la foi chrétienne, qui consiste à croire que le Fils de Dieu s’est incarné, trouve son point de départ dans la foi de Marie. Elle est celle qui a cru.
Elle a mis sa foi non seulement dans la réalisation des promesses de Dieu, à sa venue en notre monde, mais à son incarnation dans sa chair même. Marie accomplit ainsi la première et la plus grande des béatitudes, celle qui requiert une confiance absolue en Dieu, celle de la foi : « Heureuse celle qui a cru ! »
Mais le mystère qui se joue en Marie ne se limite pas à être le signe d’une présence de Dieu dans nos vies; ses conséquences sont beaucoup plus engageantes pour nous. Observez les récits de l’enfance dans les Évangiles. Dès que l’action de Dieu se fait sentir, les personnages entrent en action. Visitation de l’ange à Marie, à Joseph, et à Zacharie, le père de Jean-Baptiste. Visitation de Marie à Élisabeth. Visitation des bergers, des anges et des mages à la crèche. Même les étoiles semblent se déplacer.
Plus que l’affirmation d’une présence de Dieu dans nos vies, le mystère qui se joue en Marie demande aussi à être annoncé et donné au monde. C’est le mystère de la Visitation.
Heureuse celle qui a cru à la Bonne Nouvelle, car non seulement Marie l’accueille en son sein, mais elle court l’annoncer avec joie et empressement. Elle la partage avec le monde, elle communique sa joie et elle la donne au monde sans rien garder pour elle-même.
Croire comme Marie ce sera faire preuve de cet acte de foi qui fait confiance à Dieu et qui croit qu’il est au cœur de toutes nos attentes, de tout ce que nous pouvons porter comme projets, comme épreuves, comme engagements et comme relations aux autres. C’est croire que Dieu est capable, non pas de nous donner tout ce que nous désirons ou demandons, mais qu’il est capable de réaliser en nous toutes ses promesses. Qu’il est capable de nous donner de vivre de sa vie dans la foi et la confiance, qu’il est capable de nous donner de suivre le Christ courageusement sur les routes du monde, où qu’elles nous conduisent.
Frères et sœurs, que cette eucharistie nous ouvre le cœur et l’esprit à l’intelligence d’un aussi grand mystère.
Fr. Yves Bériault, O.P.
PRIÈRE
Écoute avec bonté, Seigneur,
la prière de ton peuple
qui se réjouit de la venue de ton Fils unique en notre chair ;
puissions-nous, quand il viendra en majesté,
obtenir la récompense de la vie éternelle.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.