17 octobre 2024
Savoir accepter la nouveauté du Christ
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à nous méfier de nos envies de pouvoir, de privilèges, d’exclure ceux et celles qui nous dérangent et de confondre cette volonté avec celle de Dieu.
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ÉPHÉSIENS (1, 1-10)
Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, à ceux qui sont sanctifiés et habitent Éphèse, ceux qui croient au Christ Jésus. À vous, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ.
Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ.
Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé.
En lui, par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes. C’est la richesse de la grâce que Dieu a fait déborder jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence.
Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ : pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (11, 47-54)
En ce temps-là, Jésus disait : « Quel malheur pour vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués. Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux-mêmes ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.
« C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; parmi eux, ils en tueront et en persécuteront. Ainsi cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui a péri entre l’autel et le sanctuaire.
« Oui, je vous le déclare : on en demandera compte à cette génération. Quel malheur pour vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. »
Quand Jésus fut sorti de la maison, les scribes et les pharisiens commencèrent à s’acharner contre lui et à le harceler de questions ; ils lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles.
Commentaire
Ils sont connus les affrontements entre Jésus et le groupe des pharisiens et des scribes. Particulièrement dans ce chapitre onze de l’évangile de Luc, nous voyons monter le ton de leurs échanges. Jésus est de plus en plus déterminé et assertif face aux attitudes hypocrites des leaders religieux qui, d’un côté, manipulent le peuple et l’empêchent d’accéder au savoir et, de l’autre côté, conspire et manigance pour piéger Jésus et le condamner.
Grâce à cette lecture presque continue que nous propose la liturgie, nous sommes rendus dans la troisième section de l’évangile selon saint Luc où nous voyons Jésus en train de monter à Jérusalem, la ville « qui tue et lapide les prophètes » (Lc 13, 34). Chez Luc, la montée à Jérusalem est longue et, à trois reprises, Jésus va annoncer aux disciples sa passion et l’accomplissement de sa mission qui sera achevée à Jérusalem.
Or, dans la fin de ce onzième chapitre (47-54), Jésus démasque les pires attitudes des pharisiens et des docteurs de la Loi. Aux premiers, il reproche d’être complices de leurs parents qui ont causé la mort des prophètes et de se comporter avec hypocrisie. Aux deuxièmes, il révèle le mensonge et l’égoïsme comme motifs de leur condamnation : ils ont « enlevé la clé de la connaissance ». En tant que gardiens de la Loi et des Écritures, ils sont au courant des bénéfices de la foi et de la volonté de Dieu exprimée dans les textes sacrés, mais ils ne les partagent pas. Il est plus facile de contrôler une population ignorante qu’une collectivité éduquée.
Les paroles de Jésus contre ces maîtres, ces « Rabbis », nous permettent de reconnaître que ces derniers amalgament le savoir humain avec la sagesse de Dieu. Ils se pensent les propriétaires, pas les messagers, de la Vérité. Voilà la raison profonde de leurs abus et de l’accès limité à Dieu qu’ils accordent au peuple. Ils n’accepteront jamais la nouveauté de Jésus parce qu’elle déstabilise leurs rites et leurs formalismes et, surtout, parce qu’elle remet en question leur statut d’autorité.
Un problème constant et très risqué pour tous ceux et celles qui ont reçu un pouvoir en vue de servir les autres, c’est de dire qu’une situation « X » ou qu’une conséquence « Y » est « volonté de Dieu ». Croire que nos pensées et nos jugements moraux sont les mêmes que ceux de Dieu est extrêmement dangereux. En tant que disciples du Christ, nous devons faire appel au discernement pour bien saisir les circonstances qui nous entourent, mettre en premier lieu son message de Vie et faire grandir son œuvre autour de nous.
Malheureusement, nous vivons encore, dans nos sociétés modernes, beaucoup de situations d’injustice et de manipulation où tout prophète qui dénonce peut se faire taire violemment, voire mortellement, à l’exemple des martyres, et où les innocents sont les premiers à être touchés ! Nous avons besoin de foi, de force, d’audace, de patience, de courage, de miséricorde, de témoignage, etc. C’est notre foi en Jésus-Christ et notre implication dans son projet qui nous justifie devant Dieu. Malheur donc à ceux et celles qui ne cherchent que le pouvoir humain quand le vrai bonheur, c’est le service de son prochain, c’est de devenir artisans de paix, prophètes de notre temps.
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Dieu éternel et tout-puissant,
par le témoignage des saints martyrs,
tu embellis ta sainte Église, corps de ton Fils ;
nous t’en prions :
de même que la passion du bienheureux Ignace d’Antioche,
célébrée en ce jour, lui valut une gloire éternelle,
fais qu’elle nous procure aussi ta protection à jamais.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.