Homélie, mercredi de la 21ème semaine du Temps ordinaire

28 août 2024

Tourner notre regard vers notre intérieur

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous explique les dures paroles de Jésus envers les pharisiens et les scribes et nous rappelle l’importance de sonder notre cœur avec honnêteté et amour.

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Commentaire

Cette semaine, j’ai conversé avec un jeune au Centre étudiant qui me disait son désagrément à vivre ou parler avec les personnes « hypocrites » ou celles qui présentent une double face… et je lui disais simplement être du même avis, mais que j’avais aussi une certaine peine pour elles, car il est toujours très lourd de rester aux aguets pour qu’on ne découvre pas le double rôle qu’on joue. Eh bien, l’évangile du jour nous transmet justement l’avertissement du Seigneur face au malheur de l’hypocrisie chez les scribes et les pharisiens qui sont démasqués à cause de leur grande avidité et l’absence de charité dans leurs vies.

Effectivement, les paroles que Jésus adresse aux pharisiens et aux scribes sont très dures, très fortes. Il exhibe l’attitude hypocrite de ces personnes très respectables de la société juive de son époque. Mais c’est aussi une invitation pour nous, disciples du Seigneur et serviteurs du Règne, à discerner entre l’extérieur et l’intérieur de la personne, entre ce qui est visible et ce qui habite nos cœurs et nos pensées, entre ce qui semble être notre personnalité et qui nous sommes réellement comme personnes croyantes.

Ces paroles de Jésus contre l’hypocrisie me touchent particulièrement, probablement parce qu’il semble exister quelque chose de « double » en nous comme êtres humains, consciemment ou inconsciemment, et l’Évangile nous interpelle pour que nous en prenions conscience. Probablement aussi parce que je donne moi-même de la valeur à « l’apparence » physique dans ma vie et dans mon rôle dans la communauté et qu’il est plus facile pour moi de justifier les « bonnes apparences » sans dire grand-chose (c’est une bonne personne, tranquille, agréable, sympathique, etc.) que de déranger avec ma vraie pensée sur certains sujets. En peu de mots, j’évite le conflit, mais pour éviter dans créer davantage.

Malheureusement, c’est là le danger pour nous tous qui travaillons pour l’Église, autant que pour les pharisiens et les scribes de l’époque : c’est de se sentir tellement purs et bons dans ce qu’on fait qu’on devient incapables de voir la vérité dans notre cœur et d’évaluer correctement la valeur de nos actions, de croire qu’on est juste devant Dieu en mettant seulement en œuvre de « bonnes » pratiques de piété. Ces pharisiens et ces scribes n’avaient pas besoin de croire en Jésus et en son message, car ils croyaient posséder « le tout » même s’ils étaient vides spirituellement.

Voici donc que Jésus nous invite à ne pas négliger de tourner notre regard vers nous-mêmes, vers notre intérieur, à affronter nos sentiments et nos émotions, à discerner les motivations et les désirs qui nous habitent et à découvrir humblement que nous ne sommes pas parfaits. Le but n’est pas, bien sûr, de s’apitoyer sur notre sort, mais au contraire, de mettre en valeur et de reconnaître qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes aimés du même amour duquel le Père aime le Fils et duquel le Fils aime le Père, et ça malgré nos faiblesses. Une motivation pour tourner toujours notre regard vers le Christ qui est dans ceux et celles qui sont dans le besoin.

En tout cas, je vous souhaite, comme disciples du Christ, d’être ceux et celles que l’acclamation de l’Évangile exalte en résumant bien le message du texte biblique d’aujourd’hui : « En celui qui garde la parole du Christ, l’amour de Dieu atteint vraiment sa perfection ».

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Renouvelle, Seigneur, dans ton Église,
l’esprit dont tu as comblé le bienheureux évêque Augustin,
pour que, remplis de ce même esprit,
nous n’ayons soif que de toi, source de la vraie sagesse,
et ne cherchions que toi, auteur de l’éternel amour.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.