Homélie, jeudi de la 19ème semaine du Temps ordinaire

15 août 2024

Marie médaillée de la foi !

En cette journée de l’Assomption de la Vierge Marie, le frère André Descôteaux, O.P., célèbre le corps humain et la foi de Marie qui lui a permis d’entrer comme première des êtres humains dans la gloire de Dieu.

Homélie

Durant les Jeux olympiques qui se sont terminés dimanche dernier, nous avons été témoins de véritables exploits. Nous avons pu admirer le corps humain dans d’extraordinaires réalisations. Que de force, de souplesse, d’endurance et d’inventivité ! Et ce, dans une grande diversité de disciplines : natation avec ses quatre nages, courses, marathon, sauts, tennis de table, judo, lutte, aviron, voile, sports d’équipe, sports équestres et même un nouveau sport : le breaking. Même si ce dernier n’a pas été retenu pour les prochains Jeux olympiques de Los Angeles, quelle créativité, quelle agilité, quelle énergie, quelle puissance physique ! Comment ne pas penser à ce Suédois battre le record du monde au saut à la perche ? Ou encore à Léon Marchand et Summer McIntosh à la natation. Il y a eu aussi ces deux Canadiens qui ont gagné la médaille d’or au lancer du marteau. Comment ne pas admirer la ténacité des coureurs et coureuses du marathon ?

Magnifique célébration du corps humain ! Nous sommes bien loin d’une représentation du corps comme une prison de l’âme. Au contraire, il devient l’expression de ce que l’esprit humain peut créer à partir de lui-même. Nous sommes un corps, mais un corps animé ! Tous ces sports en témoignent. Nous ne sommes pas des êtres purement spirituels comme les anges. Par nos corps, nous appréhendons le monde, nous communiquons, nous pouvons même exprimer nos sentiments les plus profonds comme l’amour.

Alors que ce corps, même celui des plus grands athlètes, est voué à se dégrader et à retourner à la terre, aujourd’hui, en cette fête de l’Assomption de la Vierge Marie, nous osons cette affirmation fondamentale et inouïe de notre foi : « je crois en la résurrection de la chair ». Comme le dit saint Paul : « de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent ». Ainsi, comme le Christ, nous ressusciterons dans notre chair. Marie est un signe avant-coureur, elle qui est déjà glorifiée en son corps. Quant à nous, au jour du retour du Christ, nous verrons Dieu avec nos yeux de chair !

Marie est montée sur le podium de la glorification de la chair. Elle reçoit la médaille d’or de la vie auprès de Dieu dans sa chair. Contrairement, aux Jeux olympiques, il n’y a qu’une médaille : l’or de la chair glorifiée que nous aussi recevrons. Il n’y a qu’un podium où tous et toutes suivront Marie grâce au Christ ressuscité. Si le Puissant a fait des merveilles pour son humble servante, il en fera également pour chacun et chacune d’entre nous !

Que serons-nous ? Bien malin qui peut le dire ! Je n’ai pas l’impression que j’aurai besoin d’une canne, mais, quelle sera ma taille ? Aucune idée. Je fais confiance ! Comme Marie. D’ailleurs, je suis convaincu que c’est cette confiance, cette foi qui lui a valu d’être glorifiée dans sa chair.

Si nous pouvons dire que la chair de Marie qui a donné la vie au Christ Jésus ne pouvait souffrir la corruption de la mort, je crois profondément que c’est sa foi qui, d’abord, rend compte de sa glorification. Marie a été celle qui a cru et qui, toute sa vie, s’est livrée entièrement à l’œuvre de l’Esprit. Comme le dira sa cousine : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». Écoutons saint Augustin. « La Vierge Marie a cru par la foi, a conçu par la foi. Elle a fait absolument la volonté du Père, sainte Marie ; et c’est plus pour Marie d’avoir été la disciple du Christ, que d’avoir été la mère du Christ. Aussi Marie a été bienheureuse, parce qu’avant de l’enfanter, elle a porté son maître dans son sein » (Sermon 72/A, 7). En d’autres mots, avant d’engendrer Jésus dans sa chair, Marie l’avait engendré dans son cœur par la foi. Voilà pourquoi elle est bienheureuse !

Rendons grâce à Dieu pour la création de l’être humain, corps animé, avec toutes les potentialités qui lui permettent de sans cesse se dépasser. Rendons grâce à Dieu qui, un jour, transformera nos corps à l’image du corps glorieux de son Fils auquel nous communierons dans quelques instants. Que Marie, médaillée de la foi, nous entraîne sur le chemin de la foi, sur le chemin de la glorification ! Amen.

Fr. André Descôteaux, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu éternel et tout-puissant,
tu as élevé jusqu’à la gloire du ciel,
dans son âme et son corps, Marie,
la Vierge immaculée, la Mère de ton Fils ;
fais que, toujours tendus vers les réalités d’en haut,
nous obtenions de partager sa gloire.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.