Homélie, vendredi de la 1ère semaine de l’Avent

6 décembre 2024

Des cœurs qui disent « Oui, Seigneur ! »

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à approfondir et réaffirmer notre foi et notre relation avec Jésus, notre Libérateur, en combattant l’aveuglement spirituel au quotidien.

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Commentaire

En lisant l’extrait évangélique d’aujourd’hui, vous étiez probablement fort interpellés, comme moi, par les deux aveugles qui poursuivent Jésus ! D’abord, le texte nous dit que Jésus est en route et que, sur son chemin, deux aveugles le suivent, pas en silence, mais en criant. Ils le suivent jusqu’à sa destination, à l’intérieur d’une maison, et là, finalement, ils s’approchent pour être guéris. Il me semble que ce sont deux aveugles avec un bon sens de l’orientation !

Dans notre vie chrétienne, il nous arrive à certains moments (même très souvent) d’être en chemin aveuglement, à la recherche de quelque chose qui nous aiderait, qui nous donnerait la vue ! Et bien que Dieu soit avec nous, nous tendant amoureusement la main à maintes reprises, nous ne sommes pas capables de le voir dans tous les signes de notre vie et dans tous ceux et celles qui nous entourent. Nous sommes des aveugles spirituels. Alors, nous crions comme les deux aveugles : « Prends pitié de nous, fils de David ! ».

Ce cri est fort. C’est une supplication profonde où l’on reconnaît Jésus comme le Messie, Celui de la descendance du roi David qui doit venir libérer son peuple conformément aux Écritures. En d’autres mots, c’est une confession de foi.

Jésus questionne justement les deux aveugles à propos du contenu réel ou de la profondeur de leur foi : « Croyez-vous que je peux faire cela ? ». Il ne s’agit pas seulement de répéter de belles formules ou des prières vides ! Jésus cherche à établir une vraie relation. Il ne les interpelle pas à propos de son pouvoir de guérison ; il leur demande si vraiment ils reconnaissent en sa parole et en ses gestes le pouvoir libérateur de Dieu. Jésus, après tout, ne veut pas seulement guérir le corps ; il désire avant tout ouvrir les yeux du cœur, pour que la lumière puisse y entrer et en faire un cœur de chair, un cœur croyant. À cette fin, ce n’est que lorsqu’ils lui répondent « Oui, Seigneur. » que Jésus les touchera en disant : « Que tout se passe pour vous selon votre foi ! ».

Cette scène évangélique m’amène à réfléchir aux dimensions de ma vie qui doivent davantage être illuminées par la présence du Christ ; là où, précisément, je suis devenu aveugle spirituellement, incapable de reconnaître les signes d’espérance ; là où la fatigue, la routine, les difficultés, la maladie et l’orgueil, entre autres, ont pris la place et m’ont empêché de m’émerveiller devant l’amour sans limites de Dieu pour tous les humains ; là où j’ai fermé les yeux au lieu d’être un signe de son amour et de sa charité pour les marginaux ou pour ceux et celles qui sont dans le besoin. Il est vrai aussi que, parfois, nous limitons nos actions de foi à allumer un lampion, réciter une prière, lire un passage biblique ou participer à la messe, sans nous questionner sur le contenu profond de notre foi et sur notre engagement face à la guérison physique ou spirituelle qui s’opère en nous. Nous demandons continuellement et c’est bien, mais nous n’avons pas toujours la persévérance pour attendre que le miracle se réalise ! Quelle est vraiment l’espérance qui nous pousse à suivre les traces de Jésus ? Allons-nous jusqu’à l’intérieur de la maison pour aller jusqu’au bout et nous laisser toucher par Jésus ?

Pourtant, Jésus, encore aujourd’hui, n’abandonne pas et nous pose la question: « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Notre réponse, comme celle des deux aveugles dans l’évangile, doit être un : « Oui, Seigneur » plein de confiance.

Conscients de nos propres aveuglements, sachons imiter les deux aveugles qui poursuivaient Jésus. Il est possible que nous soyons capables de nous approcher vraiment de lui et de lui demander d’ouvrir les yeux de nos cœurs. En comptant sur la force de son Esprit, que notre foi soit assez solide pour que tout se passe pour nous selon notre foi et que celle-ci soit ferme et véritable. Que la lumière de sa Parole illumine les ténèbres qui nous entourent et que, finalement, nous soyons capables de mieux percevoir sa présence parmi nous et de mieux la partager avec nos frères et sœurs auprès de nous.

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Réveille, Seigneur, ta puissance, et viens:
afin que, sous ta protection,
nous puissions être délivrés des dangers imminents
où nous mettent nos péchés,
et sauvés par toi, notre libérateur.
Toi qui vis et règnes avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.