2 novembre 2024
Nos frères et sœurs dans la foi
En cette journée de Commémoration de tous les fidèles défunts, le frère Henri de Longchamp, O.P., nous invite à la gratitude et à la joie en vue de la promesse de Jésus d’une Vie merveilleuse après le passage de la mort.

LIVRE DU PROPHÈTE ISAÏE (25, 6a. 7-9)
En ce jour-là, le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Sur cette montagne, il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. Le Seigneur a parlé.
Et ce jour-là, on dira : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! »
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ROMAINS (8, 14-17)
Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (12, 23-28)
Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle.
« Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.
« Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? — Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
Homélie
Toutes les cultures, toutes les religions ont un culte des morts. Pensons aux Égyptiens de l’Antiquité et aux Mexicains d’aujourd’hui. Le 2 novembre, l’Église fait mémoire de nos frères et sœurs dans la foi, les fidèles qui sont décédés au terme d’une vie réellement unie à Jésus Christ Sauveur, le Seigneur des morts et des vivants.
Nous avons une certitude : à un moment donné, tôt ou tard, nous ferons l’expérience de la réalité de la mort. Elle peut être effrayante comme celle de nos frères et sœurs catholiques tués à Nice en pleine église par un égorgeur islamiste ou comme celle d’inconnus qui marchaient dans le Vieux Québec et qui, avant-hier, ont été tués à coups de sabre japonais.
Et après ? Est-ce que tout est fini pour les défunts ? Rien d’autre que l’extinction, le silence absolu, l’obscurité ? Est-ce qu’il n’y aura plus d’amour, plus de joie, plus de rire ? Jésus dit qu’il y a un avenir plein de Vie. Il a franchi les portes de la souffrance et d’une mort violente pour revenir et dire qu’il y a de la lumière, de l’amour, du rire et de la joie, qu’il y a une vie au-delà de vos rêves et de votre imagination. Jésus Ressuscité et Vivant pour toujours offre de l’espoir.
Notre accouchement du ventre de notre mère a été notre naissance à la vie humaine. Notre second accouchement par la mort sera notre naissance de ressuscités à la vie éternelle, la vie avec Dieu l’Éternel. Que nous demande cette fête liturgique ? Être reconnaissants pour ce que nous avons. Montrer notre reconnaissance. Comment ? En reconnaissant l’amour qui est là, l’amour que le Père nous a donné ! Jésus a dit dans son grand discours sur le Pain de Vie : « Tous ceux que le Père me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. »
Même si nous prions pour les fidèles défunts à chaque Eucharistie, aujourd’hui l’Église nous demande de prier de façon particulière pour tous les fidèles défunts, pour tous ceux que nous avons connus, ainsi que pour tous ceux que nous n’avons pas connus, mais dont nous avons appris la mort récente ou qui ont vécu dans le passé. Alors que nous ne connaissons qu’une infime partie de cette multitude de personnes qui sont mortes depuis la création du monde, Dieu notre Créateur les connaît toutes, chacune dans son individualité, chacune par « son nom » comme dit le psalmiste.
Avec amour, Dieu sait ce que nous faisons, il est attentif à chacun de ses enfants, il attend que nous nous tournions vers lui avec la simplicité d’un enfant qui se confie à son Père plein d’amour et de tendresse ! « Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. » Si pendant notre vie sur terre, chacun reste fermement uni au Christ par la foi, l’espérance et la charité, comment pourrait-il arriver que Jésus le perde ? Si en tant que chrétiens nous choisissons d’être fidèles à l’Esprit Saint qui demeure en nous et à l’esprit de l’Évangile, alors Jésus nous ressuscitera au dernier jour ! Partageons notre espérance avec joie et conviction parmi nos contemporains.
Fr. Henri de Longchamp, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu es la gloire de tes fidèles, tu es la vie des justes,
et ton propre Fils nous a rachetés par sa mort
et sa résurrection ;
regarde avec bienveillance tes serviteurs défunt :
puisqu’ils ont reconnu la vérité du mystère de notre résurrection,
accorde-leur de goûter les joies de la béatitude éternelle.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.