Homélie, mercredi de la 3ème semaine de l’Avent

Hier, j’avais souligné l’importance de la filiation de Jésus à Abraham. Aujourd’hui, le même évangéliste Matthieu nous présente les figures de Marie et de Joseph. Tous deux, comme Abraham, accueillent et méditent la parole que Dieu les adresse. Puis, ils se mettent en route, collaborant activement au projet de salut de Dieu et à l’accomplissement de sa promesse.

Nous connaissons bien leur histoire : Joseph et Marie, chacun à leur manière, se posent des questions profondément humaines. Et pourtant, Dieu les invite à aller plus loin, à dépasser leurs doutes et à surmonter leurs préjugés. Le plan divin, bien que mystérieux, n’est pas irrationnel ! Dans ce que nous décrit l’auteur sacré, Joseph, décrit comme un homme juste, agit avec de bonnes intentions, mais ça ne veut pas dire que sa décision initiale correspond pleinement à l’amour et au dessein de Dieu. Voilà, ce qui est déconcertant de l’histoire et de la révolution qu’apportera Jésus dans sa prédication : le projet de Dieu ne s’impose jamais. Il passe par le consentement libre et éclairé de ceux qu’il appelle.

Ainsi, Dieu sollicite d’abord le « oui » de Marie, mais également celui de Joseph. Ce dernier, rassuré par le message divin, accepte de prendre Marie pour épouse, comprenant que l’enfant qu’elle porte est l’œuvre de l’Esprit-Saint. Joseph découvre aussi son rôle unique dans cette histoire de salut : celui de donner un nom à cet enfant. Ce nom, « Jésus, » révélé par l’ange, désigne la mission de celui qui sauvera le monde. Par cet acte, Joseph assume sa responsabilité d’époux et de père, intégrant pleinement le Sauveur dans son histoire et dans celle du peuple élu.

Dans notre propre cheminement de foi, il est essentiel de discerner le plan de Dieu pour chacun de nous. Mais le résultat de ce travail ardu, il faut le découvrir au milieu de notre histoire personnelle sans laisser de côté la foi qui nous habite, avec nos forces et nos faiblesses. Comme Joseph, nous pouvons ressentir de la peur face à l’épreuve, mais Dieu l’a rassuré. Son écoute (reconnue dans l’Église comme une obéissance confiante, même dans l’incompréhension) est devenue un modèle de justice pour les croyants.

Nos propres pensées, même réfléchies et sincères, peuvent parfois ne pas correspondre au plan de Dieu pour un moment précis. Comme Joseph, dont les décisions semblaient les plus dignes et logiques à ses yeux, ouvrons nos vies à la possibilité de changer nos positions, nos attitudes et nos pensées. Même si la crainte habite nos cœurs, comme lui, gardons la foi. Et finalement, découvrons aussi, dans le « oui » de Marie, la confiance en Dieu qui nous permettra d’assumer notre mission et de laisser vraiment l’amour guider nos pas !

Gustavo Adolfo Garay Ortega

PRIÈRE

Nous t’en prions, Dieu tout-puissant :
nous ployons sous le joug du péché
qui depuis longtemps nous réduit en esclavage,
accorde-nous d’être délivrés,
nous qui attendons la naissance incomparable
de ton Fils unique.
Lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.