Homélie, dimanche de la 2ème semaine de l’Avent

LOUÉ SOIT JÉSUS CHRIST !

Dans les lectures de Baruch (Ba 5,1-9) et de l’Évangile de Luc (Lc 3,1-6), nous rencontrons deux chemins symboliques qui représentent l’interaction entre Dieu et son peuple. Ces chemins, bien que différents, sont complémentaires et nous parlent de notre relation avec Dieu.

Le chemin de Dieu pour son peuple

Dans la première lecture, le prophète Baruch s’adresse à un peuple exilé, dépossédé de sa terre, qui souffre de tristesse et de misère. Dieu, dans sa miséricorde, prépare un chemin pour que ce peuple puisse retourner chez lui. Il fait disparaître les obstacles — « les hautes montagnes seront abaissées et les vallées comblées » — pour permettre un retour en dignité, en liberté. Ce chemin est un véritable don de Dieu, une promesse d’avenir et d’espérance.

Dieu ne les oublie pas. Il ne les laisse pas seuls dans leur tristesse. Au contraire, il prépare un chemin pour leur retour, un chemin qui n’est pas seulement physique, mais aussi spirituel, un chemin qui symbolise la restauration de leur dignité et de leur liberté.

Les images de montagnes abaissées et de vallées comblées nous rappellent que Dieu est capable de transformer les obstacles qui se dressent devant nous. Ces montagnes, c’est tout ce qui nous empêche d’avancer : les peurs, les blessures, les échecs, les doutes. Ces vallées, ce sont les moments de désespoir, les périodes de lutte dans nos vies. Mais la promesse que nous livre Dieu, c’est qu’Il est là, prêt à aplanir tout ce qui nous sépare de Lui et de notre pleine réalisation. Amen.

Sa promesse est claire : « Vous ne serez plus des exilés. » Dans Christ, cette promesse s’épanouit pleinement. Il est le chemin, la vérité et la vie. Par son sacrifice, nous avons accès à la liberté et à la dignité que nous offre le Père. Que nous soyons dans des situations de désespoir ou d’incertitude, rappelons-nous que Dieu, dans son amour, nous appelle à retourner vers Lui.

Le chemin que le peuple doit préparer pour Dieu

Dans l’Évangile selon Luc, Jean Baptiste évoque un autre aspect du chemin : celui que le peuple est appelé à préparer pour accueillir Dieu. Au lieu de rester passif, il encourage chacun à aplanir les routes et à rendre le terrain prêt pour la venue du Seigneur. Cela nécessite une action de notre part : une conversion, un accueil actif de l’Évangile. C’est un appel à faire disparaître ce qui entrave notre relation avec Dieu.

Ces deux chemins nous présentent une dynamique essentielle de la foi. D’un côté, nous avons l’appel de Dieu, qui désire établir une relation avec nous et intervenir dans notre vie ; de l’autre, notre réponse personnelle qui demande une préparation et une ouverture du cœur.

Frères et sœurs, nous sommes interpellés à la fois sur notre héritage en tant que peuple de Dieu et sur notre responsabilité individuelle. La parole de Dieu nous rappelle que Dieu, par sa grâce, ne cesse de tracer un chemin vers nous, mais Il nous invite également à nous engager activement dans cette relation.

En acceptant l’offre de Dieu et en préparant nos cœurs à son arrivée, nous participons à la réalisation de son projet d’amour pour nous et pour le monde.

Aujourd’hui, il est essentiel que chacun de nous identifie sur quel chemin il se trouve et quelle voie il est appelé à emprunter : celle de l’accueil de Dieu dans sa vie ou celle de préparer un chemin pour sa venue. Ainsi, en acceptant de répondre à cet appel, nous devenons des témoins vivants de sa présence dans le monde.

Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.

PRIÈRE

Dieu de puissance et de miséricorde,
ne laisse pas le souci de nos tâches présentes
entraver la marche de ceux
qui se hâtent à la rencontre de ton Fils ;
mais forme-nous à la sagesse d’en-haut,
qui nous fait entrer en communion avec lui.
Lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.