28 août 2024
Tourner notre regard vers notre intérieur
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous explique les dures paroles de Jésus envers les pharisiens et les scribes et nous rappelle l’importance de sonder notre cœur avec honnêteté et amour.
DEUXIÈME LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX THESSALONICIENS (3, 6-10.16-18)
Frères, au nom du Seigneur Jésus Christ, nous vous ordonnons d’éviter tout frère qui mène une vie désordonnée et ne suit pas la tradition que vous avez reçue de nous. Vous savez bien, vous, ce qu’il faut faire pour nous imiter. Nous n’avons pas vécu parmi vous de façon désordonnée ; et le pain que nous avons mangé, nous ne l’avons pas reçu gratuitement. Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous. Bien sûr, nous avons le droit d’être à charge, mais nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter. Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cet ordre : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.
Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix, en tout temps et de toute manière. Que le Seigneur soit avec vous tous. La salutation est de ma main à moi, Paul. Je signe de cette façon toutes mes lettres, c’est mon écriture. Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (23, 27-32)
En ce temps-là, Jésus disait : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures. C’est ainsi que vous, à l’extérieur, pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal.
« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes, vous décorez les tombeaux des justes, et vous dites : “Si nous avions vécu à l’époque de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes.” Ainsi, vous témoignez contre vous-mêmes : vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères ! »
Commentaire
Cette semaine, j’ai conversé avec un jeune au Centre étudiant qui me disait son désagrément à vivre ou parler avec les personnes « hypocrites » ou celles qui présentent une double face… et je lui disais simplement être du même avis, mais que j’avais aussi une certaine peine pour elles, car il est toujours très lourd de rester aux aguets pour qu’on ne découvre pas le double rôle qu’on joue. Eh bien, l’évangile du jour nous transmet justement l’avertissement du Seigneur face au malheur de l’hypocrisie chez les scribes et les pharisiens qui sont démasqués à cause de leur grande avidité et l’absence de charité dans leurs vies.
Effectivement, les paroles que Jésus adresse aux pharisiens et aux scribes sont très dures, très fortes. Il exhibe l’attitude hypocrite de ces personnes très respectables de la société juive de son époque. Mais c’est aussi une invitation pour nous, disciples du Seigneur et serviteurs du Règne, à discerner entre l’extérieur et l’intérieur de la personne, entre ce qui est visible et ce qui habite nos cœurs et nos pensées, entre ce qui semble être notre personnalité et qui nous sommes réellement comme personnes croyantes.
Ces paroles de Jésus contre l’hypocrisie me touchent particulièrement, probablement parce qu’il semble exister quelque chose de « double » en nous comme êtres humains, consciemment ou inconsciemment, et l’Évangile nous interpelle pour que nous en prenions conscience. Probablement aussi parce que je donne moi-même de la valeur à « l’apparence » physique dans ma vie et dans mon rôle dans la communauté et qu’il est plus facile pour moi de justifier les « bonnes apparences » sans dire grand-chose (c’est une bonne personne, tranquille, agréable, sympathique, etc.) que de déranger avec ma vraie pensée sur certains sujets. En peu de mots, j’évite le conflit, mais pour éviter dans créer davantage.
Malheureusement, c’est là le danger pour nous tous qui travaillons pour l’Église, autant que pour les pharisiens et les scribes de l’époque : c’est de se sentir tellement purs et bons dans ce qu’on fait qu’on devient incapables de voir la vérité dans notre cœur et d’évaluer correctement la valeur de nos actions, de croire qu’on est juste devant Dieu en mettant seulement en œuvre de « bonnes » pratiques de piété. Ces pharisiens et ces scribes n’avaient pas besoin de croire en Jésus et en son message, car ils croyaient posséder « le tout » même s’ils étaient vides spirituellement.
Voici donc que Jésus nous invite à ne pas négliger de tourner notre regard vers nous-mêmes, vers notre intérieur, à affronter nos sentiments et nos émotions, à discerner les motivations et les désirs qui nous habitent et à découvrir humblement que nous ne sommes pas parfaits. Le but n’est pas, bien sûr, de s’apitoyer sur notre sort, mais au contraire, de mettre en valeur et de reconnaître qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes aimés du même amour duquel le Père aime le Fils et duquel le Fils aime le Père, et ça malgré nos faiblesses. Une motivation pour tourner toujours notre regard vers le Christ qui est dans ceux et celles qui sont dans le besoin.
En tout cas, je vous souhaite, comme disciples du Christ, d’être ceux et celles que l’acclamation de l’Évangile exalte en résumant bien le message du texte biblique d’aujourd’hui : « En celui qui garde la parole du Christ, l’amour de Dieu atteint vraiment sa perfection ».
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Renouvelle, Seigneur, dans ton Église,
l’esprit dont tu as comblé le bienheureux évêque Augustin,
pour que, remplis de ce même esprit,
nous n’ayons soif que de toi, source de la vraie sagesse,
et ne cherchions que toi, auteur de l’éternel amour.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.