Homélie, jeudi de la 2ème semaine de l’Avent

12 décembre 2024

Amenés à son Fils

En ce jour où nous célébrons Notre-Dame de Guadalupe, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous explique comment cette apparition miraculeuse de la Vierge Marie a su toucher tout un peuple et a amené à son Fils tant de cœurs, dans cet esprit missionnaire qui la caractérise.

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Commentaire

Il est difficile de commenter le récit évangélique du jour, car nous célébrons aujourd’hui plus spécifiquement la Bienheureuse Vierge Marie de Guadalupe (Guadaloupé), patronne des Amériques. C’est une grande fête principalement au Mexique pour souligner le miracle de l’apparition de la mère de Dieu en 1531 à un Amérindien aztèque, saint Juan Diego. Autour de ce 12 décembre, on voit plein de souvenirs et d’images d’un peuple fervent, des personnes de tous âges rassemblées pour chanter à l’unisson les merveilles de Dieu, des commerçants et des clients en commun, ou des employés, des ouvriers et leurs patrons réunis pour célébrer une messe ensemble. Oui, c’est l’unique fête où la conférence des évêques du Mexique a autorisé la célébration de messes en dehors des églises ou des chapelles, comme dans les garages, les usines, les commerces, les places commerciales, au milieu des rues ou dans les maisons. Là où les gens sont quotidiennement, c’est là où le mystère de l’Eucharistie est célébré !

Voilà pour moi une partie du miracle de l’image de Notre-Dame de Guadalupe, imprimée sur ce que nous appelons la tilma de Juan Diego, qui est un morceau de tissu fait de fibres d’agave utilisé pour transporter les roses recueillies sur la colline du Tepeyac où des apparitions de la Vierge ont eu lieu.

Une autre partie du miracle est l’image en soi, avec un visage extraordinaire. D’abord il s’agit d’une femme métisse, avec des traits délicats, légèrement souriante et un regard doux qu’on dirait posé sur ceux ou celles que l’observent. Ensuite, nous pouvons parler de toute l’image : sa posture contemplative et priante, sa robe décorée et son manteau couvert d’étoiles à huit branches représentant la position exacte des constellations vues de Mexico au matin du 11 décembre 1531. Le dessin des étoiles est inversé, comme s’il avait été projeté sur la toile à partir d’une source extérieure. Et en ce sens, des experts de la Nasa ainsi que d’autres experts scientifiques ont fait des études et nous apportent des conclusions parfois inexpliquées comme la température actuelle de la toile, semblable à celle d’un corps humain, les variations des couleurs imprégnées, la résistance et la conservation de l’image au fil du temps entre pleins d’autres.

J’ai bien dit du début qu’il serait difficile pour moi de commenter l’évangile du jour, car parler de Notre-Dame de Guadalupe est tout à fait passionnant. Mais cette image met tout de même en lumière le mystère de l’Incarnation et celui de la Mère du Fils de Dieu, aussi Mère des croyants. Dans le Nican mopohua, qui est le manuscrit conservé en lengua nahuatl, la Vierge révèle sa maternité universelle à Juan Diego. Elle se présente comme une mère remplie de miséricorde qui veille et protège ses enfants et, principalement, qui les conduit tous à son Fils Jésus Christ. Et voilà qu’ici résonne le cri d’Élisabeth : « Tu es béni entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ».

Ce que j’admire dans les apparitions de la Vierge est l’accomplissement missionnaire qui référe toujours au Christ. Malheureusement, dans les milliers d’Eucharisties qui se célèbrent partout au Mexique en ce 12 de décembre, le fait est que très peu de personnes participent du Corps et du Sang du Christ. Heureusement, la messe compte aussi la table de la Parole où des millions des gens écouteront ce récit de Luc où Marie, en route pour servir, porte la Bonne Nouvelle dans ses entrailles ; où elle a cru en la parole du Seigneur, humble servante qui nous amène pleine d’amour auprès de son Fils, Jésus Christ, notre Sauveur !

Vous avez peut-être vu le nouveau film « Marie » sur Netflix. Si non, allez-y ! Nous ne parlons pas d’un récit fidèle aux textes bibliques, mais d’une production cinématographique avec de très bons acteurs. Je ne suis pas assez cinéphile pour faire une critique, mais le dialogue à la fin du film m’a touché et me rappelle le rôle de Marie dans l’histoire du Salut. Après la présentation de l’Enfant Jésus au temple, le personnage de Marie déclare en guise de conclusion du film que : « l’amour te coûtera cher, il te transpercera le cœur mais à la fin… l’amour sauvera le monde ». Voilà le sens du miracle de Marie de Guadalupe : mettre en lumière le vrai amour qui sauve !

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Dieu, Père des miséricordes,
tu as placé ton peuple sous le patronage particulier
de la Mère très sainte de ton Fils :
accorde à tous ceux qui invoquent Notre-Dame de Guadalupe
de travailler avec une foi plus vive
au développement des peuples
en prenant les chemins de la justice et de la paix.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.