Homélie, vendredi de la 29ème semaine du Temps ordinaire

Dans l’évangile d’aujourd’hui, l’évangéliste Luc s’adresse à une communauté de la deuxième génération chrétienne qui risque de perdre « la première ardeur » à suivre Jésus, au risque de s’adapter à la situation dans laquelle elle vit. Autrement dit, la tentation de la routine apparaît. C’est une situation qui peut présenter certaines similitudes avec la nôtre.

Nous connaissons l’importance de lire et d’interpréter les signes des temps, l’importance de bien analyser et interpréter la réalité dans laquelle nous vivons. En un mot, bien discerner les événements pour prendre les décisions appropriées.

Jésus, en tant que grand pédagogue, exprime une expérience humaine commune à tous les hommes pour rendre son message plus accessible. Il veut faire prendre conscience à la communauté, et à nous tous aujourd’hui, de l’hypocrisie dont nous faisons preuve : nous savons connaître l’apparence de la terre et du ciel, mais nous restons aveugles quand il faut découvrir et interpréter les signes de Dieu dans notre monde, peu importe les époques.

Le reproche de Jésus est un signal d’alarme pour provoquer chez ses auditeurs un désir de renouveau dans le moment présent. C’est une exhortation à adopter une attitude critique à l’égard de ce qui est juste, qui engendre quelque chose de nouveau, qui nous pousse à rechercher la vérité ; un défi pour nous d’être authentiques et sincères, d’abandonner les positions d’indifférence et de manque d’engagement.

Le Seigneur nous invite à éloigner notre vie de l’Évangile pendant que nous sommes « en route », pendant que nous avons l’occasion de nous réconcilier et de faire le bien. Il nous appelle à être sages, non seulement dans les affaires du monde, mais aussi dans les affaires du Royaume de Dieu. La vie chrétienne est un chemin constant de discernement, de recherche de paix et de justice, avant qu’il ne soit trop tard. C’est un appel à la responsabilité personnelle de vivre dans la vérité et de construire la réconciliation là où cela est nécessaire.

Que puis-je faire pour promouvoir la paix ? Que puis-je faire pour favoriser l’accueil ? Que puis-je faire pour empêcher la nature de souffrir ? Que puis-je faire pour accompagner la solitude, pour apporter de la compréhension dans un conflit ? Que puis-je faire… ?

À la suite des paroles de saint Paul, nous pouvons nous efforcer de vivre dans l’unité de l’Esprit, et être attentifs à l’enseignement de Jésus, savoir interpréter les temps et agir avec justice et amour dans toutes les situations auxquelles nous sommes confrontés.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
nous en appelons à ta providence qui,
dans ses desseins, jamais ne se trompe,
et nous te supplions humblement :
tout ce qui fait du mal, écarte-le,
donne-nous ce qui pourra nous aider.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.