25 août 2024
Aimer comme le Christ aime
En ce dimanche, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., remet la lettre de saint Paul et son enseignement dans son contexte historique et nous en donne la véritable signification.
LIVRE DE JOSUÉ (24, 1-2a.15-17.18b)
En ces jours-là, Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem ; puis il appela les anciens d’Israël, avec les chefs, les juges et les scribes ; ils se présentèrent devant Dieu.
Josué dit alors à tout le peuple : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »
Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! C’est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage ; c’est lui qui, sous nos yeux, a accompli tous ces signes et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés. Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu. »
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ÉPHÉSIENS (5, 21-32)
Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! puisque l’Église se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari.
Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte en la purifiant par le bain de l’eau baptismale, accompagné d’une parole ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ; il la voulait sainte et immaculée. C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme : comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime soi-même. Jamais personne n’a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C’est ce que fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l’Écriture : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (6, 60-69)
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Homélie
Dans la Lettre de saint Paul aux Éphésiens, nous rencontrons un passage qui semble déplacé aujourd’hui, disant que « les femmes doivent être soumises à leurs maris comme au Seigneur ». Toutefois, il est crucial de ne pas sortir ce verset de son contexte. Au premier siècle après Jésus-Christ, il était commun de considérer les femmes comme des propriétés de leurs maris. Paul n’aurait donc pas eu besoin de répéter cette norme sociale.
En réalité, le verset précédent, « Soyez soumis les uns aux autres par respect pour le Christ », souligne la réciprocité de cette soumission, applicable aux deux époux. Le terme grec hypotassomai utilisé ici signifie « se placer sous », indiquant que la femme choisit librement cette soumission comme le mari aussi à cette obligation non seulement de se soumettre à sa femme mais aussi de l’aimer. Paul appelle les maris à aimer leurs femmes comme Christ a aimé l’Église, se sacrifiant pour elle. Cela va bien au-delà de la simple autorité; il s’agit d’un amour sacrificiel.
Paul compare aussi le mariage à la relation entre le Christ et l’Église, une relation basée sur l’amour et la dévotion mutuelle. Cette lecture nous appelle tous, dans l’Église, à servir les autres avec respect et amour, à l’image de Christ. Comme l’enseignent les Écritures, suivre le Christ est exigeant, mais il n’y a pas d’autre chemin vers le salut.
À chaque défi, souvenons-nous que seul Jésus a les paroles de la vie éternelle comme le témoigne Saint Pierre dans l’Évangile quand il dit à Jésus : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. ». Ne nous éloignons pas de Jésus.
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
toi qui unis les cœurs des fidèles dans une seule volonté :
donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes
et de désirer ce que tu promets,
pour qu’au milieu des changements de ce monde,
nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.