Homélie, mardi de la 8ème semaine du Temps ordinaire

28 mai 2024

À qui irions-nous?

Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., nous invite à réfléchir sur ce qui nous a attiré au Christ en premier lieu et les raisons pour lesquelles nous persévérons encore dans notre foi malgré les difficultés.

a-qui-irions-nous

Homélie

« Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre », dit l’apôtre Pierre à Jésus. Derrière cette observation de Pierre, il y avait probablement une question sous-jacente, question que nous pourrions formuler de la façon suivante : est-ce que la récompense que tu nous offriras compensera vraiment les sacrifices que nous avons acceptés jusqu’ici pour te suivre ? Pourtant, Pierre, comme les autres apôtres, avait répondu en toute liberté à l’appel de Jésus. Jésus ne les avait pas obligés à s’engager à sa suite. Qu’est-ce donc qui avait poussé Pierre à dire « oui » alors qu’il pouvait imaginer, au moins partiellement, ce que cette suite représenterait comme changement radical dans sa vie ? La réponse est claire : Pierre et les autres apôtres ont été éblouis par Jésus, par ses miracles et par la révélation de la bouleversante miséricorde de Dieu. L’apôtre Pierre l’a bien reconnu lorsqu’il a dit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn 6, 68)

Au cours des siècles, que d’hommes et de femmes se sont laissé séduire par le Christ Jésus. Ces personnes ont compris que le chemin par excellence pour réussir leur vie était de s’engager à la suite de Jésus. En conséquence, les austérités et les ruptures qui faisaient partie de leur cheminement évangélique étaient perçues comme mineures en regard du sentiment de plénitude qu’elles éprouvaient. Pour suivre Jésus, elles n’ont pas craint de prendre le risque de l’incompréhension de la part de leurs proches et même celui de la persécution lorsqu’elles ont choisi d’aller vivre dans des milieux étrangers à la foi chrétienne.

C’est sans doute pour cette raison qu’elles disaient ouvertement accepter de souffrir avec le Christ. Elles le faisaient non pas pour se punir, mais pour se conformer le plus possible à l’image de Jésus qui avait donné sa vie pour que la Bonne Nouvelle du Royaume rejoigne le plus de monde possible. Comme les apôtres, elles avaient été éblouies par le Christ Jésus, à des degrés plus ou moins grands toutefois. Nous aussi, nous avons été rejoints par l’appel gracieux du Christ. Et nous continuons actuellement de chercher, chacun et chacune à sa manière, à répondre à cet appel en disant, comme Pierre l’a fait : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». (Jn 6,68) Et nous le faisons sans craindre d’être déçus. Car nous savons que le Christ sera fidèle à sa parole : « Nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères (…), sans qu’il reçoive (…) le centuple : (…) la vie éternelle ». (Mc 10, 30)

Que cette Eucharistie nous aide à nous laisser saisir toujours davantage par la grâce de Dieu, et ce, de manière à continuer d’être, dans nos milieux, de vrais témoins de l’Évangile !

Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.

 

PRIÈRE

Tu protèges, Seigneur Dieu,
ceux qui espèrent en toi ;
sans toi, rien n’est fort et rien n’est saint :
multiplie pour nous les signes de ta miséricorde,
afin que sous ta conduite et sous ta direction,
en faisant un bon usage des bien qui passent,
nous puissions déjà nous attacher à ceux qui demeurent.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.