Homélie, mardi de la 3ème semaine de l’Avent

Il est souvent difficile d’orienter la prédication lorsque l’on trouve les textes de généalogie dans la liturgie. Ces passages, bien que monotones, revêtent une importance particulière. Tout d’abord, l’évangéliste cherche à situer Jésus dans la lignée du peuple juif, une lignée qui, selon certains exégètes, appartient à l’aristocratie juive et reste très discutable. Cependant, il est essentiel de souligner que le Messie est présenté comme descendant d’Abraham, marquant l’importance de la pureté du sang pour le peuple juif.

Ensuite, il convient de noter une différence significative entre les généalogies de Matthieu et de Luc. Matthieu suit un ordre descendant, des pères aux enfants, et commence avec Abraham. Luc, en revanche, adopte un ordre ascendant, remontant jusqu’à Dieu Lui-même.

Mais, au-delà de la simple liste d’ancêtres, ces généalogies révèlent la véritable condition humaine du Fils de Marie, l’épouse de Joseph, issu de la lignée de David et d’Abraham. Elles illustrent également la façon dont le peuple juif développe son histoire autour de l’attente du Messie, que Matthieu identifie explicitement en la personne de Jésus. La présence dans cette lignée de figures imparfaites – des femmes non israélites, des hommes ayant péché ou commis des crimes – témoigne d’une humanité blessée, appelée à retrouver sa dignité et son espérance dans la naissance de Jésus.

Prendre conscience de cette réalité est essentiel pour célébrer la naissance de l’Emmanuel. La bonne nouvelle que Jésus proclamera sera comprise par les générations à venir à la lumière de la prémisse que le peuple élu est le peuple juif, car c’est au sein de la lignée de leurs patriarches et de leurs rois que Jésus de Nazareth est né. Son message sera toutefois d’une portée universelle : tous, sans distinction de race, appartiennent au peuple saint de Dieu.

Effectivement, dans sa prédication, Jésus rappelle que chaque être humain est enfant de Dieu, raison pour laquelle les chrétiens, en particulier, sont appelés à valoriser cette universalité de la dignité humaine, qui transcende les différences raciales et culturelles.

Dans certaines traditions catholiques, le 16 décembre marque le début de la neuvaine liturgique, une période de préparation plus immédiate à Noël. Ces neuf jours nous invitent à nous réjouir de la venue de Jésus, la bonne nouvelle de Dieu, et à reconnaître en lui l’accomplissement d’un processus historique marqué par l’espérance du peuple élu. Cette histoire reflète l’humanité tout entière, toujours en marche vers Celui qui a pris notre condition humaine pour nous offrir de participer à sa vie divine.

Gustavo Adolfo Garay Ortega

PRIÈRE

Dieu, créateur et rédempteur du genre humain,
tu as voulu que ton Verbe prenne chair
dans le sein de Marie toujours vierge ;
sois favorable à notre prière :
que ton Fils unique, qui a pris notre humanité,
nous donne part à sa vie divine.
Lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.