Homélie, vendredi de la 31ème semaine du Temps ordinaire

8 novembre 2024

Pèlerins sur la terre

En ce jour de l’Anniversaire des frères et sœurs défunts de l’Ordre des Prêcheurs, le frère André Descôteaux, O.P., nous rappelle que la vie religieuse et la sainteté ont pour but d’être des signes d’une vie et d’une transformation merveilleuses à venir.

Homélie

J’aime bien la fête d’hier et la célébration d’aujourd’hui qui nous confirment qu’on peut devenir saint en étant dominicain ! C’est rassurant et réconfortant. Mais c’est surtout stimulant. Être saint en vivant de la vie même de Dieu et surtout en ayant un œil vers ce qui attend l’humanité sauvée et recréée. Comme le dit si bien saint Paul, il n’y a pas que les choses de la terre. Notre dieu ne doit pas être notre ventre. Au contraire, ‘nous avons notre citoyenneté dans les cieux’. Telle est notre patrie définitive. Nous sommes, sur cette terre, des pèlerins en vue d’une merveilleuse transformation. ‘Le Seigneur Jésus Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous pouvoir’.

Il me semble qu’une des fonctions premières de la vie consacrée est de rappeler cette destinée à laquelle nous sommes tous appelés par notre baptême. Tous, nous sommes invités à ne pas nous contenter de ce monde même si, avec raison, il peut nous émerveiller, mais à nous orienter vers l’auteur de ces merveilles et du monde nouveau d’amour, de vie et de fraternité que Dieu inaugure dans la victoire de son Fils bien-aimé. Le religieux ou la religieuse se doivent d’être des signes de ce merveilleux avenir qui pourra inspirer les hommes et les femmes de ce temps.

S’il y a une leçon à tirer de la parabole de l’intendant malhonnête dont Jésus loue la conduite, c’est bien sa lucidité sur le destin qui l’attend avec le retour inopiné de son maître et sur la sagesse des mesures qu’il prend bien concrètement pour garantir son avenir.

De même pour nous, nous devons résolument prendre la décision de suivre le Christ, déjà en cette vie, pour vivre dès ici-bas comme nous vivrons pour l’éternité. Pour ce faire, il nous faut renoncer à toutes les séductions du monde : notre dieu n’est pas notre ventre, et favoriser en nous tout ce qui s’appelle bonté, charité, générosité, miséricorde, justice et paix. Comme l’intendant malhonnête qui, cessant d’utiliser l’argent de son maître pour son intérêt personnel, s’en est servi pour construire des relations fraternelles solides qui tiendront malgré l’usure du temps, ainsi, nous aussi, nous sommes invités à la créativité évangélique en vue du royaume à venir, en vue de l’éternité.

Même si nous ne correspondons pas toujours à l’idéal, loin de là, Dieu sait de quoi nous sommes pétris. S’il nous inspire le désir de la sainteté, soyons assurés que sa présence à nos côtés se fait miséricorde et qu’il ne cesse de nous relever pour que nous ne nous arrêtions jamais. Confucius, ce grand sage, affirmait que « la plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute ». Quant au Père Lataste, bienheureux dominicain, il soutenait : « Le prix de la course et la palme de la victoire ne sont pas pour celui qui n’est jamais tombé, mais pour celui qui a couru le plus loin. » Amen.

Fr. André Descôteaux, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu de l’univers,
de qui vient tout don parfait,
enracine en nos cœurs l’amour de ton nom ;
augmente notre foi pour développer ce qui est bon en nous ;
veille sur nous avec sollicitude
pour protéger ce que tu as fait grandir.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.