31 octobre 2024
Ôser la foi dans la confiance
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à prendre en exemple la confiance de Jésus en son Père qui lui confère une autorité impressionnante, même devant les menaces.
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ÉPHÉSIENS (6, 10-20)
Frères, puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable. Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. Pour cela, prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon.
Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu.
En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier : restez éveillés, soyez assidus à la supplication pour tous les fidèles. Priez aussi pour moi : qu’une parole juste me soit donnée quand j’ouvre la bouche pour faire connaître avec assurance le mystère de l’Évangile dont je suis l’ambassadeur, dans mes chaînes. Priez donc afin que je trouve dans l’Évangile pleine assurance pour parler comme je le dois.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (13, 31-35)
En ce jour-là, quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire : « Pars, va-t’en d’ici : Hérode veut te tuer. » Il leur répliqua : « Allez dire à ce renard : voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et, le troisième jour, j’arrive au terme. Mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem.
« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! Voici que votre temple est abandonné à vous-mêmes. Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Commentaire
Après la lecture du texte d’aujourd’hui, pouvons-nous dire, finalement, que quelques pharisiens sont devenus des amis de Jésus? Cette attitude d’approcher Jésus pour l’avertir de la menace de mort qui pèse contre lui rend l’hypothèse plausible, n’est-ce pas? Alors, pourquoi Jésus réplique-t-il de manière forte et violente?
Il est compréhensible que Jésus s’affirme devant ceux qui le confrontent. Luc nous montre que Jésus est pleinement conscient de sa mission et des dangers vers lesquels l’accomplissement de celle-ci le mène. En s’affirmant de cette façon, l’autorité de Jésus prend une nouvelle dimension. Son autorité est enracinée dans sa confiance en le Père qui l’a envoyé. L’évocation des Écritures en est la preuve : « mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem ».
Ses paroles nous montrent que, plus que la peur de mourir, ce qui lui fait mal c’est la douleur de constater la fermeture du peuple élu à la Bonne Nouvelle. Elles sont dures en traitant Hérode de renard, frappantes en désignant Jérusalem comme assassin, et en même temps, pleines de tendresse en décrivant Dieu comme cette mère-poule qui cherche à rassembler et protéger ses poussins. Mais malgré cette fermeture, Jésus annonce qu’il y aura quand même une lumière à la fin du tunnel, une réponse de Dieu face à tout désespoir humain : « le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! »
Ce sentiment d’être menacés nous arrive à nous aussi de différentes manières. Aujourd’hui, Jésus nous invite à nous abandonner dans la confiance de son Père, à croire au projet du Règne de Dieu, à rêver à de meilleures conditions, à ne pas trahir notre mission en suivant les pas du Christ, à rester forts! Vous direz que nos menaces ne sont pas du tout comparables à celles qui pèsent sur Jésus et vous avez raison! Cependant, combien de fois avons-nous eu de la misère à affirmer nos croyances? Combien de fois avons-nous opté pour ne pas dénoncer une situation d’injustice? Qu’est-ce qui a provoqué notre silence ou inaction? C’est un type de menace que nous avons tout de même préféré éviter au lieu d’en affronter les conséquences.
Même si cela semble facile à dire, ce n’est pas du tout évident de s’investir à fond dans la fonction prophétique de notre baptême pour annoncer la Bonne Nouvelle et de dénoncer tout ce qui est contraire à cet amour de Dieu pour tous. Mardi dernier, lors de notre soirée Taizé avec frère Émile (de passage à Montréal), celui-ci nous invitait à être créatifs et confiants en même temps. À l’exemple des artistes qui ne se satisfont jamais de copier, d’imiter, de reproduire des formes existantes, nous aussi comme disciples du Christ et artisans de paix, selon les béatitudes, nous devons avoir l’audace de ne pas vivre dans la seule dimension du présent, mais d’imaginer un autre avenir, même s’il n’est pas entouré d’assurances tous-risques.
Demandons au Père que le souffle et la force de son Esprit créateur nous soutiennent pour construire ce Royaume d’amour dont nous rêvons tous, pour faire de cette fraternité universelle une réalité, pour garder le courage de signaler et dénoncer, comme le Christ, ce qui est contraire au projet de Dieu, toujours en laissant la lumière de l’espérance et la charité établir un dialogue. Restons fermes dans la foi des ressuscités!.
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Pour ceux qui t’aiment, Seigneur Dieu,
tu as préparé des biens que l’œil ne peut voir :
répands en nos cœurs la ferveur de ta charité,
afin que t’aimant en toute chose et par-dessus tout,
nous obtenions de toi l’héritage promis qui surpasse tout désir.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.