Homélie, lundi de la 20ème semaine du Temps ordinaire

19 août 2024

Répondre « oui » avec confiance

Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., nous présente saint Jean Eudes qui a su faire confiance à Jésus et a répondu à son appel portant ainsi les fruits de la ré-évangélisation dans sa région natale et dans le monde.

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Homélie

Le récit de la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche est régulièrement retenu dans le cadre des rassemblements faisant la promotion des vocations religieuses et sacerdotales. Et à l’occasion des célébrations liturgiques visant de grandes figures chrétiennes, il est utilisé pour illustrer comment ces dernières ont répondu par un « oui radical » à l’invitation de Jésus à le suivre.

Le jeune homme riche, notons-le, ne ressemble en rien aux scribes ou aux pharisiens. Lui, il ne vient pas contester Jésus et son enseignement. Il n’est pas non plus à placer dans la catégorie des personnes qui demandent à Jésus de les guérir. Et, de toute évidence, il n’appartient pas du tout à la classe des « pécheurs publics ». De fait, ce jeune homme était déjà, quand il a rencontré Jésus, un juif très respectueux de la Loi de Moïse. Il a pu dire à Jésus : « Tout cela (c’est-à-dire les commandements de Dieu), je l’ai observé ». Et en ajoutant « Que me manque-t-il encore ? », il a manifesté qu’il tenait à aller plus loin dans sa démarche spirituelle. Nous devinons qu’il était habité par le désir d’une intimité plus grande avec Dieu. Peut-être rêvait-il à une intimité spirituelle semblable à celle que les prophètes avaient décrite dans leurs récits de rencontre avec Dieu ? Sa soif de dépassement d’une vie moralement droite était manifeste.

Mais sa réaction finale a déçu. N’avait-il pas, à première vue, toutes les dispositions intérieures le rendant capable d’être un vrai disciple de Jésus ? La demande de Jésus de se départir de ses richesses pour le suivre l’a mené à abandonner son projet. Malgré sa grande qualité morale, il s’est senti incapable de faire le pas du don total de soi. Il a retenu ce qui était le plus sécuritaire pour lui : sa fortune et son statut social élevé. En agissant ainsi, il a révélé son manque de confiance en Jésus.

Dans l’histoire de l’Église, on rencontre bien des hommes et des femmes qui ont pris le risque de dire un vrai « oui » à l’appel du Christ Jésus. Saint Jean Eudes dont nous célébrons la fête liturgique aujourd’hui est de ceux-là. Reconnu comme un passionné du Christ, il a été frappé, au XVIIe siècle, par la misère spirituelle et matérielle des gens des campagnes, ceux de sa Normandie natale en particulier. Il a senti un appel pressant à rallumer la foi de ces gens. Jeune prêtre appartenant à la congrégation des Oratoriens, il décida d’organiser, à partir de 1627, des retraites paroissiales prolongées. Elles duraient habituellement six semaines. Et elles portaient des fruits. Puis il a senti le besoin de mieux organiser cette entreprise de ré-évangélisation. Avec sept autres prêtres, il fonde, en 1643, la congrégation de Jésus et de Marie. Ce groupe vise non seulement à promouvoir, pastoralement parlant, le modèle des retraites paroissiales prolongées, mais aussi à mettre en place une nouvelle congrégation qui se chargera de former des prêtres aptes à assurer ce ministère de ré-évangélisation.

Saint Jean Eudes a répondu pleinement à l’appel de Jésus, il a accepté d’entrer dans la dynamique d’amour de Dieu. D’où son rayonnement évangélique remarquable.

Que l’Eucharistie que nous allons célébrer nourrisse notre espérance en regard de l’avenir de l’Évangile dans nos milieux !

Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu as promis d’habiter les cœurs droits et sincères ;
donne-nous, par ta grâce,
de vivre de telle manière
que tu puisses faire en nous ta demeure.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.