Homélie, jeudi de la 26ème semaine du Temps ordinaire

3 octobre 2024

Ici pour apporter la paix

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à la simplicité lorsque nous transmettons la Bonne Nouvelle autour de nous et nous rappelle que nous sommes d’abord et avant tout envoyé(e)s pour donner la paix.

Commentaire

La fin du chapitre neuf de l’évangile selon saint Luc nous présentait un Jésus en train d’inviter d’autres personnes à devenir ses disciples et à le suivre, sauf que chacun avait une excuse ! Aujourd’hui, Luc, au début de ce dixième chapitre, raconte comment le Seigneur Jésus désigne soixante-douze personnes parmi le bon nombre des disciples qui ont accepté de le suivre. Il les désigne pour être « envoyés ».

Il est normal, dans tout processus, qu’arrive un moment où s’impose un besoin d’aller un peu plus loin que d’habitude, « un pas en avant ». Certains vont parler d’exigences ou de conditions radicales pour être à la suite du Christ, mais nous sommes d’abord invités à le suivre. Après, comme disciples, nous serons envoyés !

La demande de Jésus s’inscrit dans cette lignée. Il est proche de ses disciples et il sait qu’il peut leur demander d’aller plus loin dans leur discipulat. La raison de leur envoi : annoncer le Règne de Dieu. Pour leur faire comprendre à quel point leur mission est essentielle, Jésus mentionne l’urgence de leur travail missionnaire : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ». L’annonce du Règne est prioritaire et doit rejoindre le plus de monde possible.

Cependant, malgré l’urgence présente, l’instauration du Règne se doit d’être faite avec prudence et dans la sobriété : « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. » C’est une consigne qui va les aider à se concentrer sur l’annonce du Règne et acquérir la confiance que Dieu collaborera à la réussite de leur prédication. L’implantation du Règne ne dépend pas uniquement de nos efforts personnels ; la grâce de Dieu, bien que libre d’être acceptée ou pas, est nécessaire. Ce n’est pas au disciple de juger ou de faire en sorte que le Règne soit absolument accueilli. En revanche, même s’ils ne sont pas accueillis eux, le message, lui, doit être annoncé : « où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites : “Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.” » Pas besoin de se distraire, pas besoin de possessions encombrantes et de performances extravagantes… Plutôt, « gardons le focus » sur la simplicité ! Ce que les disciples doivent apporter c’est la paix ! Et le Règne de Dieu fera son œuvre malgré les résistances.

Voici ce qui est fondamental : le message, pas le messager, la mission, pas le missionnaire… Pour Luc, peu importe qui l’annonce ; ce qui est important c’est que « le Règne de Dieu s’est approché ». Et effectivement, il s’approche, encore et encore, chaque fois qu’un envoyé du Christ apporte la paix et parle de l’amour de Dieu.

L’invitation à être à la suite du Christ devient alors, pour chacun, une invitation à accepter l’envoi en mission pour faire de ce Règne d’amour une réalité aujourd’hui. Prions le Seigneur pour être ouverts à l’action de l’Esprit-Saint. Soyons missionnaires de paix, de soutien et de solidarité, malgré toutes les contraintes dont nous pouvons faire l’expérience.

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
pour que l’œuvre du Christ, notre Sauveur,
se poursuive jusqu’à la fin des temps,
tu as voulu que ton Église soit pour toutes les nations
le sacrement du salut ;
réveille le cœur de tes fidèles ;
fais qu’ils ressentent davantage l’urgence de l’appel
à contribuer au salut de toute créature :
ainsi, de tous les peuples de la terre,
naîtra et grandira pour toi un seul peuple, une seule famille.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.