7 septembre 2024
La charité et la miséricorde avant la piété
Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous rappelle qu’avant tout acte de piété, Dieu, dans son amour pour nous, se soucie d’abord des besoins de l’humain.
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS (4, 6b-15)
Frères, apprenez d’Apollos et de moi-même à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, afin qu’aucun de vous n’aille se gonfler d’orgueil en prenant le parti de l’un contre l’autre. Qui donc t’a mis à part ? As-tu quelque chose sans l’avoir reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te vanter comme si tu ne l’avais pas reçu ? Vous voilà déjà comblés, vous voilà déjà riches, vous voilà devenus rois sans nous ! Ah ! si seulement vous étiez devenus rois, pour que nous aussi, nous le soyons avec vous !
Mais nous, les Apôtres, il me semble que Dieu nous a exposés en dernier comme en vue d’une mise à mort, car nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous, nous sommes fous à cause du Christ, et vous, vous êtes raisonnables dans le Christ ; nous sommes faibles, et vous êtes forts ; vous êtes à l’honneur, et nous, dans le mépris.
Maintenant encore, nous avons faim, nous avons soif, nous sommes dans le dénuement, maltraités, nous n’avons pas de domicile, nous travaillons péniblement de nos mains. On nous insulte, nous bénissons. On nous persécute, nous le supportons. On nous calomnie, nous réconfortons. Jusqu’à présent, nous sommes pour ainsi dire l’ordure du monde, le rebut de l’humanité.
Je ne vous écris pas cela pour vous faire honte, mais pour vous reprendre comme mes enfants bien-aimés. Car, dans le Christ, vous pourriez avoir dix mille guides, vous n’avez pas plusieurs pères : par l’annonce de l’Évangile, c’est moi qui vous ai donné la vie dans le Christ Jésus.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (6, 1-5)
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains. Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Homélie
« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Ces pains de l’offrande consistaient en douze pains placés chaque semaine sur la table du sanctuaire comme hommage des douze tribus d’Israël, et dont on prélevait une partie pour les prêtres chargés du culte. La conduite d’Abiathar (un grand prêtre de l’époque de David) est donc une anticipation de la doctrine que le Christ enseigne dans ce passage. Dans l’Ancien Testament déjà, Dieu établit une hiérarchie dans les préceptes de la Loi, de telle manière que les moins importants cèdent le pas aux autres. De même, le précepte du sabbat est subordonné aux besoins vitaux de l’homme.
Ce texte de l’évangile souligne l’importance de mettre l’accent sur la personne humaine et ses besoins avant de se concentrer sur les obligations religieuses. Les pharisiens ont critiqué les disciples de Jésus pour avoir enfreint les règles du sabbat en mangeant des épis de blé, mais Jésus a défendu leurs actions, montrant ainsi que Dieu se soucie d’abord de l’humanité.
Dans cette Évangile, nous sommes exhortés à placer la charité et la miséricorde avant la piété et à comprendre les difficultés et les préoccupations des autres avant de leur parler de Dieu.
L’Évangile nous met en garde contre le comportement pharisaïque de ceux qui se concentrent uniquement sur les règles et les devoirs religieux sans prendre en compte les besoins humains.
Jésus n’est pas venu sauver Dieu. C’est plutôt l’humain qu’il est venu sauver. Par conséquent, les disciples de Jésus que nous sommes doivent avoir comme priorité la mission du Maître : sauver l’humain. Et l’humain c’est d’abord son corps, son ventre, ses soucis humains, existentiels… Si nous cherchons à sauver Dieu en marchant sur l’humain, nous serons, des injustes et loin de Dieu car comme dit le psaume 144 : Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu’Il fait. Proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité.
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Sois proche, Seigneur,
de ceux qui te servent,
et montre à ceux qui t’implorent ton éternelle bonté ;
c’est leur fierté d’avoir en toi leur Créateur et leur Guide :
restaure pour eux ta création,
et l’ayant renouvelée, protège-là.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.