11 septembre 2024
Un changement de perspective
Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P., nous mène à voir l’évangile du jour comme une invitation à changer notre perspective sur ce qui nous arrive de plaisant ou de douloureux et à garder un regard positif mais juste sur nos vies.
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS (7, 25-31)
Frères, au sujet du célibat, je n’ai pas un ordre du Seigneur, mais je donne mon avis, moi qui suis devenu digne de confiance grâce à la miséricorde du Seigneur. Je pense que le célibat est une chose bonne, étant donné les nécessités présentes ; oui, c’est une chose bonne de vivre ainsi.
Tu es marié ? ne cherche pas à te séparer de ta femme. Tu n’as pas de femme ? ne cherche pas à te marier. Si cependant tu te maries, ce n’est pas un péché ; et si une jeune fille se marie, ce n’est pas un péché. Mais ceux qui font ce choix y trouveront les épreuves correspondantes, et c’est cela que moi, je voudrais vous éviter.
Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (6, 20-26)
En ce temps-là, Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.
« Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
« Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »
Homélie
Dans cet Évangile, Jésus dit à ses disciples : « Bienheureux vous qui êtes pauvres. Bienheureux vous qui avez faim. Bienheureux êtes-vous qui pleurez. Bienheureux êtes-vous quand les gens vous haïssent, vous insultent et dénoncent votre nom comme mauvais. » Maintenant, on peut se poser honnêtement la question : Nous considérons-nous vraiment bénis lorsque nous rencontrons la pauvreté, la faim ou d’autres épreuves ? Nous sentons-nous bénis si quelqu’un nous déteste ou ne nous trouve pas sympathiques… ?
Je doute que quelqu’un se sente vraiment béni à force de vivre la douleur, le chagrin et de la confusion dans sa vie. Il est plus probable que nous nous sentions plutôt maudits ou trahis. Nous pouvons même être tristes, effrayés ou en colère contre Dieu. Pourtant, Jésus nous dit de nous réjouir et de bondir de joie ce jour-là. Il nous rassure que nous aurons une grande récompense au ciel. Cependant, cette assurance ne soulagera probablement pas la douleur, le chagrin ou la souffrance que nous pouvons ressentir.
Jésus continue ensuite avec les « malheurs ». Il dit : « Malheureux êtes-vous, vous les riches, vous avez reçu votre consolation. Malheur à vous dont le ventre est rempli, vous aurez faim. Malheur à vous qui riez maintenant ; vous allez pleurer. Malheur à vous quand on parle en bien de vous, car leurs ancêtres traitaient ainsi les prophètes. »
Il est facile de prendre nos bénédictions pour acquises jusqu’à ce que les temps difficiles arrivent et que nous commençons à expérimenter les malheurs de la vie. Maintenant, prenons un moment et demandons-nous : Considérons-nous cela comme une bénédiction lorsque nous avons faim d’amour, de joie, d’espoir, de compagnie, de nourriture spirituelle ? Ou bien, dans ces moments-là, nous sentons-nous abandonnés par Dieu ou en colère contre Jésus ? Dans les moments douloureux et difficiles, il est presque naturel de perdre de vue les nombreuses façons dont nous sommes également bénis. Si nous luttons et souffrons, notre attention se tourne immédiatement vers les aspects difficiles ou effrayants de la vie.
Pourtant, même lorsque nous éprouvons des « malheurs », nous sommes bénis. Nous pouvons avoir un conjoint, des enfants, des petits-enfants, des frères et sœurs, notre communauté ecclésiale, une communauté religieuse, ainsi que d’autres personnes qui nous aiment et prennent soin de nous. Espérons que nous ayons un toit au-dessus de nos têtes et suffisamment de nourriture sur la table. Et même dans nos moments de malheur, Dieu est à nos côtés. Cependant, nous ne ressentons pas toujours la présence de Dieu. Et j’espère que, pendant ces moments difficiles, nous aurons une famille et des amis qui nous aiment et prennent soin de nous.
Lorsque nous sommes aux prises avec des malheurs, il peut être utile de nous asseoir et de nous concentrer sur les bénédictions que nous vivons en ce moment. Cela peut nous donner une certaine perspective. Nous pouvons réaliser que même si la vie n’est peut-être pas ce que nous aimerions qu’elle soit, nous recevons de nombreuses bénédictions chaque jour. Certes, cela peut sembler de petites bénédictions : un sourire, un appel téléphonique d’un ami, la beauté du coucher de soleil ou un câlin de quelqu’un que nous aimons, mais ce sont quand même des bénédictions. Lorsque sommes dans les malheurs de la vie, recherchons la beauté, le rire ou le calme, ou demandons un câlin à Dieu ! Qui sait, nous pourrions être surpris du cadeau que nous pourrions recevoir !
Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.
PRIÈRE
Pour ceux qui t’aiment, Seigneur Dieu,
tu as préparé des biens que l’œil ne peut voir :
répands en nos cœurs la ferveur de ta charité,
afin que t’aimant en toute chose et par-dessus tout,
nous obtenions de toi l’héritage promis
qui surpasse tout désir.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.