22 octobre 2024
Garder nos lampes allumées
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega, tout comme Jésus dans l’évangile du jour, nous invite à garder notre lampe allumée et à utiliser nos actes de service comme des signes de notre foi et de l’amour de Dieu pour le monde.
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ÉPHÉSIENS (2, 12-22)
Au temps où vous étiez païens, vous n’aviez pas le Christ, vous n’aviez pas droit de cité avec Israël, vous étiez étrangers aux alliances et à la promesse, vous n’aviez pas d’espérance et, dans le monde, vous étiez sans Dieu.
Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ. C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine ; il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père.
Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (12, 35-38)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller.
« Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! »
Homélie
Les premières communautés chrétiennes accordaient beaucoup d’importance aux enseignements de Jésus sur la vigilance, car elles vivaient dans l’attente de son retour prochain et définitif, à la « Fin des temps ». Malheureusement, ce zèle a parfois été déformé en une spiritualité « bizarre » qui favorisait une préoccupation excessive pour le « bien mourir », tandis que tout l’Évangile, du début jusqu’à la fin, est un appel à bien vivre ici et maintenant. La parabole que saint Luc nous présente aujourd’hui se situe dans cette perspective eschatologique et elle nous permet de comprendre comment cette attitude est devenue une caractéristique propre au christianisme, à notre Église qui attend avec hâte la venue de son Seigneur. Bien sûr, avec du recul, nous comprenons maintenant que, ce qui est attendu de nous, c’est une attente active, un état d’alerte qui nous tient prêts à servir. Ça me fait penser aux pompiers qui sont toujours prêts à débarquer comme premiers répondants !
À travers cette parabole du « serviteur en train de veiller », Jésus invite ses disciples de tous temps à demeurer dans une perspective de vie, à faire jaillir le Souffle de vie qui est en eux et à rester vigilants, expectants et heureux. « Être en vie » est souvent associé à « être debout ». Nous pouvons donc dire que si nous avons la vie nous pouvons rester éveillés, debout pour agir. Celui qui veille doit alors bien entretenir sa tenue de service, être diligent dans son travail (ceinture autour des reins) et garder l’œil ouvert avec sa lampe allumée.
Personnellement, je vois dans l’image de « garder la lampe allumée » la représentation symbolique de l’espérance, de la foi et de la charité, les trois vertus théologales. Nous ne savons pas quand et à quelle heure, mais nous croyons qu’il va arriver : la foi. Garder une lampe allumée exige de prévoir suffisamment d’huile pour qu’elle dure et de la remplir au fur et à mesure qu’elle se vide. Ce n’est pas un bien pour nous-mêmes, mais pour être avant tout en mesure d’ouvrir la porte à celui que l’on attend : la charité. Et, finalement, tenir la lampe allumée évoque la réalité de cette lumière qui est en nous et qui nous pousse à rechercher les signes de l’amour de Jésus dès aujourd’hui : l’espérance.
Avec les réseaux sociaux, nous constatons que le temps est fugace et éphémère et qu’il est facile de le gaspiller. Les stories ou les réels ne durent qu’un instant, tandis qu’une attitude de vigilance exige de la constance parce que c’est un acte d’amour. Peu importe si c’est à minuit ou vers trois heures, c’est l’amour qui nous permettra de rester en veille. Attendre sans amour et sans confiance ça n’a aucun sens. Seul l’amour donne du sens à ce qu’on fait ! Se mettre au service des autres n’est que le résultat du désir d’humaniser chaque minute de notre temps et de partager l’amour que l’on reçoit avec les autres, principalement ceux qui sont dans le besoin. « Être en veille » signifie être capables, par la force de l’Esprit-Saint, de rendre raison de notre espérance dans ce monde où le désespoir est en vogue, avec la prolifération de la violence et de l’injustice par toute la terre.
La vigilance apporte à chaque disciple la joie de savoir qu’il a choisi la meilleure option. Effectivement, nous serons heureux si nous nous comportons en serviteurs en train de veiller, car nous serons traités avec un amour encore plus grand que celui que nous donnons lors de notre service aux autres. Ainsi, tenir notre lampe allumée est le signe que nous sommes impliqués et engagés dans l’instauration du Règne de Dieu parmi nous, ici et maintenant, dans l’attente que le Christ ressuscité revienne dans la gloire !
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Seigneur notre Dieu, nous t’en prions :
accorde-nous la joie de t’appartenir sans réserve,
car c’est un bonheur durable et profond
de servir constamment le créateur de tout bien.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.