Homélie, mercredi de la 24ème semaine du Temps ordinaire

18 septembre 2024

Comme des gamins assis sur la place

Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P., nous explique que Jésus nous pousse plus explicitement à la rédemption en adressant notre peur du changement, cette peur qui fait que nous n’atteignons pas notre plein potentiel ou que nous nous comportons parfois de façon indigne.

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Homélie

Dans le passage de l’Évangile que nous méditons aujourd’hui, Jésus change de ton. Il ne se contente plus d’enseigner, il ne se contente plus de guérir. Il lance désormais également un défi. Il défie les autorités religieuses qui critiquaient Jean et désormais critiquent Jésus lui-même. Il lance un défi à ceux de la foule qui ne sont pas ouverts à la nouveauté annoncée par Jean et que Jésus commence à mettre en œuvre.

Mais, que l’on ne s’y trompe pas, Jésus nous lance un défi à nous aussi en 2024. Si je devais résumer son défi, cela se présenterait sous la forme d’une question : voulez-vous être sauvés ou non ? Cela semble être une question simpliste, n’est-ce pas ! Je veux dire, qui ne veut pas être sauvé ? Sauf que, pour être sauvé, il faut sentir le besoin d’être sauvé. Cela signifie que nous devons admettre notre besoin, notre vulnérabilité, notre insuffisance, notre échec. Et cela peut être difficile. Nous avons été formés à la fois par notre culture et souvent par une expérience amère selon laquelle montrer nos vulnérabilités peut être dangereux. Si nous montrons un besoin, celui-ci risque de ne pas être satisfait. Si nous nous ouvrons aux autres parce que nous ne sommes pas complets sans eux, ils peuvent nous décevoir, voire nous blesser encore davantage.

Mais il y a une autre raison pour laquelle la rédemption est souvent un peu plus effrayante qu’on l’admet habituellement. Et c’est simplement que la rédemption implique le changement. Si nous ne sommes pas parfaits en nous-mêmes – si nous avons besoin et voulons la rédemption – cela signifie que nous devons changer. Et quand les choses se gâtent, la plupart d’entre nous ne veulent pas changer. Pas vraiment. Le changement est difficile. Le changement implique souvent une perte. Le changement ressemble à la mort… et parfois c’est le cas.

Ainsi, comme le premier auditoire de Jésus, nous sommes trop souvent assis comme des enfants dans une cour de récréation, cherchant de quoi se moquer de quiconque oserait promettre la rédemption et, par extension, inviter au changement.

Oui, le ton de Jésus change. Son enseignement devient plus personnel, plus stimulant, même peut-être encore plus conflictuel. Comment réagiront ceux qui écoutent Jésus ? Plus personnellement, comment allons-nous réagir?

Oui, au plan personnel, je me retrouve moi aussi comme Jean, comme Jésus, comme beaucoup d’autres à écouter pour moi cette sagesse, à la laisser parler, je m’ajuste à elle, j’entre en solitude, avec elle je vis, avec elle je chemine, et je me mets à parler, à donner forme à ce qu’elle fait en moi, à ce qu’elle révèle en moi… Marcher avec le Seigneur sur la terre des vivants, à la manière des enfants qui, eux, savent reconnaître le temps de Dieu : le temps de pleurer, le temps de danser, mais par-dessus tout, savent reconnaître le temps d’aimer… !

Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
par toi nous vient la rédemption,
par toi nous est donnée l’adoption filial ;
dans ta bonté, regarde avec amour tes enfants ;
à ceux qui croient au Christ,
accorde la vraie liberté et la vie éternelle en héritage.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.