Homélie, vendredi de la 21ème semaine du Temps ordinaire

30 août 2024

Une occasion de grandir

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega interprète la parabole de Jésus non pas de façon eschatologique, mais plutôt avec une vision qui révèle la miséricorde de Dieu et une opportunité quotidienne de grandir.

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Commentaire

Nous savons que Jésus utilise des paraboles pour nous parler du royaume des Cieux. Grâce à ce style de prédication, nous pouvons mieux comprendre notre réalité actuelle et notre relation avec Dieu, car les paraboles sont des scènes de vie quotidienne où resplendit la présence de Dieu et son royaume.

Cette fois-ci, dix jeunes filles sont invitées à des noces. Cinq d’entre elles sont prévoyantes et emportent une plus grande quantité d’huile pour leur lampe lorsqu’elles vont à la rencontre de l’époux, car personne ne connait l’heure de son arrivée ; les cinq autres sont insouciantes, nous dit le texte biblique, et n’en prévoient que pour une attente courte. Résultat, les prévoyantes seront les seules à participer aux noces, car l’attente se prolonge et les filles insouciantes commencent à manquer d’huile. Elles demandent aux prévoyantes de partager leur huile, mais au lieu d’obtenir leur faveur, elles sont envoyées en acheter par elles-mêmes, parce que malgré le supplément d’huile des prévoyantes, il n’y en aura pas assez pour les dix. La suite est logique, les prévoyantes seront donc prêtes pour accueillir l’époux qui arrivera pendant que les autres étaient parties se réapprovisionner. À leur retour, l’accès aux noces leur sera refusé et Jésus conclut la parabole en disant : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ».

Je me permets de résumer la parabole pour vous inviter à observer qu’il y a un refus de partage. Ce refus m’interpelle particulièrement parce que, dans l’interprétation habituelle de cette parabole, qui consiste à faire un parallèle avec le retour final du Christ dans le monde, nous pourrions penser que les jeunes filles prévoyantes sont plutôt égoïstes de ne penser qu’à leur salut. De plus, la finalité et la sévérité des conséquences d’un simple manque de jugement semblent disproportionnées. Après tout, en tant qu’êtres humains, l’équilibre de la prévoyance et de l’imprudence peut pencher facilement d’un côté comme de l’autre. Pourquoi, alors, ce manque de considération et d’indulgence? La réponse se trouve peut-être dans une autre analogie faisable avec la parabole : avec le quotidien justement ! Et si les prévoyantes n’avaient pas réellement fait preuve d’égoïsme, mais plutôt d’amour?

Posons un regard miséricordieux sur la situation. Disons que la motivation des filles prévoyantes à renvoyer les autres est en fait pour éviter une catastrophe majeure : que personne ne soit prêt pour les noces. Même si la moitié d’entre elles risquent de manquer l’arrivée de l’époux, leur refus devient un bien général, car il y aura au moins cinq filles présentes pour accueillir l’époux et c’est une opportunité pour les autres d’assumer la responsabilité de leur irréflexion. Autrement dit, les prévoyantes offrent aux insouciantes une occasion de changer d’attitude. C’est sûr, leur étourderie les aura gardées en dehors des noces cette fois-ci, mais pas pour toujours, car il y aura d’autres noces. Si elles retiennent la leçon, elles pourront se reprendre à la prochaine occasion, sans problème. Voilà la manifestation d’amour des prévoyantes : elles ont choisi de pousser leurs consœurs à grandir. Et voilà la miséricorde de Dieu : Il accorde toujours une autre chance à nos faiblesses.

La recommandation de Jésus à veiller, c’est justement pour tous nous inviter à être alertes, à chercher le bien commun et à garder notre cœur et notre foi entretenus, que l’on se retrouve dans le cas des prévoyantes ou des insouciantes. Aider quelqu’un n’implique pas nécessairement de tout donner ou de donner tout ce que la personne demande ; parfois, la personne dans le besoin n’est pas capable de vraiment réfléchir à son besoin profond et elle reste dans le superflu, dans l’immédiat, qui ne l’aidera pas à changer ses habitudes. Cela peut nous briser le cœur, mais parfois, il est nécessaire d’imposer des limites pour s’aider mutuellement, même si la personne concernée est un être cher.

Cette interprétation me pousse à garder en moi un espoir pour les insouciants de ce monde. La miséricorde de Dieu est toujours là et va les aider à se reprendre pour une prochaine fois. Et si c’est nous qui sommes insouciants, gardons espoir que nous aurons la chance de nous relever et d’apprendre de nos erreurs. « Veiller » devient le mot de l’espoir et de l’espérance : la miséricorde de Dieu nous offre chaque jour l’opportunité de devenir meilleurs, même si nous oublions parfois de prévoir plus d’huile, juste au cas où.

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Sois favorable à tes fidèles, Seigneur,
et, dans ta bonté,
multiplie pour eux les dons de ta grâce,
afin que, brûlant de charité, de foi et d’espérance,
ils soient toujours vigilants
pour garder tes commandements.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.