Homélie, mercredi de la 32ème semaine du Temps ordinaire

13 novembre 2024

La prière sous toutes ses formes

Aujourd’hui, en réponse à l’évangile du jour sur les dix lépreux guéris par Jésus, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous propose trois réflexions sur la prière.

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Homélie

Ce passage évangélique sur les lépreux guéris par Jésus me suggère trois réflexions sur la prière.

La première, c’est que la prière peut prendre différentes formes, dont deux majeures : la prière de supplication et la prière d’action de grâces. La prière de supplication ou d’intercession est la plus usitée. Elle est une demande de faveur, en particulier de guérison. Les lépreux crient à Jésus : « Jésus, maître, prends pitié de nous ». Dans la célébration de la Parole, il y a deux moments où nous faisons appel à la miséricorde de Dieu, au tout début dans le rite pénitentiel et après l’évangile dans la prière universelle. Chaque fois, nous comptons sur la grâce de Dieu pour nous pardonner nos fautes et pour venir au secours de notre monde. La prière du Notre Père comporte, elle aussi, une demande d’intercession et de pardon : « Donne-nous notre pain quotidien… Pardonne-nous nos offenses… délivre-nous du mal ». L’action de grâces se retrouve dans la démarche de l’un des dix lépreux : « L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce ». La célébration de la messe est une eucharistie, c’est-à-dire une action de grâces. La grande prière eucharistique débute par un dialogue qui nous invite à lever notre cœur et à rendre grâces à Dieu pour ses bienfaits.

Une deuxième réflexion sur la prière. L’action de grâces a une primauté sur l’intercession. C’est en prenant conscience de ce que Dieu a déjà fait de beau et de bon que nous avons l’audace de lui demander d’intervenir de nouveau en notre faveur. Toutes les oraisons liturgiques sont construites de la même façon. On invoque d’abord Dieu en rappelant sa puissance et sa bonté et en s’appuyant sur ce qu’Il est pour nous, nous introduisons nos demandes. Prenez comme exemple la prière d’ouverture de notre messe d’aujourd’hui : « Tu as voulu, Seigneur Dieu, que par la grâce de l’adoption filiale, nous devenions des enfants de lumière ; ne permets pas que nous soyons enveloppés des ténèbres de l’erreur, mais accorde-nous d’être toujours rayonnants dans la splendeur de ta vérité ».

Une troisième et dernière réflexion sur la prière à partir de l’évangile du jour. Place dans la vie chrétienne à la prière personnelle et communautaire. Ce sont les dix lépreux conjointement qui implorent la miséricorde du Seigneur en lui criant : « Jésus, maître, prends pitié de nous ». La prière chrétienne, enseignée par Jésus, se décline aussi au pluriel : « Notre Père (…) donne-nous notre pain quotidien, pardonne-nous, délivre-nous du mal ». Les premiers chrétiens, dans les Actes des apôtres, se réunissaient pour la prière. À leur suite, nous nous retrouvons en assemblée pour l’eucharistie et la prière des heures. Sur les dix lépreux, un seul vient rendre grâce à Dieu, Jésus se retirait seul sur la montagne pour prier et il nous demande à nous aussi de prier dans le secret de notre chambre.

Le moment est venu pour nous, ce matin, de nous tourner ensemble vers Dieu notre Père et de lui rendre grâce.

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Tu as voulu, Seigneur Dieu,
que par la grâce de l’adoption filiale,
nous devenions des enfants de lumière ;
ne permets pas que nous soyons enveloppés
des ténèbres de l’erreur,
mais accorde-nous d’être toujours rayonnants
dans la splendeur de ta vérité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.