Homélie, samedi la 21ème semaine du Temps ordinaire

31 août 2024

Oser porter du fruit

Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P., nous invite à oser évoluer, changer et porter du fruit qui nous est propre, afin que l’Esprit soit libre de souffler là où bon Lui semble, y compris dans nos cœurs.

oser-porter-du-fruit

Homélie

Plutôt que de voir une quelconque menace liée au jugement des fins dernières, nous sommes invités à voir dans la parabole des talents un hommage à la liberté humaine. Dieu nous veut créatifs et nous invite à mettre de côté la paresse, l’inertie et la passivité afin de faire quelque chose de beau et de bon pour nos frères et sœurs autour de nous.

La tentation à laquelle il nous faut résister est de nous comparer aux autres. Il ne s’agit pas des talents des autres, mais des talents que Dieu m’a confiés. « Il y a diversité de dons, nous dit saint Paul : à l’un est donnée une parole de sagesse, à un autre une parole de science, à un autre la capacité de se rapprocher des personnes seules, à un autre de l’empathie pour les pauvres, etc. »…

À la fin de notre vie, il ne faudra donc pas arriver et dire au Seigneur : « Voilà je te remets le cœur que tu m’as donné, je l’ai très peu utilisé afin de ne pas faire d’erreur. La créativité que tu m’as confiée, je te la rends comme tu me l’as donnée. Elle est presque neuve, elle n’a jamais servi. » Tout portera sur les fruits que nous aurons produits : « Je vous ai choisis pour que vous produisiez du fruit et que votre fruit demeure ».

« Mes mains sont propres… » — « Sans doute, répond le Seigneur, sans doute, mais tes mains, elles sont vides ! En fait, tu n’as rien fait, tu n’as rien risqué, rien compromis. » Dans la parabole des talents, Jésus nous rappelle qu’il n’existe pas de vrai christianisme sans engagement et sans risque. Le « christianisme de routine » n’en est pas un.

Le troisième serviteur a été incapable d’apprécier la confiance et l’estime que le maître avait à son égard. Il s’est enfermé en lui-même et il a fini par prendre peur. Il est sanctionné parce que, par crainte de faire mal, il n’a rien fait, par crainte de se tromper et de ne pas réussir, il est resté paralysé. Il a enterré son talent.

Une parabole qui nous enseigne donc que dans la vie, il nous faut avoir le courage de prendre des risques. Le christianisme n’est pas une « religion de musée ». Jésus n’a eu de cesse de critiquer les traditions religieuses conservatrices qui refusaient d’évoluer, de se développer, de changer selon les besoins du temps. Il nous faut éviter d’éteindre l’Esprit « qui souffle là où il veut et renouvelle continuellement la face de la terre ».

Nous avons là une invitation à nous réjouir du fait qu’à la fin de notre vie, une simple question nous sera posée : « Est-ce que le petit monde qui nous a été confié par Dieu est plus beau, plus chaleureux, plus juste et plus humain parce que nous avons été là ? » C’est alors que le Seigneur dira : « C’est bien, serviteur bon et fidèle. Entre dans la joie de ton Seigneur ».

Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.

 

PRIÈRE

Nous t’en prions, Seigneur,
accorde-nous de vivre dans un monde
où les événements se déroulent selon ton dessein de paix,
et où ton Église connaisse la joie de te servir dans la sérénité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.