Homélie, samedi de la 27ème semaine du Temps ordinaire

12 octobre 2024

Jésus a prié pour que cela soit vrai...

Aujourd’hui, le frère Mateus Domingues da Silva, O.P., nous invite à sortir de nos légalismes et de nos idées préconçues et nous rappelle que de Jésus vient la parfaite unité entre les humains et avec Dieu.

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Homélie

« Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3, 28). Dans ce verset, Paul mentionne certaines des nombreuses divisions qui séparent les gens, juifs contre grecs – c’est-à-dire juifs contre non-juifs –, esclaves contre libres, hommes contre femmes.

Ce ne sont pas les seules divisions majeures qui séparent les gens. D’autres peuvent inclure les riches contre les pauvres, les savants contre les ignorants, ceux qui vivent avec dignité contre ceux qui ne vivent pas, révolutionnaires et insoumises contre conservateurs, chrétiens contre non-chrétiens, croyants contre incroyants, compatriotes contre étrangers – bref, la liste est longue. Vous pouvez penser à d’autres exemples d’opposition et les ajouter librement.

Paul n’entend pas ces trois divisions (juif versus grec, esclave versus libre, homme versus femme) comme exhaustives, mais plutôt comme illustratives. Il dit que, dans le Christ Jésus, toutes les barrières qui séparent une personne de l’autre sont rendues nulles.

Jésus a prié pour que cela soit vrai. Je le cite : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17, 20-23).

Dans sa lettre aux Éphésiens, Paul avait déjà affirmé « c’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine. […] Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu. » (Ep 2, 14.18-19)

La profonde conviction de Paul sur l’anéantissement de toute division est née de son expérience du fait que Jésus crucifié est vivant auprès de Dieu : si un crucifié est dans la gloire de Dieu, si un crucifié se manifeste comme le Fils de Dieu élevé dans la gloire du Père, nous pouvons saisir que Dieu est au-delà de nos images, de toutes nos représentations. En confirmant Jésus crucifié, Dieu dépasse nos expectatives, Dieu est la libération de toute sorte de déterminisme – y compris de tout obstacle et de toute division. Alors, il nous faut détruire nos idoles, il faut nous revêtir d’une humanité nouvelle, il faut naître de nouveau.

Je continue à citer Paul : le Christ Jésus « a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul homme nouveau en faisant la paix et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches » (Ep 2,15-17).

Les chrétiens sont encore sérieusement divisés. Pussions-nous, malgré nos différences, témoigner du fait que toutes nos divisions n’ont désormais aucun sens, sauf celui de nos égoïsmes.

Fr. Mateus Domingues da Silva, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
force de ceux qui espèrent en toi,
sois favorable à nos appels ;
puisque mortels et fragile,
nous ne pouvons rien sans toi ;
donne-nous toujours le secours de ta grâce,
ainsi pourrons-nous, en observant tes commandements,
vouloir et agir de manière à te plaire.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.