Homélie, jeudi de la 30ème semaine du Temps ordinaire

31 octobre 2024

Ôser la foi dans la confiance

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à prendre en exemple la confiance de Jésus en son Père qui lui confère une autorité impressionnante, même devant les menaces.

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Commentaire

Après la lecture du texte d’aujourd’hui, pouvons-nous dire, finalement, que quelques pharisiens sont devenus des amis de Jésus? Cette attitude d’approcher Jésus pour l’avertir de la menace de mort qui pèse contre lui rend l’hypothèse plausible, n’est-ce pas? Alors, pourquoi Jésus réplique-t-il de manière forte et violente?

Il est compréhensible que Jésus s’affirme devant ceux qui le confrontent. Luc nous montre que Jésus est pleinement conscient de sa mission et des dangers vers lesquels l’accomplissement de celle-ci le mène. En s’affirmant de cette façon, l’autorité de Jésus prend une nouvelle dimension. Son autorité est enracinée dans sa confiance en le Père qui l’a envoyé. L’évocation des Écritures en est la preuve : « mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem ».

Ses paroles nous montrent que, plus que la peur de mourir, ce qui lui fait mal c’est la douleur de constater la fermeture du peuple élu à la Bonne Nouvelle. Elles sont dures en traitant Hérode de renard, frappantes en désignant Jérusalem comme assassin, et en même temps, pleines de tendresse en décrivant Dieu comme cette mère-poule qui cherche à rassembler et protéger ses poussins. Mais malgré cette fermeture, Jésus annonce qu’il y aura quand même une lumière à la fin du tunnel, une réponse de Dieu face à tout désespoir humain : « le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! »

Ce sentiment d’être menacés nous arrive à nous aussi de différentes manières. Aujourd’hui, Jésus nous invite à nous abandonner dans la confiance de son Père, à croire au projet du Règne de Dieu, à rêver à de meilleures conditions, à ne pas trahir notre mission en suivant les pas du Christ, à rester forts! Vous direz que nos menaces ne sont pas du tout comparables à celles qui pèsent sur Jésus et vous avez raison! Cependant, combien de fois avons-nous eu de la misère à affirmer nos croyances? Combien de fois avons-nous opté pour ne pas dénoncer une situation d’injustice? Qu’est-ce qui a provoqué notre silence ou inaction? C’est un type de menace que nous avons tout de même préféré éviter au lieu d’en affronter les conséquences.

Même si cela semble facile à dire, ce n’est pas du tout évident de s’investir à fond dans la fonction prophétique de notre baptême pour annoncer la Bonne Nouvelle et de dénoncer tout ce qui est contraire à cet amour de Dieu pour tous. Mardi dernier, lors de notre soirée Taizé avec frère Émile (de passage à Montréal), celui-ci nous invitait à être créatifs et confiants en même temps. À l’exemple des artistes qui ne se satisfont jamais de copier, d’imiter, de reproduire des formes existantes, nous aussi comme disciples du Christ et artisans de paix, selon les béatitudes, nous devons avoir l’audace de ne pas vivre dans la seule dimension du présent, mais d’imaginer un autre avenir, même s’il n’est pas entouré d’assurances tous-risques.

Demandons au Père que le souffle et la force de son Esprit créateur nous soutiennent pour construire ce Royaume d’amour dont nous rêvons tous, pour faire de cette fraternité universelle une réalité, pour garder le courage de signaler et dénoncer, comme le Christ, ce qui est contraire au projet de Dieu, toujours en laissant la lumière de l’espérance et la charité établir un dialogue. Restons fermes dans la foi des ressuscités!.

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Pour ceux qui t’aiment, Seigneur Dieu,
tu as préparé des biens que l’œil ne peut voir :
répands en nos cœurs la ferveur de ta charité,
afin que t’aimant en toute chose et par-dessus tout,
nous obtenions de toi l’héritage promis qui surpasse tout désir.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.