24 août 2024
Inviter avec confiance !
Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., à puiser la beauté de notre foi catholique et, à l’image de Philippe dans l’évangile du jour à ne pas craindre d’aller étendre au monde une invitation à rencontrer le Christ.
APOCALYPSE DE SAINT JEAN (21, 9b-14)
Moi, Jean, j’ai vu un ange qui me disait : « Viens, je te montrerai la Femme, l’Épouse de l’Agneau. » En esprit, il m’emporta sur une grande et haute montagne ; il me montra la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu : elle avait en elle la gloire de Dieu ; son éclat était celui d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cristallin.
Elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ; des noms y étaient inscrits : ceux des douze tribus des fils d’Israël. Il y avait trois portes à l’orient, trois au nord, trois au midi, et trois à l’occident. La muraille de la ville reposait sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (1, 45-51)
En ce temps-là, Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. » Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. »
Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »
Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »
Homélie
« Conduire à Jésus, mener au Christ », voilà une mission que l’on rappelle régulièrement aux chrétiennes et chrétiens d’ici depuis quelques décennies. Le processus de déchristianisation qui frappe la majorité des pays occidentaux a fait prendre conscience de l’urgence de cette mission. S’abstenir de le faire signifierait que le Christ Sauveur serait de moins en moins une lampe éclairant la route des gens de chez nous.
Or, avec le récit évangélique d’aujourd’hui, le rôle d’intermédiaire entre Jésus et ses futurs disciples est clairement mis en évidence. Ainsi voyons-nous Philippe aller trouver Nathanaël pour le conduire à Jésus. Mais Nathanaël n’ouvre pas la porte immédiatement. Il a l’esprit critique. Il est sceptique. À ses yeux, il est impensable que le Messie attendu puisse provenir d’un petit village sans importance comme l’était Nazareth. Mais Philippe, face à la résistance de Nathanaël, n’argumente pas, il ne cherche pas à le convaincre. Il lui dit simplement : « Viens, et vois ». Nous connaissons le reste. Nathanaël est renversé lors de sa rencontre avec Jésus. La capacité de clairvoyance de Jésus le bouleverse. Que ce dernier lui dise qu’il l’a vu quand il était sous le figuier le dépasse. Et dès ce premier contact, il en arrive à faire une confession de foi.
Le geste qu’a posé Philippe pour amener Nathanaël à rencontrer Jésus en face à face, les chrétiens et chrétiennes sont invités à le reproduire. À leur tour, ils sont invités à dire aux personnes qui n’ont pas de contact avec des communautés chrétiennes mais qui sont toutefois en quête au plan spirituel : « Venez, et voyez ». Mais comment oser aujourd’hui prendre le risque de faire une telle invitation ? Les catholiques que nous sommes, qu’avons-nous à montrer, qu’avons-nous à faire voir alors même que nous sommes devenus une minorité sociale, que notre réputation est entachée par les scandales des dernières années ? Peu nombreuses en effet sont nos communautés paroissiales qui sont pleines de vitalité, qui peuvent être des centres d’attraction. En les présentant, nous craignons beaucoup de ne pas pouvoir impressionner les personnes en recherche spirituelle. Et pourtant, cette mise en contact avec des communautés chrétiennes est fondamentale. C’est là que les invités peuvent au moins entrevoir concrètement le visage du Christ Jésus. Ce qui est à montrer, ce sont des hommes et des femmes qui ne sont pas parfaits, qui sont même faibles, mais dont la vie quotidienne est marquée par le feu de l’Évangile. C’est à travers leurs attitudes et leurs engagements que l’Esprit du Christ se manifeste.
Dans l’invitation à « venir voir », il importe, bien sûr, de faire confiance à ce que Dieu réalise secrètement dans la vie des personnes qui sont en recherche spirituelle. Quand nous intervenons, nous devons retenir que Dieu est déjà en mission, qu’il nous précède chez ces personnes. C’est pourquoi nous pouvons, avec confiance, imiter Philippe face à Nathanaël. La grâce de Dieu fera grandir ce qui aura été semé. Des hommes et des femmes pourront ainsi connaître le Christ Jésus et se laisser progressivement entraîner par le souffle de l’Évangile. Ils vivront de la sorte dans une communion véritable avec Dieu.
Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.
PRIÈRE
Fortifie en nous, Seigneur,
la foi sincère qui unissait à ton Fils
le bienheureux apôtre Barthélemy ;
et fais qu’à sa prière,
ton Église devienne pour tous les peuples
le sacrement du salut.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.